La lutte NO TAV toujours en marche. Manifestation le 16 novembre…

534026_659589937408601_1972111523_nEn France, les travaux entre Lyon et Saint-Jean de Maurienne seraient suspendus jusqu’en 2030 car il manque à l’appel 40% des financements. En revanche ceux pour le percement du tunnel de base de la Maurienne vers l’Italie n’attendent plus que le « feu vert » des gouvernements français et italiens lors du sommet du 20 novembre à Rome. Bien que la France n’ait en réalité toujours pas mis à disposition les sommes nécessaires, il s’agirait de commencer un tunnel soi-disant exploratoire, et donc financé par l’Europe, mais creusé dans l’axe et au diamètre du tunnel définitif.  Sur le front des opposant.e.s, un premier comité local s’est créé contre le Lyon-Turin à Modane (ville sur le tracé de la ligne) et a organisé une manifestation fin juin 2013. Le travail d’information et de mobilisation continue afin d’être prêts lors du lancement des travaux.

En Italie, la campagne médiatique et judiciaire contre les No Tav a atteint  ces derniers mois des sommets d’hystérie collective. De son côté le mouvement continue à expliquer ses raisons et à résister. S’opposer aux grands projets inutiles, c’est s’opposer à un modèle de privatisation des profits et de socialisation des coûts, à un développement qui signifie transformation des territoires en espaces de flux dénués de vie, et à une économie fondée sur la dette, que le peuple doit/devra payer.
Le mouvement No Tav remet en cause tous les jours davantage la légalité formelle et arbitraire de la dite démocratie représentative et les alliances de l’Etat avec les grandes entreprises et les banques. Par la pratique quotidienne il légitime le droit à l’auto-détermination et à la défense de son territoire. Non pour des raisons égoïstes,  mais pour défendre la vie, la santé, la mobilité, le pouvoir de décision, le savoir critique, en somme un bien commun.

Catalyseur des oppositions aux gouvernements de l’austérité en Italie, la lutte No Tav est la cible de toutes les attaques de la part des institutions du pouvoir. C’est pourquoi:

  • Contre la répression médiatique et judiciaire de la lutte No Tav et l’occupation militaire de la Val de Suse.
  • Contre le gaspillage d’argent publique.
  • Pour le droit à un travail utile et  digne.
  • Pour des hôpitaux, écoles et transports efficients.
  • Pour un aménagement du territoire respectueux.

MANIFESTATION à SUSA (IT) le 16 NOVEMBRE à 13h, Piazza delle Armi

publié sur Comité No TAV Paris

Publié dans En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur La lutte NO TAV toujours en marche. Manifestation le 16 novembre…

Des femmes, des écrivains, des saboteurs et des bêtes: l’alliance du vivant dans la Vallée de Susa

olivia
Des jeunes manifestants emprisonnés sous l’inculpation rien moins que de terrorisme pour avoir participé à une manifestation où l’on a secoué les grilles du chantier fortifié du TAV;

 1235500_370991836337464_576531566_n

 des journaux qui entonnent le grand air antiterroriste, de la Stampa  à Il Foglio, journal berlusconien  qui livre un reportage halluciné sur « la vallée de la peur »;
une journaliste de la Repubblica qui, jouant les infiltrées et se faisant apostropher dans une manif pour voir dissimulé sa qualité, dépose plainte et obtient l’interpellation des manifestants;
Alberto Perino, l’une des figures du mouvement, perquisitionné pour « incitation à la délinquance » parce qu’il a appelé à occuper l’autoroute;
des incendies de matériel d’entreprises travaillant pour le Tav, qui sont pour certains sans doute des sabotages et pour d’autres des mises en scène d’entreprises voulant escroquer leurs assurances;
le ministre de l’intérieur Alfano qui insiste sur l’idée que le TAV se fera et double le nombre de militaires (gendarmes et commandos spéciaux) dans le fortin ;
Erri De Luca poursuivi pour avoir déclaré le sabotage une pratique légitime:  
c’est contre ce climat asphyxiant que des femmes en mouvement de la vallée de Susa ont écrit le texte qu’on lira plus loin.
c’est contre ce climat aussi que s’inscrivent aussi divers événements
– Deux assemblées populaires ont reconnu dans le sabotage non-violent « qui ne blesse aucune personne, ou plutôt aucun être vivant » une « pratique légitime »: « Vous avez voulu nous ignorer? Vous avez voulu que nous existions pas? Que nous soyons moins qu’une colonie? Alors, à ce point, nous allons recourir à d’autres techniques de lutte »
– Erri de Luca s’est déclaré « honoré mieux que d’un prix littéraire » par les poursuites lancées contre lui.
– Au milieu de cette « avalanche de boue » comme disent les Femmes en mouvement, la communauté de lutte de la vallée de Susa a trouvé le temps de rendre hommage à Olivia, ânesse qui s’est si souvent trouvée en tête des manifs: « Aujourd’hui tes amis et camarades no-tav du Comité de lutte populaire de Bussoleno t’ont emportée en haut, sur les mots, sur les terres qui nous sont les plus chères. De là tu pourras encore nous regarder et nous, en levant la tête, nous rencontrerons en pensée ton souvenir, ce que tu as laissé dans nos vies et dans ce fantastique parcours de lutte. En haut, parmi les montagnes de la vallée de Susa, terre de résistants et de partisans, terre de femmes, d’hommes et d’animaux libres!
Pour moi, cela ne fait aucun doute: un mouvement qui allie le courage des femmes, l’intrépidité de saboteurs, la prose poétique d’Erri et de tant d’autres, avec le doux regard d’une ânesse, ce mouvement-là ne peut pas perdre!
Et maintenant, la parole aux Femmes en mouvement:
–>

Faites quelque chose

Le réseau de personnes qui durant ces très longues années a été tissé en Italie et aussi à l’étranger se manifeste à travers coups de fil, e-mails, texto pour demander qu’on fasse quelque chose (d’urgence), qu’on se matérialise pour essayer de contenir l’avalanche de boue qui, scientifiquement orchestrée tente de nous submerger (Faites quelque chose). Comment ça, encore ? Nous pensions avoir tout fait et dit. Qu’est-ce que nous devons encore inventer ? Etrange comme cette question représente bien le quotidien féminin (question historique). Toujours prêtes à nous interroger au début comme à la fin de la journée : j’ai oublié quelque chose ? Tout va bien ? J’ai tout fait ? (comme toujours et toujours plus déléguées à combler les lacunes de l’Etat social).

Cette fois, ce qui est en jeu, c’est la défense d’un grand mouvement populaire, plus encore, une histoire de plus de vingt ans dans laquelle chaque jour a été vécu avec intensité. Des milliers de personnes ont contribué quotidiennement à la rendre concrète en lui donnant leur visage, en apportant des idées, en se rendant disponibles, en la financiant. Une lutte, une expérience de territoire que beaucoup n’hésitent pas à définir comme unique et qui est partie et a posé ses bases non pas sur un présupposé idéologique mais en étudiant les projets, les flux de marchandises, l’impact environnemental, les coûts, en vérifiant sur le terrain les données en sa possession. Au cours des années a grandi aussi la conscience d’avoir entre les mains, de voir grandir quelque chose qui va au-delà de la simple opposition à un projet inutile et destructeur. Un modèle de prise de conscience collective qui peut difficilement revenir en arrière, et qui bien plutôt s’élargit en intégrant tous les thèmes les plus actuels : du travail aux services, à la santé, etc. En participant et en s’interrogeant toujours.

Comme maintenant. On s’interroger sur ce qui s’est passé, sur la signification que tout cela prend, c’est un climat lourd, opprimant et que nous sentons surtout injuste. La violence du langage utilisé est telle, la disproportion des récits sur les faits réellement survenus sont tels que les mots manquent pour expliquer à nos enfants incrédules (et perdus). Nous voyons et entendons raconter par les journaux et les télés une histoire qui ne nous appartient pas. Nous ne sommes pas un problème d’ordre public, nous sommes une ressource de ce pays, nous sommes une ressource parce que durant toutes ces années, le mouvement est devenu une communauté critique, consciente, qui sait choisir. C’est cela qui fait peur ?

Nous revendiquons le droit à la participation et à la gestion de la chose publique dans le respect du bien commun et de la volonté de la population.

Faites quelque chose, nous demande-t-on de tous côtés.

Nous pouvons par exemple faire quelques comptes (nous sommes habituées à équilibrer le budget) et donc nous sommes conscientes du gaspillage énorme d’argent public que représentent aussi bien le projet que sa surveillance armée. Il est évident que les déclarations des ministres qui se disent prêts à verser de solides récompenses font venir l’eau à la bouche à beaucoup de monde : entrepreneurs habitués à trafiquer les fausses factures, milieux bizarres, faillites et sociétés écrans. Ceux qui ont espéré gagner grâce aux Olympiades en construisant des méga-hôtels (alors que même sur la Riviera, on ne pourrait pas trouver assez de clients pour occuper ces centaines de lits), et qui maintenant n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, ceux-là, ça les arrange bien de rejeter la faute sur les no-tav et d’invoquer l’état de crise en espérant des compensations.

Nous demandons aux femmes (mais pas seulement aux femmes) de prendre la parole sur ce qui est en train de se passer. Nous connaissons directement sur notre peau la violence, c’est pourquoi nous la refusons, c’est pourquoi doit s’arrêter le viol de notre vallée, et l’autoritarisme militaire sur un territoire entier doit cesser. Faites quelque chose. Il nous vient l’envie de renvoyer l’invite et de vous dire à vous : faites quelque chose.

Aidez-nous à empêcher l’état de police permanente dans lequel on veut nous faire vivre.

Faites quelque chose pour dénoncer cette campagne de presse (qui ne se pose pas de questions, ne fait pas de distinctions, n’examine pas les faits et les choses décidément incohérents qui pourtant sont sous les yeux de tous). Faites quelque chose pour que l’histoire d’un mouvement populaire comme le nôtre ne soit pas liquidée manu militari au milieu des dossiers du parquet.

Nous résistons parce que nous voulons avancer, nous voulons vivre en paix dans notre vallée, nous voulons recueillir les fruits de plus de vingt ans de croissance collective sur toutes les questions qui nous sont chères : l’avenir des prochaines générations, les ressources de notre territoire, en intervenant pour l’épargner, l’assainir, pas pour le braquer ; en mettant à disposition nos capacités comme alternative à la consommation délirante et pour un usage responsable et conscient des ressources. Nous voulons nous réapproprier notre temps pour participer à la gestion et au soin de notre communauté. Nous libérer du TAV.

Femmes en mouvement  Vallée de Susa

(pour le groupe DIM Annamaria, Chiara, Daniela, Doriana, Ermelinda, Patrizia, Paola, Rita, etc.)

21 septembre 2013

publié sur Les Contrées Magnifiques (2/10/2013)

Publié dans En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin | Marqué avec , , , , | Commentaires fermés sur Des femmes, des écrivains, des saboteurs et des bêtes: l’alliance du vivant dans la Vallée de Susa

Le retour de l’ami Ludd ou Bravo Erri (2)!

 

971438_537965649608240_1109409860_n

L’offensive policière, médiatique et judiciaire du complexe étatico-mafieux qui s’obstine contre toute vraisemblance et toute logique (même purement capitaliste) à poursuivre le projet de la TAV dans la Vallée de Susa a fait resurgir un fantôme bien-aimé, celui du général Ludd, qui commanda imaginairement le très réel et puissant mouvement de résistance ouvrière des tisserands du Lancashire et autres contrées entre 1811 et 1817. Pour avoir défendu le recours au sabotage contre la TAV, Erri de Luca s’est attiré les remontrances d’un historiens, Massimo L. Salvadori qui, dans un article de La Repubblica se drape dans sa spécialité pour déclarer que le luddisme a toujours été une tactique suicidaire et minoritaire, digne des époques primitives du mouvement ouvrier. Outre qu’on peut objecter au respectable docente que les vertus de la négociation et des accommodements raisonnables avec le patronat n’apparaissent pas vraiment éclatantes après quelques dizaines d’années d’offensive néo-libérale, on est étonné que ce soi-disant historien ignore que le luddisme historique n’avait rien d’un mouvement désespéré contre les machines en général, mais que c’était une forme de combat contre la surexploitation imposée par de nouvelles machines qui amélioraient non pas la valeur d’usage mais bien et uniquement le profit capitaliste (voir à ce sujet l’excellent La Colère de Ludd de nos amis de l’Insomniaque). On s’étonne aussi que ce citoyen-là ait l’air d’ignorer que pour beaucoup de monde, face à la montée d’une technoscience toujours plus liberticide et dévastatrice de la biosphère, la destruction sauvage et/ou le démantèlement planifié des machines apparaisse toujours davantage comme la solution la plus raisonnable (voir photo ci-contre ou ci-dessus, comme le voudra la machine informatique).
Dans le Manifesto du 15 septembre, Erri de Luca (n’oubliez pas la pétition qui le soutient) a pris la peine de donner une petite leçon d’histoire à l’historien, ce qui nous vaut un agréable rappel des années 70:
« Une pratique diffuse dans les années 70 produisit un assainissement de lieux malsains et des contrats favorables. Un historien officiel, salarié pour transmettre l’histoire, qui néglige ce fait au bénéfice d’une de ses thèses, commet une faute professionnelle. Ceci établi, je ne suis pas un historien, mais j’ai l’avantage d’avoir une bonne mémoire.
Dans les années 70, j’ai fait partie d’une organisation révolutionnaire qui intervenait activement dans les luttes d’usines, sous la conduite d’intellectuels et d’ouvriers. Elle naquit et se ramifia dans les établissements industriels du nord.
Deux strophes de chansons politiques d’alors: « Saboter la production, il n’y a pas d’autre solution » (Recueil de chansons de Potere Operaio de Pise). « pense en peu, pense un peu: visser deux boulons et le troisième non ». Dans les ateliers de ces années-là on commença à pratiquer des formes de sabotage de la production qui renforcèrent énormément le pouvoir contractuel des ouvriers: le saut de la coque était une opération de montage non effectuée de cette seule pièce en transit sur le poste de travail. ça rendait fou les ateliers de fabrication en aval. La grève chat sauvage: sans préavis on interrompait brièvement et au hasard le travail de petites unités, embouteillant toute la ligne de production en amont et en aval.
C’étaient des formes de lutte qui coûtaient peu aux ouvriers et beaucoup au patronat. J’ai été ouvrier dans ces hangars, j’ai vu, j’ai pratiqué. De ces interruptions partaient des manifs internes à l’usine qui allaient bloquer aussi les ateliers qui continuaient à travailler. Le grondement des machines était englouti par le fracas d’un cortège d’ouvriers qui grossissait comme un torrent en finissant en assemblée spontanée. Les ouvriers prenaient ainsi la parole et ne la rendaient pas. Les grands établissements de chaînes de montage étaient efficaces mais fragiles face aux nouvelles formes de lutte. Cette pratique diffuse était un sabotage déclaré de la production et elle suscita une grande vague de luttes ouvrières dans les années 70, victorieuses et de masse. Se déroula ainsi en Italie la plus forte décennie d’offensive de la main d’oeuvre industrielle de tout l’Occident.
Ces luttes massives par leur quantité et leur caractère compact produisirent des contrats de travail favorables, imposant des augmentations égales pour tous, des assainissements des lieux de travail malsains comme les ateliers de peinture. De récentes grèves chat sauvage ont été lancées et pratiquées par des syndicats de métalos dans les établissements Indesit de Melano et Albacina. Il suffit d’un peu de mémoire de témoin pour mettre le mot sabotage dans la plus certaine tradition de lutte ouvrière. Un historien qui se permet de l’ignorer est un renégat de sa profession.damico1973-mirafiori01

Deux saboteurs au travail à Mirafiori (photo Tano d’Amico)

1236005_376662815769992_1686531442_nLes no-tav en plein sabotage de la post-gauche, ici devant le siège du Parti Démocrate

5476f3be3f1938621431f81a28b0db7bc2afadf3Des Grecs antifascistes en plein sabotage de la paix sociale, hier

Texte traduit par Serge Quadruppani (19 septembre 2013).

Publié dans En Italie, Textes & Analyses | Marqué avec , , , , | Commentaires fermés sur Le retour de l’ami Ludd ou Bravo Erri (2)!

Erri de Luca: « Il faut saboter le T.A.V »

Post italien
« L’écrivain Erri De Luca, joint au téléphone, commente de manière laconique l’accusation que le procureur Giancarlo Caselli lance envers les intellectuels qui, à gauche, « sous-évaleunt dangereusement l’alarme-terrorisme » dans la vallée de Susa.
Caselli ne donne pas les noms des « connivents » mais dans la liste il est clair que figurent le philosophe Gianni Vattimo et De Luca qui ont manifesté publiquement leur soutien aux activites No Tav emprisonnés pour sabotage. Il y a quelques jours Vattimo a attiré l’attention du parquet de Turin pour ses liens étroits avec les franges les plus dures du mouvement tandis que l’écrivain a signé une intervention très dure dans le volume qui vient de sortir « Nemico pubblico, Oltre il tunnel dei media: una storia No Tav » (‘Ennemi public, Au-delà du tunnel des médias: une histoire No Tav »), ebook consacré à la lutte de la vallée écrit avec la journaliste Chiara Sasso, Wu Ming1 et Ascanio Celestini.
Hier [30 août, ndr] deux autres jeunes appartenant aux No-Tav ont été arrêtés tandis qu’ils transportaient en voiture des molotovs, des masques à gaz, des frondes, des pinces coupantes, des clous à quatre pointes et d’autre matériel destiné, selon les enquêteurs, à endommager les chantiers de la Grande Vitesse. C’est justement ce dernier épisode qui pousse Caselli contre ce qu’on appelle les « méchants maîtres ». De Luca a lu les déclarations du magistrats mais il ne bronche pas. Ce n’est pas un homme loquace. Il répond avec fermeté et sans appel.

Erri de Luca, est-ce que le procureur en chef de Turin a raison quand il met en avant le terrorisme No Tav?
Caselli exagère.
Peut-être qu’il exagère mais dans leur voiture les deux jeunes gens avaient embarqué des molotovs…
(il sourit ironiquement)… Oui du dangereux matériel de quincaillerie. Exactement ce qu’on fournit normalement en dotation aux terroristes. Je m’explique mieux: il faut saboter la TAV. Voilà à quoi servent les pinces coupantes: elles sont utiles pour couper les grillages. Aucun terrorisme.
Donc sabotage et vandalisme sont licites?
Ils sont nécessaires pour faire comprendre que la TAV est une oeuvre nocive et inutile.
Ils sont licites aussi quand ils frappent des entreprises qui travaillent pour la Grande Vitesse comme celle de Bussoleno, fermée pour les dégâts infligés continuellement? Est-ce qu’on ne risque pas un conflit entre les travailleurs et les habitants de la vallée?
La TAV ne se fera pas. C’est très simple.  
Votre position est claire. Mais elle est à l’opposée de celle prise par le gouvernement.
 Ce n’est pas une position politique, mais bien une décision prise par les banques et par ceux qui doivent en tirer profit aux dépens de la vie et de la santé d’une vallée entière. La politique a simplement et servilement donné le feu vert.
De ce pas, affirme Casseli, nous arriverons au terrorisme. Vous en revanche quelle solution proposez-vous?
Je ne sais ce qui va pouvoir se passer. Mais je me permets une prophétie: la TAV ne sera jamais construite. Pour l’heure, la vallée entière est militarisée, l’armée surveille le chantier et les résidents doivent montrer leurs papiers pour aller travailler la vigne. Les tables rondes avec le gouvernement ont échoué, les médiations ont échoué: le sabotage est la seule option.
Politiquement, comment cela se résout-il?
Il arrivera un gouvernement qui prendra acte de l’évidence: la vallée ne veut pas du chantier. Et enfin il donnera l’ordre aux troupes de rentrer à la maison. »

Commentaire personnel de Serge Quadruppani :
« On n’a jamais changé une société en respectant ses règles: c’est pour avoir oublié depuis longtemps cette banalité de base que la gauche historique a depuis longtemps cessé d’exister en Italie comme en France. Heureusement qu’il y a des écrivains comme Erri de Luca ou des activistes comme ces syndicalistes andalous qui viennent de sortir 30 chariots de fournitures scolaires d’un supermarché pour les distribuer aux enfants, pour  rappeler la post-gauche au principe de réalité. Plongée comme elle l’est dans l’hallucination provoquée par la répétition depuis des décennies du mantra de la légalité,  on peut parier qu’elle aura très bientôt un réveil difficile. »

traduit de Leur Presse (Huffington) par Serge Quadruppani

Publié dans En Italie, Textes & Analyses | Marqué avec , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Erri de Luca: « Il faut saboter le T.A.V »

Communiqué – Eté No Tav 2013

imagesUn nouvel été de lutte et de résistance No Tav vient de s’achever. Un été qui a vu s’exacerber encore et encore les provocations de la justice d’Etat et le niveau de criminalisation du mouvement par les médias vendus au lobby sitav. Les journalistes, de la Stampa à la Repubblica en passant par Panorama, travaillent main dans la main avec les juges afin de désinformer et de construire la peur du No Tav : monstres vêtus de noir, incendiaires, kidnappeurs de chauffeur de camion ou pire terroristes. Mais que s’est-il vraiment passé cet été en Val de Suse?

A la fin du printemps, avec le camping des lycéens, commence le cycle des marches au chantier et des blocages des entreprises du tav. Et l’on voit déjà voler les premiers « fogli di via » (interdiction de territoire) et dénonciations. En juillet, le très fréquenté camping de lutte de Venaus est lancé alors que sur le chantier clôtures et barbelés sont renforcés. La marche nocturne du 19 juillet, le pic des affrontements de cet été, s’est terminée avec 7 arrêtés, 63 blessés graves, et les violences sexistes subies par Marta et donc par toutes les femmes No Tav, sous les yeux des deux procureurs qui persécutent la vallée. Et nous sommes déjà au mois d’août lorsque tombent les accusations de terrorisme et leurs subséquentes perquisitions aux aurores. A peine le temps d’organiser une contre-manifestation, qu’arrive la “taupe”.

La foreuse est introduite par petits bouts, camouflée en transports pas si exceptionnels que ça. Tandis que le camping de lutte déménage à Chiomonte, les No Tav s’organisent pour déranger au maximum les transports de la “taupe” avec des blocages-surprise. Afin de surveiller l’autoroute vers le chantier du tav, un nouveau presidio se crée au Vernetto, c’est-à-dire au rond-point de Chianocco qui a déjà été le lieu de rassemblements et d’affrontements dans le passé. Ce presidio devient très rapidement un nouveau point de convergence pour la lutte. Celle-ci est toujours aussi forte et peuplée ce qui dément les cris de victoire des sitav pour qui le mouvement serait divisé, affaibli et sans plus d’espoir de victoire après le passage du premier bout de la foreuse. Puis rapidement une nouvelle intervention de masse de la police le 6 août alors que nous nous approchions d’un camion sans doute effectivement à destination du chantier: 3 arrestations et 17 garde-à-vue. En parallèle les No Tav organisent et font vivre également un camp dans les bois de la Clarea, près du chantier, dans l’objectif de surveiller l’avancement des travaux de très près. L’opération de surveillance du chantier dérange au plus haut point et la magistrature décide d’arrêter Giobbe, un camarade (assigné à résidence après quelques semaines de prison) en utilisant les accusations les plus incongrues (séquestration de personne) pour des faits remontant à l’année dernière. Comme si les initiatives du mouvement pouvaient dépendre d’un seul individu et prendre fin par une arrestation ! L’été se clôture par les dernières “battitures” et petit-déjeuners/blocages devant l’entrée du Chantier route de l’Avanà et par la semaine d’ “Université des luttes” organisée par les étudiants à Venaus. Et par les dernières perquisitions et obligations de résidences à domicile tombées la semaine dernière pour 7 camarades en lien avec les blocages des camions en direction du chantier, de même que l’arrestation de Davide et Paolo deux étudiants toujours en prison actuellement et d’une voiture composés de trois français et deux russes, dénoncés mais libres.

Malgré le climat pesant, les campings de lutte ont été, cette année à nouveau, un point de référence et de rencontres pour tou.t.e.s celle/ux qui viennent de plus ou moins loin apporter leur solidarité, en prenant des risques judiciaires conséquents. Ces deux derniers mois nous avons rencontré de très nombreuses personnes provenant de tous pays. Toutes et tous prêt.te.s à donner de leur temps pour lutter, découvrir et comprendre le mouvement, discuter de ce qui est imposé à la Vallée de Suse, venus voir de leur propres yeux la dévastation en cours en Val Clarea.
L’autogestion est certes toujours une activité des plus absorbantes, toutefois les campings nous ont laissé le temps de créer des liens et de nous confronter sur nos ‘idées et pratiques, ce qui est l’expérience la plus enrichissante qui soit.
Nous savons créer ce qu’ils veulent détruire : notre capacité à nous rencontrer, à nous connaitre, à discuter et analyser ensemble des thématiques qui nous sont à cœur, à nous unir et lutter ensemble. C’est là est notre arme la plus puissante et la plus crainte.
C’est pour cette raison que nous voulons répéter notre inébranlable et totale solidarité aux camarades étrangers qui ont subi les mesures répressives inventées dans ce laboratoire judiciaire nommé Val de Suse.
Nous sommes bien conscients que le parquet de Turin utilise tous les moyens à sa disposition pour effrayer ceux qui viennent témoigner de leur solidarité Val de Suse sans pour autant vivre en Italie. Globaliser la lutte est une ambition qui fait trembler nos ennemis. Mais nous résistons et nous savons que nous ne serons jamais seuls. Nous exprimons notre gratitude à tou* celle/ux qui ont “sacrifié” leurs vacances et leur temps pour s’unir à la lutte No Tav, car nos raisons sont universelles.
L’expulsion imposée au pacifiste espagnol Enrique, tout comme les dénonciations à l’encontre d’Adrian, Sami et François et des deux camarades russes, n’arrêteront jamais ni la solidarité, ni la circulation des personnes et des idées.

Les No tav n’ont pas de frontière, vous n’arrêterez jamais un mouvement sans confins.

A sarà düra
Comité No Tav Paris
02/09/2013

Pour écrire aux deux camarades  arrêtés : Davide Forgione – Casa circondariale Lorusso- Cotugno, Via Maria Adelaide Aglietta 35 – Torino Italy et Paolo Rossi – Casa circondariale Lorusso- Cotugno, Via Maria Adelaide Aglietta 35 – Torino Italy.

Publié dans En France - Île-de-France, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression, Textes & Analyses | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Un commentaire

[No TAV] Appel du mouvement à la supervision du chantier de la LGV Lyon-Turin

Schermata 2013-08-29 a 15.54.17Les mobilisations du début du mois d’août contre le transport des pièces de la «taupe» ont mis en évidence l’importance d’organiser une meilleure surveillance du chantier de la haute vitesse. Nous croyons que en ceux jour-là est venu à manquer une connaissance précise des modalités des transports, en vue d’une mobilisation efficace du mouvement, sans des pertes de temps, des fausses alarmes, des déplacements inutiles, etc.

Il est essentiel, en vue des prochaines initiatives, de recueillir des informations sur le fonctionnement du chantier : il faut connaitre les entreprises qu’y travaillent dedans, où elles sont basées, les chemins qu’elles font, par quels moyens de transport, à quel moment, etc… et ça pour tous les aspects: de la «sécurité» aux fournitures de denrées alimentaires, de béton, de matériaux et de services ….

Pour faire tout ça on a besoin de :
1) la participation de tous ceux qui ont le temps, les compétences, l’équipement pour recueillir des informations, faire des recherches, faire les « vedettes », faire des photos, des vidéos …
2) l’organisation d’un groupe de travail qui soit capable de collecter, réunir et vérifier toutes les informations, pour les rendre publiques à tout le mouvement.

Nous relançons donc à tout le mouvement No TAV (et surtout à tous ceux qui ont déjà des informations à partager) un appel à travailler ensemble pour créer un réseau – agile et efficace à long terme – pour la collecte et le traitement des informations (qui, entre autre, devraient être des informations publiques!).

Les forces dont nous disposons sont suffisantes, nous sommes sûrs, mais nous devons juste bien apprendre à les coordonner ! Car le «monstre du TAV » est en face de nous, mais si nous ne savons pas comment il marche ça sera difficile pour nous d’être en mesure de le bloquer !

Prochain rendez-vous: Camp No TAV de Venaus, lundi 2 septembre 2013 à 21h.

 Traduit de Notav.info.

Publié dans En Italie - Val de Suse & Turin, Textes & Analyses | Marqué avec , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [No TAV] Appel du mouvement à la supervision du chantier de la LGV Lyon-Turin

Des perquisitions et des mesures préventives contre le mouvement No TAV

À l’aube de mardi 27 août 2013 , le procureur de Turin (Caselli), avec ses assistants Padalino et Rinaudo, a commandé plusieures perquisitions et a prédisposé des mesures préventives au dommage de plusieurs résistants No TAV qui auraient participé aux tentatives de bloquer des camions qui transportaient les éléments de la « taupe ».

Au Val de Suse, 7 perquisitions et 4 mesures préventives (obligation de vivre dans la commune de résidence et de rester à la maison de 22h a 6h). Une perquisition et la même mesure préventive contre un camarade de Gênes. La Digos (police politique italienne) a pris possession de beaucoup d’appareils-photos, caméras et ordinateurs, pour la plus part utilisés par les No Tav pour leurs boulots privés et au service des médias indépendantes.

Le procureur de Turin, après les expérimentations répressives des dernières semaines finalisées à utiliser le délit de terrorisme pour des épisodes d’émeutes en ville (ou en vallée), tente maintenant de refiler le délit de «violence privée» et surtout de «séquestration» pour la pratique des blocages routiers.

Dans la soirée du 27 août est sorti de prison le camarade Giobbe, arrêté le 13 août dernier et incarcéré avec l’accusation de «braquage, séquestration, violence,menace et résistance contre agent». Ces accusations seraient liées à des épisodes de blocage en novembre 2012. Giobbe a été mis en résidence surveillé (arrestation domiciliaire).

 

plus d’infos sur Notav.info

 

 

Publié dans En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur Des perquisitions et des mesures préventives contre le mouvement No TAV

Au Val de Suse, bloquons la Taupe !

Point  de rencontre permanent à Vernetto et tours de garde sur toute la vallée pour contrôler les convois qui parcourent le territoire, dans le but de bloquer les pièces servant à assembler la foreuse, alias « la taupe ». 

Alerte No Tav !

Nous sommes lundi 5 août et depuis ce matin la Vallée de Suse est complètement militarisée. Le nombre de troupes déployées sur le territoire est considérable, même pour le niveau habituel de la vallée. Les check points filtrent et contrôlent le trafic de Turin à Chiomonte, siège du chantier pour le tunnel géognostique de la Tav. Encore aujourd’hui certaines pièces de la foreuse, dit « talpa » (la taupe), sont arrivées au chantier. Pendant toute la journée le mouvement No Tav a essayé d’intercepter les convois qui parcourent la vallée improvisant tours de garde et blocages.
A 19h, lors d’une assemblée auto-convoquée à Chianoco, un blocus de l’autoroute A32 a été lancé, interceptant ainsi certains convois suspects. Bien qu’il n’y ait pas de résultats concrets pour l’instant, nous croyons que c’est la voie à suivre. Organiser des postes de garde, se mobiliser et créer des points d’appuis auxquels tous les No Tav peuvent donner et recevoir des informations. Nous sommes convaincus que toutes les pièces de la « taupe » n’ont pas rejoint leur destination.
Il est toujours possible de combattre tous ensemble contre cette dévastation.

Nous commençons donc cette semaine conscients des difficultés et de l’énergie que cette lutte requiert en cette période. Voici quelques indications utiles pour se mobiliser, aider et soutenir la résistance :

- Point de rencontre permanent : Chianocco en localité Vernetto, près de l’entrée de l’autoroute.

- Numéro de téléphone pour donner des informations : 0039 3314161805

- Numéro de téléphone pour participé aux tours de garde : 0039 3393919606

- Mardi 6 août à 21h au presidio de Chianocco : assemblée générale pour définir un parcours de lutte

La contribution de ceux qui contrôlent le passage des troupes et des convois est essentielle en ce moment. Sans ce travail, l’énergie dépensée par ceux qui président toute la journée, prêts à bloquer le trafic, peut s’avérer inutile. Prenons le temps demain de discuter avec tranquillité de l’organisation nécessaire, des actions à mener afin de ne pas gâcher notre énergie en d’inutiles erreurs.

Bonne lutte No Tav à tou* !

Comité Notav Paris, traduit de Notav.info

Publié dans En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin | Marqué avec , , , , , | Un commentaire

[Val de Suse] un tunnelier est en train d’arriver dans le chantier de la LGV Lyon-Turin…

no-tav-Clarea-talpa-31-7-2013-033Jeudi dernier (1/8/2013) dans le chantier en Val de Suse est arrivée une première pièce du tunnelier (une machine permettant de percer des tunnels) qui devrait servir à creuser le premier trou geodiagnostic de la LGV Lyon-Turin.
Le No TAV sont en train de se mobiliser pour bloquer l’arrivée des prochaines pièces. Hier soir a été bloquée l’ autoroute pendant environ une heure. Des nouvelles initiatives sont prevues soit au Camping de Venaus soit aux rassemblements permanents de Chianocco et de Chiomonte.

Venez en grand nombre!

Publié dans En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin | Marqué avec , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Val de Suse] un tunnelier est en train d’arriver dans le chantier de la LGV Lyon-Turin…

2/08/2013 – Les No TAV à l’Hôtel Napoleon de Suse (vidéo)

Après l’assemblée générale au rassemblement permanent de Vernetto (Chianocco – Val de Suse) les No Tav ont décidé d’aller protester contre la militarisation de la vallée à l’Hôtel Napoleon de Suse (où logent les flics). Plusieurs slogans, dont « la vallée ne vous veut pas, cassez-vous ! » ou « vous ne dormez plus, vous ne dormez plus, au Napoleon vous ne dormez plus ! »

Après un peu de temps la police est intervenue et a déploié quelque homme devant l’entrée de l’Hôtel…

 

Publié dans En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin | Marqué avec , , , , , , | Commentaires fermés sur 2/08/2013 – Les No TAV à l’Hôtel Napoleon de Suse (vidéo)

[Girone] Camping de résistance active pour la defense du territoire. Contre la M.A.T. et le monde qui la rend necessaire

QU’EST CE LA MAT?
La ligne de Très Haute Tension («Muy Alta Tensión») est une autoroute électrique transportant un minimum de 400,000 volts, construite pour interconnecter les États d’Europe ainsi que le continent européen avec l’Afrique. Elle sert à distribuer et commercialiser les excédents d’énergie produits par les centrales nucléaires et autres sources d’énergies alternatives supposées. Parallèlement, c’est le réseau dont le capitalisme a besoin pour alimenter certains projets et infrastructures de destruction et de mort, comme par exemple les lignes de Trains à Grande Vitesse (TAV en Espagne). Les responsables sont toujours les mêmes et les entreprises de constructions, parmi lesquelles on retrouve Vinci en Europe et Endesa en Amérique du Sud, sont directement impliquées dans d’autres projets de destruction du territoire.

POURQUOI UN CAMPING?
Pour empêcher la construction du dernier tronçon décisif à la connexion entre France et Catalogne. Pour que l’énergie de 6 centrales nucléaires françaises ne passe ni sur ce territoire, ni sur aucun autre. Pour prendre la lutte contre la MAT comme un point de départ afin de s’interroger sur notre mode de vie, en grande majorité imposé par la domination du Progrès. Pour créer un espace de rencontres, informations, agitations et actions sur les terres menacées.

POURQUOI ICI ET MAINTENANT?
Après plus de 10 ans de luttes, nous nous trouvons maintenant à un moment décisif. En septembre commence l’expropriation des propriétaires ayant refusé de signer la vente des terrains nécessaires à la construction des dernières tours de la MAT en Girone.

C’est pour tout cela que nous vous invitons à participer activement au camping, pour partager, lutter et résister dans un lieu autogéré, sans leaders ni représentants. Nous voulons créer des espaces d’échanges et de connexions entre différentes luttes, parce que la MAT nous affecte toutes et tous et nous ne croyons pas qu’elle soit une lutte isolée.

CONTRE LE PROGRES, SES INFRASTRUCTURES ET SES DEFENSEURS:
REPRENONS NOS VIES!

RENDEZ-VOUS LE 23 AOUT 2013
EN PAYS GIRONNAIS

 

Apportez tout ce dont vous avez besoin pour camper.

 

  • Matériel à télécharger et à distribuer:

 

Brochure

publié sur Torres mes altes han caigut

Publié dans Ailleurs, autres luttes | Marqué avec , , , , , , , | Commentaires fermés sur [Girone] Camping de résistance active pour la defense du territoire. Contre la M.A.T. et le monde qui la rend necessaire

[No TAV] Comment faire tomber des théorèmes répressifs… des milliers de personnes en solidarité aux No TAV perquisitionné(e)s….

 

fiaccolataLa réponse des No TAV aux délires terroristes des procureurs de Turin n’a pas attendu longtemps. Ce soir, mardi 30 Juillet 2013, au moins deux mille personnes se sont rassemblées sur la place de la mairie de Bussoleno (Val de Suse) pour renvoyer à l’expéditeur les accusations absurdes de terrorisme et pour exprimer leur solidarité avec les No TAV qui ont été perquisitionné(e)s et ensuite montré(e)s comme des monstres par les médias, avec des articles mensongers et diffamatoires sur la presse et la télévision. Nous n’en attendions pas moins. L’ambiance de la soirée était l’habituelle, typique des initiatives contre le TAV : sincère et chaleureuse, en affirmant toute l’histoire du mouvement, faite de résistance et de rébellion, mais très loin des fantômes que le pouvoir politico-judiciaire cherche à évoquer. Lui qui a essayé de nouveau avec ces accusations de créer des fractures dans le mouvement n’a obtenu pour seul résultat de renforcer encore un peu plus l’unité et la détermination. Des milliers de No TAV ont transformé le rassemblement en une manifestation qui a défilé dans les rues de Bussoleno, s’arrêtant devant le restaurant La Credenza (ces jours vilipendé comme un « repaire de terroristes ») pour souligner toute l’affection que tout le monde a pour ce lieu, un vrai point de référence pour la communauté No TAV. Et la fin la manifestation a été spontanément transformée en une sorte de fête, avec de la musique occitane et des danses… pas de peur, pas de terreur !

Solidarité !

 

Traduit de NoTAV.info.

Publié dans Actions de solidarité, En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [No TAV] Comment faire tomber des théorèmes répressifs… des milliers de personnes en solidarité aux No TAV perquisitionné(e)s….

[Val Susa] Perquisitions à Turin et dans la vallée – Rassemblement de solidarité

Nous apprenons que dans la matinée du lundi 29 juillet 2013, la Digos [police anticriminelle] a effectué une dizaine de perquisitions à Turin et dans le Val Susa, dont la Credenza [un restaurant qui accueille les initiatives No Tav] à Bussoleno, bien que certains véhicules des forces de l’ordre ont été bloqué aux alentours du camping No Tav. Ils ont saisi des téléphones et des ordinateurs portables. Il y a eu 12 mises en examen, mais aucune mesure préventive.

L’instruction se concentre sur l’attaque sur le chantier du 10 juillet 2013 et a été orchestrée par le procureur de Turin avec ses habituels tristes sires du Parquet, Padalino et Rinaudo, sur la base de l’article 280 (attentat avec finalité terroriste), évoquant et exhumant le putride théorème de leur défunt prédécesseur, Maurizio Laudi.

Cette opération répressive menée moins de 48 heures après la marche de Giaglione à Chiomonte, le 27 juillet, comme la dissociation des « bons pacifistes à la recherche du dialogue » des « black blocs infiltrés et ultra-violents » ; scission démentie par les pratiques d’une lutte populaire et hétérogène, qui s’étendent de la veillée aux flambeaux aux affrontements, de la confrontation à la résistance. Un élément certain, qui distingue celle contre le TAV de la centaine de petites et grandes occasions d’opposition aux les nuisances et autres produits de la démocratie capitaliste, dans lesquels les sentiers du conflit « consenti » ont toujours mené à la défaite ou au silence.

C’est l’histoire et ils le savent bien, dans le cœur, tout comme les détracteurs de l’attaque : sans les tentatives de reprise du chantier, sans les actions directes et diffuses, tout comme les moments fondamentaux de contre-information, de fête et de partage, la lutte contre la grande vitesse serait perdue depuis des années.

Traduit de informa-azione.info

Rassemblement en riposte au « théorème terroriste »

En riposte à l’absurde opération judiciaire de la matinée du 29 juillet, avec une dizaine de perquisitions à l’encontre de militants No Tav, sur la base de la folle accusation de terrorisme et de subversion, le mouvement No Tav a décidé d’organiser un rassemblement à Piazza del Comune à Bussoleno, le mardi 30 juillet à 21h. Comme ç’a été déjà précisé au cours de la conférence de presse, l’accusation de terrorisme apparaît comme une provocation, l’énième, de la part du procureur turinois guidé par Caselli [procureur général de Turin] : un réel théorème, soutenu par aucune preuve (rien n’a été trouvé dans les perquisitions) mais orchestré dans un but instrumental pour délégitimer la résistance No Tav qui est évidemment toujours plus forte et ne se laissera pas intimider.

Alors, nous répondrons ensemble à cette nouvelle provocation que ceux qui sèment la terreur récoltent la rébellion !

Traduit de notav.info

 

Publié dans Actions de solidarité, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , , , | Commentaires fermés sur [Val Susa] Perquisitions à Turin et dans la vallée – Rassemblement de solidarité

Solidarité avec Marta – Les femmes NoTav marchent la tête haute

Pise, 25 Juillet 2013

Ils m’ont blessée, mais les blessures qui font le plus mal ne sont pas celles sur la peau mais sous la peau. Celles qui ne me laissent pas dormir la nuit. A ces blessures s’ajoutent les insultes gratuites et lâches lancées derrière un pc ou un microphone de radio.

C’est mon travail d’aider les femmes qui ont subi des violences, je les pousse à se battre pour elles-mêmes. Aujourd’hui que mon tour est venu, je ne reculerai pas.

Ces dernier jours de nombreux bras m’ont enlacée et m’ont remplie de force. La chaleur de la peau des camarades et surtout des camaradEs aide à cicatriser ce qui a été cassé. Comme les bras serrés en cordon soutiennent et poussent vers l’avant, la tête haute.

Je remercie déjà celleux qui m’ont été proches et celleux qui le seront demain devant le tribunal de Turin.

Je remercie les femmes du Val de Suse.

S’ils en touchent une, ils nous touchent toutes !

Pas un pas en arrière !

Voici la brève déclaration de Marta Camposano ce jeudi, à la veille de sa première audience au tribunal de Turin, où elle a été interrogée à la fois  en tant qu’arrêtée lors de la marche nocturne au chantier du Tav vendredi 19 juillet, et du fait de la plainte qu’elle a déposée pour dénoncer publiquement les violence physiques et sexuelles subies cette même nuit.

Première libérée des 9 arrêtés de la marche nocturne No Tav du 19 juillet (pour laquelle le mouvement No Tav dénombre 63 blessés graves et 7 emprisonnés pendant 4 jours avant d’être transférés entre les murs plus conviviaux de leur propres maisons, mais toujours en cage), Marta raconte et témoigne des violences subies.

Arrêtée alors qu’elle tente de faire échapper les « moins jeunes » aux charges policières, elle subit un premier passage à tabac en dehors du chantier-fortin, le dos matraqué, écrasée par les chaussures des agents de police, suffoquée par un air rempli de gaz CS. Elle est ensuite traînée à l’intérieur du chantier-fortin, bloquée au cou et au bras tandis que les autres policiers s’occupent d’elles : coup de matraque sur la bouche (8 points de suture), attouchements sur les seins et dans l’entrejambe, déluge d’insultes et menaces sexistes, un chœur de « sales putes » et des crachats. Insultes et crachats toujours à l’intérieur du fortin, en présence des procureurs Paladino et Rinaudi qui persécutent dans les tribunaux ces NoTav « apprentis terroristes ». Autres insultes et crachats de la part de la femme policière, qui a fait son métier de son aspiration à la servitude. Le médecin de la police demande une hospitalisation immédiate. Mais ce n’est que 4 heures plus tard qu’elle sera amenée aux urgences, dont elle sort libre mais sous enquête.

C’est la première à sortir et la première à pouvoir dénoncer. Publiquement, face aux médias (vidéo). Pas de silence pour ces 4 heures de sang, crachats et insultes parce que femme et parce que militante. Et alors la violence reprend. Celle dont toutes les femmes qui ont osé relever la tête connaissent si bien les contours et les modalités. La banale et archaïque solidarité machiste. La violence qui t’humilie et te viole une nouvelle fois. Après les attouchements, les coups, les insultes et les poursuites judiciaires, vient le dénigrement : son témoignage ne peut être que « mensonge » qui mérite une  « punition exemplaire », ou parce que (refrain jamais trop usé) « après tout, elle l’a bien mérité ».

Esposito, parlementaire de centre gauche et principal promoteur de la Tav dans les rangs des politiciens, commente sur twitter : « Elle part de Pise pour aller faire la guerre à l’Etat, prend justement quelques coups de matraque, et invente des violences sexuelles. #mensonge ». Déclarations qu’il maintient à la radio. Tandis que l’UGL, syndicat de droite, réclame à grands cris la punition exemplaire et que Meo Ponte, sur les pages du quotidien La Repubblica, se permet d’affirmer que “la réalité est différente” (différente comment, monsieur ?).

La rengaine d’Esposito est millénaire : il fallait rester dans la chaleur et la protection du foyer familial, il ne fallait pas venir faire « la guerre » en Val de Suse (étrange dénomination pour une manifestation, mais une touche de diabolisation ne fait jamais de mal). Quant au leitmotiv « Tu l’as bien cherché, t’étais en mini-jupe et il était tard » … il devient « Tu l’as bien cherché, t’es allé te promener dans la zone rouge autour du chantier du Tav ».

Mais attention : celui qui parle est le représentant d’un parti qui redécouvre la priorité de la lutte contre les violence faites aux femmes à chaque féminicide, et qui veut punir d’emprisonnement toute affiche sexiste. Mais la seule femme utile à ces gens-là est la femme-victime. Les autres, autodéterminées et pleines de revendications, sont à battre, punir, humilier.

Une fois de plus, les sitav (pro-tav) révèlent leurs vrais motivations : violence fasciste et sexiste, abus de pouvoir sur la terre, et sur les femmes et hommes qui luttent pour un autre futur et qui créent chaque jour un présent différent.

Mais ce n’est pas fini. Quelques centaines de No Tav se pressent devant le tribunal vendredi 26 juillet pour soutenir Marta et dénoncer l’énième infamie montée par la justice sitav : Marta est interrogée par les mêmes procureurs sitav présents le 19 juillet dans le chantier-fortin. Le groupe est brutalement chargé par la police, qui pousse les manifestants au milieu du trafic de l’avenue toute proche. A nouveau, la violence policière est provocatrice, surtout dans une journée où brûle si fort la rage pour Marta et les autres arrêtés et blessés dont ces mêmes uniformes sont responsables.

Pour contrer les mensonges des politiciens et journalistes, les initiatives de solidarité pour Marta se multiplient ces jours-ci : campagne de soutien #senonconmartaquando?, initiatives en Val de Suse, appel du comité No Tav de Pise « Con Marta Donna No Tav » communiqué des travailleurs sociaux lancé par les collègues de Marta « Noi crediamo Marta » occupation de la salle du conseil municipal à Pise par la famille et les camarades de Marta et interruption du congrès du Partito Democratico (parti d’Esposito) à Rome.  Ce jeudi un groupe de No Tav pisan* a interrompu le conseil municipal de Pise afin de faire voter une mention de soutien à Marta et de condamnation officielle des violences survenues dans la nuit du 19 juillet. Les membres de quelques partis de gauche réussissent à mettre la mention à l’ordre du jour alors que la salle se remplit de policiers et Digos (police politique italienne). Mais la discussion très animée s’éternise, et pour finir la mention n’est pas acceptée. Sous les cris et les insultes des No Tav, les élus doivent s’enfuir de la salle communale protégés par la police.

A Rome vendredi un groupe de femmes No Tav à interrompu la fête du Parti Démocratique lors du débat de la soirée. Dès que le nom d’Esposito a été mentionné par la présentatrice le groupe a envahi la scène, submergé de sifflements et cris l’audience PD et brandi des panneaux de la campagne  #senonconmartaquando?. Malgré l’intervention de la police, une camarade a réussi à prendre le micro et exprimer leurs revendications : contestation de la position du PD sur la Tav et des déclarations d’Esposito au sujet de Marta évidement, mais également dénonciation du silence de tous les autres membres du parti, femmes comprises.

Prochaines initiatives de solidarité pour Marta à suivre sur infoaut.org.

Se toccano una toccano tutte…non un passo indietro!

(S’ils en touchent une, ils nous touchent toutes … Pas un pas en arrière !)

Comité NoTav Paris

Publié dans Actions de solidarité, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , | Un commentaire

[No TAV – Turin] charges de la police devant le tribunal…

26 juillet 2013 – La violence de la police continue. Après avoir tapé et harcelé sexuellement les personnes arretées le 19 juillet 2013 pendant la marche nocturne en Val Clarea (Val de Suse), aujourd’hui le tribunal de Turin a entendu Marta en tant que inculpée et personne informée des faits.

En dehors du tribunal un rassemblement de solidarité a été chargé plusieurs fois par les flics….

Publié dans Actions de solidarité, En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , , , , , , | Commentaires fermés sur [No TAV – Turin] charges de la police devant le tribunal…