Communiqué du mouvement contre l’aéroport de Notre Dame des Landes – AG du 21 janvier

Dans la nuit du 13 au 14 mai 2013, une trentaine d’anonymes No Tav a attaqué le chantier de la ligne à Grande Vitesse Lyon- Turin en Val Susa, entrant à l’intérieur et incendiant du matériel et des équipements. Un sabotage inscrit dans la lutte, qui avait été soutenu publiquement par le mouvement NoTav.

Le 9 décembre 2013, la police politique, sur ordre des parquets de Turin et Milan, a incarcéré quatre compagnon-nes, Chiara, Mattia, Niccolo et Claudio suspecté-es d’avoir pris part à l’action de Mai. Les chefs d’accusation sont « attentat à finalité de terrorisme », et d’avoir eu pour objectif de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal italien reprenant la définition européenne).

Le 8 janvier 2014, l’assemblée des comités NoTav a exprimé sa solidarité avec les inculpé-es et a déclaré que « cette attaque répressive ne vise pas tant une action spécifique, mais le mouvement dans son ensemble et toutes ces années d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions ». De plus, elle dénonce « que tout ce qui met en discussion un projet étatique est passible de terrorisme. Il reste seulement le désaccord platonique et être réduit à un mouvement d’opinion. La démocratie parle aujourd’hui un langage clair : Nos décisions ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

Depuis Notre Dame des Landes et la lutte que nous menons contre l’aéroport et son monde, nous partageons l’analyse que l’utilisation de la catégorie de terrorisme contre le mouvement NoTav est l’application d’un dispositif pouvant frapper n’importe quelle lutte qui ne se résigne pas face aux expropriations, aux expulsions, aux matraques, aux gaz, aux arrestations, aux incarcérations. Nos luttes contre le saccage du territoire orchestré par les gouvernements et leurs alliés « bétonneurs » se font échos. Ici et là-bas, notre NON n’est pas négociable. Nos vies et nos espaces de vies ne sont pas aménageables.

En Val Susa, la résistance au projet continue malgré le début du chantier. A Notre Dames des Landes, nous continuons à nous opposer à tous travaux de l’aéroport. Nous n’oublions pas que la répression frappant quelques personnes a été, est et sera utilisée pour tenter d’affaiblir les mouvements de lutte : cette vieille technique pour diviser et terroriser.

Ainsi nous souhaitons envoyer un message de solidarité à Chiara, Niccolo, Claudio et Mattia, aux presque 400 NoTav poursuivies par la justice, et à la résistance No Tav. Les terroristes sont ceux qui saccagent et détruisent nos vies et les lieux que nous habitons. En Val Susa comme à Notre Dames des Landes, nous ne nous laisserons pas intimider par ces manœuvres répressives. Au contraire, cela renforcera nos solidarités et notre détermination.

La lotta non si arresta. La lutte ne s’arrête pas.

L’assemblée du mouvement contre l’aéroport réunie à Notre Dame des Landes, 21 Janvier 2014.

Texte publié sur le site de la ZAD.

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No-Tav: Après la prison, le marteau-pilon d’amendes milliardaires

Ronronnette vous rappelle que la solidarité n’existe pas si elle se contente de bonnes paroles: à vos portefeuilles!

Quatre opposants au TGV Lyon-Turin de la Vallée de Susa sont toujours en prison depuis le 9 décembre, sous l’accusation de terrorisme.  Les faits reprochés: la participation à une manifestation nocturne contre le chantier au cours de laquelle la seule victime a été…

…un compresseur

Par ailleurs, le tribunal ordinaire (très ordinaire) de Turin vient de condamner solidairement Alberto Perino, porte-parole le plus connu du mouvement, Loredana Bellone et Giorgio Vair au paiement de dommages et intérêts à la société LTF, qui gère le chantier, pour une somme totale de 214 000, 40€. Il leur est reproché d’avoir participé à une manifestation de plusieurs centaines de personnes venues occuper un terrain où la LTF devait procéder à des sondages. Un piège avait été tendu au mouvement: la Digos (police politique) garantissant aux responsables que les flics ne dégageraient pas les manifestants mais qu’après être venus demander aimablement à opérer les sondages, la LTF se retirerait en cas de refus. Nos amis no-tav, pourtant aguerris, ont eu la faiblesse de croire la parole des flics… En fait, cela a permis d’exiger des dommages et intérêts stratosphériques, en dépit du fait que l’opération sondagière n’avait pour but que de soutirer des subventions à l’Europe: une fois les manifestants partis, sur les 34 sondages prévus, on n’en a fait que 5 qui n’ont servi à rien, le projet de zone de déchargement prévu étant en plus abandonné.
Nos amis nous, vous écrivent:
« Le mouvement No-Tav supporte déjà de lourdes dépenses pour la défense judiciaire, à quoi s’ajoute ce coup de matraque terrible, qu’il ne peut à lui seul affronter. C’est pourquoi, avec beaucoup d’humilité, mais tout autant de dignité et de confiance, il demande à tous ceux qui disent: « Ne lâchez pas! », « Vous êtes l’unique espérance de ce pays », « Résistez aussi pour nous », de donner un appui concret en nous aidant économiquement de manière que nous puissions résister encore contre cet Etat et ces Pouvoirs Forts qui veulent nous renvoyer bien sages à la niche.
« Plus de 400 personnes font l’objet d’une procédure pour cette résistance contre une oeuvre imposée, inutile et destructrice aussi bien pour l’environnement que pour les finances de cet Etat et qui empêche de faire toutes les autres petites oeuvres utiles »
« Même en utilisant ces armes sales, ils n’arriveront pas à arrêter la résistance du peuple no-tav. Aidez-nous à résister, merci »

Le soutien financier doit être exclusivement adressé sur le compte-courant postal n.1004906838 – IBAN – IT22L0760101000001004906838 au nom de Pietro Davy

texte publié sur Les Contrée Magnifiques, plus d’infos sur Notav.info

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[No Terzo Valico] Lutte contre la ligne grande vitesse Gênes-Bas/Piémont

 

noterzo vallico

Le projet TAV Gênes-Tortone, nommé aussi TAV – Terzo Valico (troisième tunnel), prévoit aujourd’hui 53 km de voies dont 39 de tunnel. Le creusement d’un troisième tunnel d’une montagne faisant partie des Apennins qui séparent Gênes du Bas-Piémont est planifié. En effet, deux tunnels ferroviaires, qui permettent non seulement le transport de marchandises du port de Gênes à Milan et Turin, mais aussi des passagers au départ de Gênes, sont déjà en service mais très mal entretenus et utilisés. Les coûts de réalisation du TAV Terzo Valico est estimé à 6,2 milliards d’euros de fonds publics tandis que la gestion des voies, au cas où la construction s’achève, sera entièrement privée.

La volonté de construire un Tav entre Gênes et Milan date de 1991 alors qu’un « Grand Projet » de ligne à haute vitesse (TAV)  pour le transport de passagers devait s’étendre sur 120 kilomètres. Au fil du temps, les coûts ont augmenté et le projet a été revu à la baisse. Lorsque le motif du transport de passager est devenu ridicule, le projet a invoqué la nécessité de transporter des marchandises du port de Gênes (qui déborderait littéralement de conteneurs). Le train devient donc à « haute capacité ». En réalité, des 5 millions de containers prévus pour 2010, il n’en reste aujourd’hui que moins de 100 000 en transit sur les deux lignes déjà existantes.

NO-TAV_NO-MAFIA-300x225En outre, si les chantiers devaient commencer, ils produiraient d’incroyables dommages au sein des zones concernées, répandant l’amiante présent en grande quantité dans les montagnes, asséchant les nappes phréatiques, accaparant des dizaines d’hectares de terres fertiles, augmentant la quantité des poussières de particules fines, et multipliant le trafic de poids lourds sur les routes.

La mise en œuvre du projet a été octroyée à COCIV, un consortium créé exprès par l’Etat où s’alternent depuis longtemps et sans appel d’offre des entreprises privées. Les entreprises concernées sont susceptibles d’infiltrations mafieuses. En 2003, trois chantiers illégaux entre Gênes et le Bas Piémont ont été bloqués par la police car les chefs des entreprises concernés, des politiciens et l’ancien administrateur délégué de la Société Ferroviaire d’Etat étaient accusés de grave escroquerie contre l’Etat pour un montant de 50 millions d’euros. Hélas, un des suspects coupables, un sénateur du PDL (centre droite), a bénéficié d’une loi (Loi ex-Cirielli) qui a permis la prescription du délit. Tous innocents, tous libres ! Ainsi une des entreprises de Cociv est mêlée à la construction de l’autoroute Salerno- Reggio Calabria : grand scandale d’une construction commencée dans les années 1960 et jamais achevée. De même qu’une autre entreprise gère non seulement bon nombre d’autoroutes dans le Nord de l’Italie, mais possède aussi la gare intermodale de Tortone où la ligne du Tav-Terzo Valico devrait, comme par hasard, s’arrêter.

En janvier 2012, le gouvernement a alloué de nouveau  des financements (en oubliant que le projet a déjà été financé) pour redémarrer le projet. A cette date le Cociv a perçu 1 820 millions d’euros pour réaliser une première tranche de 2 lots sur les 6 prévus. A partir de janvier 2012, lorsque ces fonds ont été débloqués, les comités locaux se sont multipliés dans les différentes villes concernées par le projet « TAV Terzo Valico », redonnant un nouvel élan à un mouvement populaire né en 1991, aujourd’hui plus vivant que jamais. Actuellement on compte une vingtaine des comités qui se rencontrent et s’organisent chaque semaine entre la Ligurie et le Bas-Piémont. De début 2012 jusqu’à aujourd’hui, le mouvement a organisé une demi-dizaine de manifestations d’environ 3000 participants (un nombre important si l’on considère que le projet implique uniquement des petites villes) et une centaine d’assemblées publiques d’information et de débats.

Depuis juillet 2012, le Cociv a tenté d’effectuer les expropriations des maisons et des terrains, mais celles-ci ont été empêchées grâce à la résistance des militants qui ont parfois dus s’interposer physiquement. Bien que la répression exercée par l’Etat ait augmentée avec des amendes, des avis d’expulsions, des perquisitions et des chefs d’accusations très graves, le mouvement No Terzo Valico continue à agir et informer. Certes, les vieilles zones de chantiers des années 1990 sont à nouveau en fonction, mais le mouvement a réussi lors de ses dernières initiatives à envahir les terrains et empêcher l’ouverture de nouveaux chantiers.

Le mouvement No terzo valico continuera la lutte jusqu’à l’abandon définitif du projet. Que le Cociv cesse de s’approprier nos terres !

 A SAIA’ DÜA !

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Caisse de solidarité pour les arrêtés No TAV du 9 décembre

Pour faire face aux coûts des expertises, aux frais du procès et à la subsistance en détention des quatre accusés [ Chiara, Claudio, Mattia e Niccolò ] ,  a été crée une « Caisse de solidarité pour les No TAV  arrêté-e-s le 9 Décembre 2013 ». Pour tous les solidaires qui veulent contribuer nous publions les détails du compte, ainsi que le texte de la présentation de la caisse.

IBAN : IT27A0316901600CC0010722513
BIC/SWIFT : INGDITM1
Au nom de : Francesca CAMICIOTTOLI

texte publié sur Macerie (12/1/2014) , traduit de l’italien.

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« Quand l’ennemi parle clairement » – Brève réflexion sur les dernières arrestations NO TAV

" Padalino, terroriste c'est ta mère "

 » Padalino, terroriste c’est ta mère « 

Elle était dans l’air l’opération répressive qui a mené trois compagnons et une compagnonne en prison accusés d’avoir participé dans la nuit du 13 au 14 mai dernier à l’action contre le chantier du TAV à Chiomonte en Val di Susa.

Évidemment on ne savait pas qui serait frappé, ni précisément pour quoi. Mais le refrain répété de manière obsessionnelle depuis des mois par tous les médias nationaux et les représentants les plus en vue du Parti transversal pro-TAV ne laissait pas de doutes.

L’annonce du procureur en chef de Turin, Caselli, de prendre sa retraite quelques mois en avance n’avait pas échappé aux plus attentifs. Une nouvelle qui ne laissait rien présager de bon : il est difficile d’imaginer qu’un tel personnage abandonne la scène en silence.

C’est ainsi qu’après avoir tâté un peu le terrain cet été, à coups d’enquêtes et de perquisitions contre divers No Tav avec l’accusation « d’attentat à visée terroriste » (article 280), l’inévitable duo des procureurs turinois Padalino-Rinaudo retente le coup quelques mois plus tard avec les arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo, comme un ultime salut respectueux à leur parrain-Caselli et en espérant grimper quelques échelons dans la course à sa succession.

En plus de l’article 280 déjà cité, les accusations sont : « acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ».

Ces accusations, qui enlèvent la possibilité d’obtenir des mesures de contrôle judiciaire (alternatives à la prison : assignation à résidence, obligation ou interdiction de se trouver dans un territoire, etc.), impliquent un temps de prison préventive très long, et elles menacent de se transformer en condamnations qui pourraient dépasser les 20 ans de prison si les chefs d’inculpation devaient rester les mêmes lors du procès.

Pour être plus précis, les quatre camarades incarcérés sont accusés, entre autres, d’avoir en réunion et avec d’autres personnes « en cours d’identification », attenté à la vie et à l’intégrité des personnes chargées des travaux de construction du tunnel d’exploration et à des personnes responsables de l’ordre public, aux fins de « contraindre les pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (dans ce cas le financement et la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Turin-Lyon), « causant ainsi un grave préjudice à l’Italie et à l’Union Européenne » (article 270sexies du code pénal).

Une simple constatation à relever est que personne après cette action contre le chantier du TAV, qu’il s’agisse d’ouvrier, de policier ou de militaire, n’a signalé la moindre égratignure ni présenté d’interruption temporaire de travail. En revanche, il vaut la peine de rentrer un peu dans les détails de l’article 270sexies.

Inclu dans le « Paquet sécurité Pisanu » (juillet 2005), cet article devait servir à reformuler la définition d’« attitude terroriste » en l’élargissant de manière significative. Elle exploitait la vague d’émotion suscitée lors des massacres de Madrid en 2004 et de Londres en 2005. Ces nouvelles normes, apparemment applicables contre les bombes de Madrid (qui contraignirent le gouvernement de Zapatero à retirer ses troupes d’Irak), se caractérisaient par une définition volontairement vague.

Déjà camarades et avocats étaient conscients que divers contextes de luttes en feraient les frais. L’apparition de l’article 270sexies dans une instruction contre des No Tav n’est donc pas une anomalie judiciaire mais bien l’application d’un dispositif pensé dès le départ contre le conflit social.

Ce n’est sûrement pas un hasard que cette carte soit jouée pour la première fois justement en défense du chantier du TAV à Chiomonte, où déjà les barbelés israéliens, les militaires et les tanks de retour d’Afghanistan, rendaient toujours plus inexistante la frontière entre guerre intérieure et guerre extérieure.

Cette nuit-là un générateur, une armoire d’alimentation d’une turbine d’aération, des câbles électriques et des canalisations de la turbine ont été incendiés. Du matériel servant à la réalisation du tunnel d’exploration dont la dégradation bloque ou ralentit concrètement l’avancement des travaux.

Un acte tout autre qu’indiscriminé, un geste qui affirme directement son propre objectif.

Une action de sabotage exemplaire, en bref, un sabot jeté dans la machine du chantier pour en enrayer le fonctionnement.

Une chose bien comprise par le mouvement No Tav, comme le démontraient les déclarations et les communiqués des jours suivants. Pour la première fois en Italie en trente ans, un mouvement de masse revendiquait le sabotage comme pratique. Dans l’histoire réelle, qui est bien différente de celle écrite par la justice, la pratique du sabotage a été assumée publiquement par le mouvement. Ceci parce que les formes constantes et catégoriques de refus massif contre ce grand chantier ont été constamment et catégoriquement ignorées. Preuve en est le fait que le chantier d’un tunnel d’exploration soit devenu « site d’intérêt stratégique national » [définition reprise par le dossier d’instruction des procureurs Rinaudo-Padalino non pas d’une norme gouvernementale, mais de la revue de la Haute Défense Étatique]. Tout ceci a créé de beaux ennuis au Parti pro-Tav, vu l’influence dont jouit la lutte en Val di Susa. De même ailleurs nous pensons à la lutte No Muos [lutte contre l’installation d’antennes militaires USA en Sicile] où le mot sabotage est de nouveau au goût du jour, préoccupant plus encore « la mère de toutes les préoccupations » (= la démocratie italienne), comme le dit madame Cancellieri-Ligresti [ministre de la justice et politicien].

C’est à cette lumière que doit être lu le dossier de l’instruction.

Suite aux arrestations du 9 décembre, beaucoup ont souligné comment les accusations de terrorisme, reprises en cœur par toute la presse, tentaient de diviser encore une fois le mouvement. Après le « nous sommes tous des black-blocs » scandé à l’unisson suite au 3 juillet [Le 3 juillet 2011 des milliers de personnes manifestent contre l’expulsion de la Maddalena, avec des affrontements de plusieurs heures et une belle détermination à reprendre le lieu de résistance. Des arrestations s’en suivent, l’État et ses médias tente de diviser. Un slogan est lancé et porté par l’ensemble du mouvement en lutte « nous sommes tous des blacks blocs ».], cette fois encore la tentative d’isoler les quatre compagnons incarcérés, en divisant le mouvement entre bons et mauvais, entre habitants de la vallée pacifistes et extrémistes venus d’ailleurs, a misérablement échoué.

En matière de division, bien peu de personnes pouvaient encore avoir des doutes et les enquêteurs eux-mêmes ne se faisaient pas trop d’illusions. À travers ces accusations de terrorisme, l’objectif porté par les autorités semble être tout autre.

Dans le dossier d’instruction, les enquêteurs, en insistant sur le plan strictement juridique, soutiennent une thèse clairement politique. En s’appuyant sur un bref historique des actes légaux et des sommets internationaux qui ont permis l’installation du chantier de Chiomonte en Val de Susa, les magistrats soutiennent qu’il s’agit d’une élaboration démocratique. L’action contre le chantier  — en lien avec l’énumération de pratiques d’opposition dont l’épais dossier fournit une longue liste — est définie « terroriste » pas tellement pour ses caractéristiques spécifiques, mais par le fait qu’elle s’oppose au démocratisme d’une décision intergouvernementale. Suivons cette logique. Toutes les décisions imposées par l’État ont un emballage légal, ce qui veut dire qu’elles sont formellement basées sur le Droit. Tout ce qui met réellement en discussion un projet étatique est donc passible de « terrorisme ». Il reste seulement le désaccord platonique. Donner un caractère concret à son propre NON, qui au fond est la caractéristique essentielle du mouvement No Tav, devient donc antidémocratique. Benito Mussolini aurait dit « rien hors de l’État, rien contre l’État ». Le totalitarisme parle aujourd’hui un langage différent : « Nos décisions démocratiques ne te plaisent pas ? Tu es un terroriste ».

La démocratie est une porte blindée contre toute forme de désaccord (à part celui concédé de se plaindre) ; le désaccord ne s’arrête pas, la porte est donc blindée avec barbelés et militaires ; le désaccord se fait sabotage, et cela révèle les « finalités terroristes » de la lutte No Tav. En quelques sortes, les deux procureurs turinois disent explicitement ce qui était jusqu’ici implicite : les décisions d’un État démocratique sont incontestables. Quelle que soit la lutte, y compris un conflit syndical, elle cherche toujours à pousser la contrepartie à « accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque » (comme récite l’article 270sexies). Le bien nommé pacte social, ou la dialectique entre les parties sociales, se fondait formellement sur ceci : ce qui aujourd’hui est illégal peut demain devenir un droit. C’était l’époque, commencée dans l’Après guerre, pendant laquelle on voulait intégrer les paysans et les ouvriers dans le Grand Compromis : si vous me donnez votre force de travail, je vous concède des droits. Et bien, cette histoire-là est finie. C’est cela la démocratie. En dehors ou contre cela, il y a le Mal, il y a le terrorisme. Dire que tout cela pourrait concerner n’importe quel mouvement de lutte est alors banal. Ce qui est moins banal, c’est d’en tirer les conséquences. D’une époque à l’autre, la classe dominante attaque frontalement l’ennemi sur ses points forts, non sur les plus faibles. L’emploi de la catégorie de terrorisme contre le mouvement No Tav — pour ce qu’elle exprime et symbolise — est dans ce sens un avertissement pour tous.

À suivre jusqu’au bout la logique des procureurs Rinaudo et Padalino, la nature « terroriste » de la lutte contre le Tav ne caractérise pas pas un soi-disant « saut qualitatif », mais bien ses fondements mêmes : ce NON de vingt ans d’expériences, de savoirs, de confrontations et d’actions qui ne sont que son développement cohérent.

Ne s’être pas résigné face aux matraques, aux gaz, aux pelles mécaniques, aux Lince (expertise économique et commerciale en Italie, ndt), aux incarcérations, au terrorisme médiatique, voilà le crime qui contient tous les autres.

En ce sens, la défense des camarades incarcérés et inculpés pour « terrorisme » n’est pas seulement un acte de devoir de solidarité, mais la revendication entêtée de la lutte et de ses raisons.

Cueillir l’enjeu de cette opération répressive et relancer les résistances, dans la Vallée comme ailleurs, est l’affaire de chacun et de tous.

texte publié sur informa-azione et Macerie, traduit de l’italien, reçu par mail

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[No TAV] Rencontre-débat à Chambéry le 15 janvier 18h30 à l’espace Pierre Cot

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[No TAV Savoie] Le Lyon-Turin et le déménagement du territoire

Les accords de principe entre les Etats français et italien sur le sujet du Lyon – Turin n’en finissent plus d’être signés. Dernier en date : le 20 novembre 2013 lors du « sommet de Rome », François Hollande et son homologue Enrico Letta « confirmaient leur engagement ». Que de flonflons pour un projet qui n’avance que malhonnêtement (pots de vin, mafia, conflits d’intérêts…), en catimini (mensonges sur les travaux à venir à Saint-Martin-la-Porte) ou sous occupation militaire (Val de Suse officiellement considéré comme une « zone de guerre », opposant.e.s jeté.e.s en prison).

Le mouvement NO TAV, quant à lui, prend racine et voit loin. Pendant que les chefs d’Etat signaient un énième document, des milliers de manifestant.e.s faisaient cause commune avec les luttes sur le logement et rappelaient à tout le monde qu’ « 1km de TGV = 1000 logements sociaux ».

D’ailleurs, à Chambéry, plusieurs bâtiments se trouvant derrière la gare ont été rasés, et certes pas pour les remplacer par des logements accessibles à tou.te.s. C’est qu’il s’agit de faire place nette pour le Lyon – Turin, sa nouvelle gare, son quartier d’affaire et ses parkings !

Petit à petit, le projet grignote du terrain côté français, alors même que le chantier de ligne voyageurs entre Lyon et Chambéry (la phase 4 du projet) ne débuterait pas avant 2035… Que cette ligne à grande vitesse soit un jour construite dans sa globalité ne semble même plus être un objectif réalisable pour les technocrates. Qu’à cela ne tienne, il faut tout de même aménager le territoire, en pointillés saignants s’il le faut. Les travaux du tunnel de base devraient commencer en 2014 en Maurienne.

C’est donc ici et maintenant qu’il faut agir.

Le comité NO TAV de Chambéry vous convie donc à une rencontre – débat autour des effets très concrets de l’arrivée du Lyon – Turin à Chambéry, en particulier pour le quartier de la Cassine, amené à être remplacé par un « pôle d’échange multimodal » et un « quartier d’affaires ».

Rendez-vous mercredi 15 janvier 2014 à 18h30 à l’Espace Pierre Cot, quai des Allobroges, à Chambéry.

Défendons notre futur !

 
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[Turin] Un TGV bloqué en solidarité aux prisonniers No TAV

Une nouvelle initiative, cette fois à Turin, en solidarité avec Claudio, Nicco, Mattia et Chiara (désormais en prison depuis trois semaines) et contre la construction du train à grande vitesse dans le Val de Suse. Une quarantaine de No-TAV et de solidaires sont entrés,  juste avant dix-huit heures, dans la Gare TGV de Porta Nuova et ils se sont placés, drapeaux à la main, au milieu de la voie 17 où le TGV à destination de Rome était en train de partir. Ils ont accroché une banderole entre les poteaux (« Le TAV est partout : bloquons-le  –  Liberté pour Claudio, Nicco, Mattia et Chiara »), ils ont chanté des slogans (y compris « Le sabotage c’est pas mal, le terroriste c’est l’État » ) et ils ont distribué des tracts aux passagers. La circulation a été entièrement bloquée ainsi que le train qui aurait partir de la voie d’à côté, un TGV qui avait comme destination Rome, mais qui devait s’arrêter aussi à Bologne et Florence.

Peu de temps avant Piero Fassino [maire de Turin, ndt]  avait été aperçu à la billetterie : on s’est demandé sur lequel de deux trains il aurait monter.  Mais le maire ne s’est pas montré sur la voie et après un quart d’heure les manifestants ont quitté la gare.

La circulation est restée bloquée encore une trentaine de minutes et après un certain temps est arrivé un fourgon de CRS, mais les nôtres avaient désormais disparus…

Publié sur Macerie, 28 décembre 2013.

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[No TAV – Marseille] Blocage d’un péage d’autoroute en solidarité aux arrêté-e-s No TAV

Dimanche 22 Décembre, on s’est bougé à une quinzaine de personnes pour aller lever les barrières du péage souterrain du Prado à Marseille, en solidarité aux compagnon-ne-s italien-ne-s incarcéré-e-s depuis le 9 Décembre à Turin en Italie sous accusation de terrorisme pour une attaque du chantier du TAV en Val de Susa en Mai dernier.

Cinq voies ouvertes, tract ci-joint, banderoles « Contre la LGV – No Tav », « Trop c’est trop », « Péage prix libre ».

Au bout de 10 minutes, le tunnel qui traverse Marseille et le péage seront fermés par les salariés, nous faisant partir plus tôt que prévu mais avec la satisfaction du bloquage d’un axe important de la ville.

Forza a tutti e tutte, Claudio, Chiara, Mattia et Niccolò liberi! Tutti liberi!

publié sur Informa-azione, 27-12-2013.

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[Italie] Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013.

Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013.

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes a piazza Castello pendant les journées de blocage de la ville (Turin). Ils sont dans le bloc D, première section. Un section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble (c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule, ndt).

Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation.

Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours.

Les parloirs ont été autorisés à tou-te-s ceux/celles qui l’ont demandé, famille et compagnon-ne-s.

N’ENVOYEZ PAS DE TIMBRES, ILS NE LEURS SONT PAS REMIS.

Ils vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement.
Ils sont particulièrement enthousiastes par le bruit et le nombre de voix et de cris lors du rassemblement de samedi.

manifestation devant la prison de Vallette à Turin

manifestation devant la prison de Vallette à Turin 14/12/13

Pour leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti

c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIA

Quelques actions de solidarité :

Giulianova (Teramo), 11 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate recouvert de tags en solidarité avec les No Tav arrêtés. Sur les murs et les vitrines du local on pouvait lire : « Les terroristes c’est vous », « No Tav » et « Mattia, Claudio, Nicco et Chiara Libres ». De la peinture a également été répandue sur les serrures du local.

Piacenza, 13 décembre 2013 : dans la nuit, le siège des chasseurs alpins (militaires) a été recouvert de tags en solidarité avec les incarcérés.

Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de compagnons a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). La banderole déployée sur les rails disait « La lutte No Tav ne s’arrête pas. Liberté pour Chiara, Mattia, Nicco et Claudio ». Pendant le blocage interventions et distribution de tracts.

Turin, 14 décembre 2013 : grand rassemblement devant la prison. Environ 300 personnes sont venues exprimer pendant plusieurs heures leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio, à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Les 25 camionnettes de flics présentes les ont empêchées de s’approcher et le rassemblement s’est terminé par une manifestation aux alentours de la prison que les compagnon-ne-s emprisonné-e-s ont tout de même entendu.

Val Susa, 15 décembre 2013 : rassemblement puis manifestation d’environ 300 personnes dans la petite ville de Bussoleno. De nombreuses personnes sont intervenues au micro pour exprimer leur solidarité à Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio.

Toulouse (France), 17 décembre 2013 : blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris (A620) en solidarité avec les arrêtés du 9 décembre. Mort à l’État qui affame, qui détruit, qui tue. Chiara, Claudio, Mattia , Niccolò, libre tout de suite, de nouveau à nos côtés dans la rue, sur les sentiers de la vallée et ailleurs. À eux va tout notre soutien.

Padoue, 18 décembre 2013 : dans la nuit, le siège du parti démocrate de Padoue a été recouvert de tags : « les terroristes c’est vous, liberté pour les No Tav »

Reçu par mail, 20/12/2013.

Publié dans Actions de solidarité, En Italie, En Italie - Val de Suse & Turin, Répression | Marqué avec , , , , , | Commentaires fermés sur [Italie] Des nouvelles des arrêté-e-s No Tav du 9 décembre 2013.

[No TAV] – ValSusa – Turin – Milan : Perquisitions et incarcérations pour « activité à visée terroriste »

Le 9 décembre à 5 heures, la DIGOS (police politique italienne) a perquisitionné l’Asilo Occupato et l’occupation de Via Lanino à Turin, ainsi que l’appartement d’un camarade à Milan. Ils recherchaient trois personnes accusées d’avoir participé à une attaque contre le chantier du TAV en Val Susa dans la nuit du 13 au 14 mai dernier. Les trois personnes ont été incarcérées à la prison des Vallette à Turin, où se trouvait déjà Niccolo’, quatrième personne mise en cause dans cette histoire. Tous les quatre sont accusés selon la presse « d’activité à visée terroriste ». Des nouvelles bientôt.

Leur écrire :

Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti
c/o Casa Circondariale « Lorusso e Cutugno
Via Maria Adelaide Aglietta 35
10149 Torino
Italie

LIBERTÉ POUR TOU-TE-S

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COMMUNIQUES DE SOLIDARITÉ

Que souffle encore le vent de la délivrance
Solidarité avec Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio

Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, une trentaine d’anonymes no tav a attaqué le chantier de la Grande Vitesse en Val Susa, endommageant des équipements. Une action rapide et précise qui avait démontré, une fois de plus, que le camp retranché de la Clarea n’est pas inviolable, en faisant flotter de nouveau le doux vent de la délivrance. L’action a été défendue publiquement, dans une assemblée populaire à Bussoleno, par le mouvement no tav. Aujourd’hui, 9 décembre, la police politique, sur ordre des parquets de Turin et Milan, a incarcéré quatre compagnons (il y aurait trois autres inculpés) pour « attentat à finalité de terrorisme », accusés d’avoir pris part à l’action de mai. Tout cela huit ans après l’invasion et les dégradations de masse du chantier de Venaus. Comme c’est arrivé tant d’autres fois (y compris en Val Susa il y a quelques mois), l’État accuse de « terrorisme » ceux qui résistent à ses projets dévastateurs, à ses chantiers militarisés, à ses gaz, à son fil barbelé, à ses « zones rouges », à ces matraques. Nous nous fichons de savoir si Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio ont participé ou non à l’action contre le chantier de Chiomonte. Ce que nous savons c’est qu’à l’annonce de l’attaque nous avons exulté comme tant d’autres, dans la Vallée et pas seulement. Ce que nous savons c’est que les châtaigniers centenaires abattu par les bulldozers à la Clarea sont une blessure ouverte, qui brûle. Ce que nous savons c’est que le terroriste est celui qui affame, exploite, dévaste et bombarde et certainement pas celui qui s’oppose au massacre environnemental, qui se bat pour un monde sans profit et sans pouvoir. Ce que nous savons c’est que Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio sont nos amis et compagnons, généreux et combatifs toujours en première ligne dans les luttes, à Turin, à Milan, en Val Susa et partout où leur tête et leur cœur les appellent. Ce que nous savons c’est que nous les voulons libre tout de suite, dans les rues et sur les sentiers avec nous. Ce que nous savons c’est que ces arrestations n’arrêteront pas la lutte contre la grande vitesse et le système qu’elle incorpore et défend. Dans et autour du mouvement no tav est née et s’est diffusée une solidarité qui a toujours su répondre aux manœuvres répressives (chaque fois préparées par la machine de guerre médiatique), généralisant ses propres raisons et ses propres pratiques. Ni innocents, ni coupables. Qu’aucun chantier de l’injustice – avec ses mille excroissances – ne se sente à l’abri. « Nous préférer vous fâchés ». Troupes d’occupations, politiciens et journalistes : les terroristes c’est vous !
Liberté pour Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio !

Anarchistes de Rovereto et de Trento

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Solidarité de compagnonnes et compagnons de Milan

Lundi 9 décembre, sur mandat des procureurs Padalino et Rinaudo du parquet de Turin, des perquisitions ont été effectuées et quatre compagnons ont été incarcérés à Turin et à Milan. Les faits qui leur sont reprochés concernent l’attaque du chantier du TAV de Chiomonte qui s’est déroulée la nuit du 13 au 14 mai 2013. Les chefs d’accusations sont lourds : articles 280 et 280bis (« attentat à finalité terroriste, acte de terrorisme avec engins mortels et explosifs, détention d’armes de guerre, dégradations »). Beaucoup se rappelleront de cet épisode, quand des anonymes étaient apparus dans la nuit, avaient causé des dommages significatifs au chantier puis disparu comme ils étaient arrivés. C’est bien en relation avec cet épisode qu’une assemblée publique, appelée par le mouvement No Tav à Bussoleno revendiqua le sabotage comme possibilité pratique, utile et nécessaire à la lutte No Tav. On rappela alors les classiques de la non-violence active (Capitini, Gandhi, Mandela) en faveur du sabotage, d’autres auront rappelé les différents scénari de lutte, de celle des différents peuples sous occupation militaire aux actions contre le nucléaire, de la lutte partisane à l’immense bagage de la tradition ouvrière. Malgré le terrorisme médiatique mis alors en scène, les sabotages ne s’arrêtèrent pas, recueillant une sympathie diffuse dans toute l’Italie. Les derniers remontent à quelques jours au détriment de plusieurs entreprises collabos à Turin. […] À suivre : l’ouverture de dossiers d’enquêtes pour terrorisme à l’encontre de militants No Tav de la Vallée ( avec les perquisitions qui s’ensuivent ) des rencontres bien publicisées entre les « équipes antiterroristes » des parquets des différentes villes et aujourd’hui les menottes. […] Dans la ligne de mire il n’y a pas seulement quatre compagnons généreux que nous connaissont bien et que nous aimons, il y a une vallée entière qui se bat. Développer les potentialités de cette lutte est notre réponse.
A sarà düra.

Compagnonnes et compagnons de Milan.

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8 Décembre : De Venaus à Ivry-sur-Seine

Des camarades sont en lutte sur leur territoire contre un grand projet pharaonique ? Les NoTav répondent solidarité !  C’est pourquoi le comité No Tav Paris invite à se mobiliser contre le Grand Paris pour la journée internationale contre les Grands Projets Inutiles et Imposés.

Le weekend du 8 décembre, 3 jours de manifestation sont organisés dans 3 territoires de la banlieue parisienne touchés par les projets du Grand Paris : le vendredi 6 à Gonnesse, le samedi 7 à Saclay et le dimanche 8 à Ivry-sur-Seine, date anniversaire de la bataille de Venaus en 2005 en Val de Suse !

affiche8decembre

A Ivry-sur-Seine, proche banlieue sud de Paris, on ne peut échapper aux grandes affiches d’Ivry-Confluences et son slogan « la ville en mouvement »… Ce projet de réaménagement urbain prétend résoudre les problèmes de logement, d’insalubrité et même de chômage à Ivry. Il s’agit en réalité de donner une nouvelle image à la ville en vue d’attirer des entreprises du secteur tertiaire ou les sièges sociaux des grands groupes et de faire venir des classes sociales aisées qui seront les seules à pouvoir s’offrir les nouveaux logements.

Quelques chiffres :
• La moitié de la surface du projet (650 000 m²) est destinée à des bureaux et des surfaces commerciales qui doivent être construits sur des habitations et des commerces déjà existants qu’ils veulent expulser, et que l’on estime que 25 % des bureaux en Île-de-France sont vides.
• Sur les 5600 logements qu’ils veulent construire la mairie assure que 50 % seront des logements sociaux mais seulement 15% de cette portion sera accessible aux personnes à faibles revenus. Sans oublier que le projet prévoit aussi la destruction 450 logements et ne propose rien afin de réhabiliter les nombreux logements insalubres.

La ville en mouvement ? Dehors les pauvres et tous ceux qui n’ont pas leur place si près de la capitale étincelante ! Dans l’Ivry de demain, si joliment modélisé sur Photoshop, on ne rencontre ni kebab ni coiffeurs africains : tout y est blanc, lisse, et surtout sans histoire ni mémoire collective.
Ils pensent « créer de l’intensité » et de la « vie », pourtant, c’est nous qui faisons cette vie et cette intensité au quotidien. NOUS défendons une ville faite pour tous et par tous. Nous rejetons ce projet qui, comme tant d’autres, favorise une société commerciale, sélective et sécuritaire. Nous ne vendrons pas nos quartiers pour qu’une poignée d‘élus, d’experts, d’architectes et de promoteurs immobiliers (Bouygues au premier rang) s’en mettent plein les poches.

À Ivry comme à Notre-Dame-des-Landes ou dans la vallée de Suse en Italie, l’aménagement de l’espace doit être avant tout l’œuvre de toutes celles et tous ceux qui vivent sur le territoire. Pour la journée internationale contre les Grands Projets inutiles et imposées, nous vous invitons à une manifestation-déambulation en fanfare qui vous permettra de mieux comprendre ce projet d’aménagement urbain ! Venez nombreux en famille, avec vos amis !

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Programme de la journée:

15h devant la mairie d’Ivry : manifestation-déambulation dans le quartier Ivry-Port
A partir de 17h au Dilengo 85 rue Molière : discussions, bouffe, concert

Autres rdv :

06/12 à 12 h 30 devant le siège d’Auchan à la Défense contre le projet Europa City
07/12 à 14 h au RER B Lozère contre le projet de « cluster de recherche »

Plus d’info sur http://squatdilengo.wordpress.com/

Publié sur No TAV Paris.

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Ils « entartent » une élue espagnole à Toulouse : deux ans de prison

Les militants anti-LGV qui avaient entarté la présidente de la région de Navarre en 2011 à Toulouse ont été condamnés en Espagne ce mercredi à de très lourdes peines de prison pour « délit d’atteinte à l’autorité ».

3 prévenus ont écopé de deux ans de prison © AFP
La justice espagnole a condamné mercredi à deux ans de prison trois hommes accusés d’avoir entarté la présidente de la région espagnole de Navarre, Yolanda Barcina, pendant une visite officielle à Toulouse en octobre 2011.
Les accusant d’un « délit d’atteinte à l’autorité« , le Parquet du tribunal de l’Audience nationale avait requis cinq ans de prison pour quatre accusés, Gorka Ovejero, Julio Martin, Ibon Garcia et Mikel Alvarez Forcada.Le juge Fernando Grande-Marlaska a finalement condamné à deux ans de prison les trois premiers, comme « auteurs d’un délit d’atteinte à la Présidente d’une Communauté autonome« , l’une des 17 régions espagnoles.S’ils n’ont pas d’antécédents, les condamnés à une peine allant jusqu’à deux ans de prison en Espagne ne sont pas incarcérés.

EN VIDEO : la scène de l’entartage à Toulouse en octobre 2011

Un quatrième accusé, Mikel Alavarez Forcada, est condamné à un an de prison pour avoir été « complice » des faits, qui ont « consisté à écraser des tartes sur le visage et la tête » de Yolanda Barcina.

S’il reconnaît que ces trois tartes à la crème « ne sont pas des objets dangereux ni capables de provoquer des blessures » et que ceci « n’était pas le but recherché« , leur jet a bien entraîné « une violence corporelle« .

Yolanda Barcina, âgée de 53 ans, avait été entartée le 27 octobre 2011 lors d’un déplacement à Toulouse, où elle participait à une réunion d’élus ouverte au public. Atteinte au visage, elle s’était éclipsée de la salle pour se changer, avant d’y retourner pour la fin de la rencontre.

Le jet de tartes à la crème avait été revendiqué par des militants opposés aux projets de construction de ligne ferroviaire à grande vitesse au Pays Basque et en Navarre, qui permettront de relier l’Espagne à la France.

A l’ouverture du procès, à San Fernando de Henares, dans la banlieue de Madrid, le 18 novembre, les quatre accusés avaient nié avoir été présents à Toulouse le jour des faits.

(Agence Faut Payer, 27 novembre 2013)

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Rome, 20 novembre 2013 – Affrontements avec la police lors d’un rassemblement NO TAV

Gli scontri fra manifestanti No Tav e polizia oggi a Roma

Ce mercredi 20 novembre à Rome, un nouveau sommet* était organisé pour sceller l’accord entre la France et l’Italie concernant la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Le chef d’Etat français a précisé que les travaux démarreraient fin 2014 et début 2015. Avec le premier ministre italien Letta, il a notamment évoqué le projet LGV Turin-Cuneo-Vintimille-Nice.

Plus de 600 militant.es No Tav se sont rassemblé.es place Campo de Fiori à partir de 15h, tout près du palais Fiorese où se trouve l’ambassade de France. Les autorités avaient interdit toute manifestation dans le centre-ville et la plupart des commerces avaient baissé leurs rideaux métalliques. Les flics encerclaient le rassemblement No TAV jusqu’à ce qu’un groupe de personnes masquées et casquées tente de péter le barrage pour partir en cortège: après de nombreux coups de matraque, les manifestant.es déterminé.es ont lancé.es pétards, pierres et fumigènes sur les forces de l’ordre. Les affrontements se sont terminées par six flics blessé.es.

no-tav-scontri ITALY-FRANCE-SUMMIT

Reformulé depuis leur presse, Le Chat Noir Emeutier, 20/11/2013.

*Pour rappel, le 3 décembre 2012 devait avoir lieu une manifestation No TAV à Lyon durant un sommet entre les Etats français et italien: dans une ville sous occupation policière et militaire, les flics avaient encerclé le rassemblement, procédés à de nombreuses arrestations préventives et contrôles en marge de ce sommet. Après cinq heures de détention à ciel ouvert, des affrontements ont eu lieu en fin de journée suite à des arrestations. Plus d’infos ici

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[No TAV – Gênes] Manifestation le 9 novembre 2013 contre le Terzo Valico (LGV)

a5 (1)pour voir tous les articles en français sur la lutte contre la LGV à Gênes cliquer ici.

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