[No Tav Rennes] Appel à défaire l’antiterrorisme – Manifestation samedi 24 mai

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La cours de Cassation annule le jugement pour « terrorisme »

repris du site de l’émission de radio Vacarme en réunion (Dijon)

La cours de Cassation annule le jugement pour « terrorisme »

Le 16 mars – traduit depuis notav.info et informa-azione.info

Nous apprenons dans la nuit que la cours de Cassation de Rome a annulé le jugement du tribunal de la liberté de Turin quant aux accusations de terrorisme contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo, enfermés depuis le 9 décembre dernier.

La légitimité des article 280 et 280 bis (attentat avec finalité de terrorisme et attentat terroriste avec engins meurtiers et explosifs) est rejettée, alors que le « 270 sexies » et les autres accusations dont sont accusés les quatre No Tav, n’ont pas été contestés par ce jugement.

Cette annulation implique que le tribunal de la liberté de Turin devra réviser les mesures préventives ordonnées, mais n’a pas de conséquences directes sur les accusations que les juges continueront à utiliser pendant le procès du 22 mai.

Au milieu de la tristesse et de la stérilité des salles des palais de justice, cette petite nouvelle représente partout un premier vacillement du côté de l’accusation et signale les failles du théorème orchestré par le duo Rinaudo-Padalino (les deux juges d’instruction contre les No Tav) sous l’égide du retraité Caselli.

En marge, on apprend aussi que le chauffeur du juge Rinaudo, qui en avril s’était plaint d’une agression effectuée par trois encapuchonnés armés de couteaux, aurait tout inventé. Aussitôt la blague, démasquée par d’évidentes incohérences dans la reconstruction proposée par le chauffeur, a été utilisée pour victimiser la magistrature de Turin et ses domestiques, pointant du doigt les anarchistes. On se demande si cette mise en scène ne mine pas toute crédibilité à celui qui avait saisis l’occasion pour jouer le héros menacé, toujours prêt à se sacrifier.

Annulé par la cours de cassation, le jugement du tribunal de la liberté du 9 janvier dernier relatif aux art. 280 et 280 bis. Il n’existe pas, pour la cassation, d’attentat avec finalité de terrorisme et d’attentat terroriste avec engins meurtiers et explosifs. La balle retourne désormais entre les mains du tribunal de la liberté qui, tenant compte du verdict du Palazzaccio, devra se prononcer de nouveau sur la légitimité des mesures préventives d’enfermement de Claudio, Chiara, Mattia et Niccolo. Le jugement d’aujourd’hui, c’est bien de s’en souvenir, n’aura pas d’effet direct sur le procès, dans lequel les camarades continueront d’être accusés avec les mêmes articles 280 et 280 bis, ainsi que d’autres délits ; même si évidemment de grandes crevasses viennent de s’ouvrir dans les accusations requises par le parquet de Turin.

Le “cas Turin”

L’extrême exagération des juges qui ont basé toute l’accusation de terrorisme vole en morceau lorsque la jugement est donné loin des murs de Turin.

Il existe un « cas Turin ». Depuis 13 ans, la cassation annule les fantaisies du parquet :

  • 2001 : la cassation annule les jugements de Turin qui condamnaient Edo, Sole et Baleno pour association subversive.

  • 2012 : la cassation annule l’ordonnance du tribunal d’appel de Turin qui a tenu enfermés pendant des mois deux No Tav accusés de résistence et de violence sur officier ministériel.

  • 2014 : la cassation annule l’ordonnance du tribunal d’appel de Turin qui avait confirmé l’accusation de terrorisme contre 4 No Tav, les tenant enfermés pendant 6 mois.

Toutes des mesures requises par le parquet de Turin, aujourd’hui comme il y a 13 ans, et toutes ponctuellement démenties par la cassation de Rome.

Toutes des requisitions qui semblaient et semblent démesurées, disproportionnées, absurdes, grossies, sans besoin d’être justifiées.

Il serait temps de prendre acte de l’anomalie en cours dans le parquet de Turin et dans l’équipe de juges qui aujourd’hui, après le dossier sur les étranges amitiés du juge Rinaudo, la blague de l’agression du chauffeur et le jugement de cette nuit, a définitivement perdu toute crédibilité.

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[Paris] Tous terroristes ? – débat No Tav au Café Disjonc’thé

FRAP 2014 : Débat No Tav au Café Disjonc’thé
Jeudi 22 mai à 18h

TOUS TERRORISTES ? – Discussion sur la criminalisation des luttes
sociales : mystifications autour du « terrorisme » au sein de l’Etat et
dans les mouvements de lutte en Italie des années 70 au mouvement No Tav.

Squat Le Transfo
57 avenue de la République
Bagnolet – Métro Gallieni

Comité No Tav Paris
http://notavparis.wordpress.com/

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Procès No-Tav à Turin : appel à défaire l’anti-terrorisme


Depuis décembre 2013, quatre jeunes gens (Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo) sont incarcérés en Italie pour avoir participés, il y a un an, à une attaque nocturne du chantier de la ligne TGV devant relier Lyon à Turin. Ils sont accusés d’« acte de terrorisme à l’aide d’engins pouvant entraîner la mort ou explosifs, dégradations par voie d’incendie, violence contre agents de police, détention et transport d’armes de guerre ». Si les chefs d’inculpation ne changent pas, ils risquent une vingtaine d’année de prison. Leur procès s’ouvre ce 22 mai 2014. La solidarité s’organise.

 

- Un appel natio­nal à se soli­da­ri­ser avec les quatre inculpés du mou­ve­ment No-Tav.
- Un texte de sou­tien de l’écrivain Eri de Lucca (mis en examen depuis le 24 jan­vier pour avoir déclaré à la ver­sion ita­lienne du Huffington Post que le chan­tier du TAV devait être saboté).
- Un texte qui revient sur les arres­ta­tions et la qua­li­fi­ca­tions ter­ro­riste des faits.
- L’appel des famil­les des quatre inculpés.
- Un vieil arti­cle, déjà publié sur Rebellyon, revient sur les impas­ses de la cri­ti­que contre le projet TAV.
- Un appel à sou­tien finan­cier.

« Vous cons­truire chan­tier. Vous contents. Vous détruire nos forêts. Nous en colère. Quelqu’un détruire vos machi­nes. Vous en colère. Nous pré­fé­rer vous en colère. Nous contents »

Le 22 mai 2014, quatre cama­ra­des ita­liens, Chiara, Claudio, Niccolo et Mattia pas­se­ront en procès pour « acte de ter­ro­risme à l’aide d’engins pou­vant entraî­ner la mort ou explo­sifs, dégra­da­tions par voie d’incen­die, vio­lence contre agents de police, déten­tion et trans­port d’armes de guerre ». Cette qua­li­fi­ca­tion cor­res­pond en fait à un acte de sabo­tage col­lec­tif mené en mai 2013, dans la lignée des mul­ti­ples atta­ques de chan­tier du Lyon-Turin. D’ailleurs, le mou­ve­ment No-Tav en Italie assume depuis plu­sieurs années le sabo­tage comme un des moyens de la lutte.

Chiara, Claudio, Niccolo et Mattia ont été arrê­tés en décem­bre 2013, sur les bases d’une reconnais­sance vocale, et sont tou­jours incar­cé­rés en sec­tion AS2 (haute sécu­rité maxi­mum). Ils sont en iso­le­ment quasi total. Ils ne peu­vent rece­voir la visite que de leurs parents, et seu­le­ment deux heures par mois. Leur cor­res­pon­dance est sys­té­ma­ti­que­ment lue et versée au dos­sier.

Leur procès aura lieu dans l’Aula-Bunker, une salle d’audience spé­cia­le­ment cons­truite à l’inté­rieur de la prison de Turin. Cette mise en scène vise évidemment à appuyer la figure du ter­ro­riste No-Tav. Les jour­naux et les médias en géné­ral par­ti­ci­pent à cette cam­pa­gne d’assi­mi­la­tion des No-Tav aux Brigades Rouges et au ter­ro­risme en géné­ral. Ainsi que les pro­cu­reurs Padalino et Rinaudo, en charge des dif­fé­rents procès No-Tav, et qui cons­trui­sent leur car­rière sur le har­cè­le­ment judi­ciaire des oppo­sants à la ligne Lyon-Turin. Les inculpés ne pour­ront même pas être pré­sents dans cette salle d’audience : ils par­ti­ci­pe­ront au procès chacun.e depuis leur cel­lule, par visio­confé­rence, et ceci à la demande des pro­cu­reurs.

Si la qua­li­fi­ca­tion de ter­ro­risme avec ten­ta­tive d’atten­ter à la vie d’autrui est main­te­nue, Claudio, Mattia, Niccolo et Chiara ris­quent au moins 20 ans de prison.

En France, un appel à la soli­da­rité autour de la date du 22 mai est sorti. Il est pos­si­ble d’écrire aux cama­ra­des en prison : Chiara ZENOBI, Casa Circondariale Rebbibia via Bartolo Longo, 92 000156 ROMA – Claudio ALBERTO, Casa CIrcondariale Via Arginone, 327 44122 FERRARA – Mattia ZANOTTI et Niccolo BLASI, Casa di Reclusione Via Casale San Michele, 50 15100 ALESSANDRIA.

Et d’envoyer direc­te­ment de l’argent à la caisse de soli­da­rité No-Tav :

Intestazione : Francesca CAMICIOTTOLI – IBAN : IT 27A0316901600CC0010722513 – BIC/SWIFT : INGDITM1

Quelques dates impor­tan­tes à venir :

Le 10 mai, manif natio­nale de sou­tien aux inculpés à Turin, départ 14h piazza Adriano [plu­sieurs mil­liers de per­son­nes ont mani­festé à Turin sous haute sur­veillance poli­cière]. Le 15 mai, Rendu de la cour de cas­sa­tion sur la demande de liberté condi­tion­nelle des quatre. Le 22 mai, début du procès pour anti­ter­ro­risme et cam­pa­gne de sou­tien inter­na­tio­nal. Manifestation à Rennes (départ sur le parvis sud de la gare de Rennes) à 15h, samedi 24 mai.

Elargir la focale

[…] ce monde ne manque pas, dans son aber­ra­tion, d’une cer­taine cohé­rence. Au moment où la pro­cé­dure contre ceux de Tarnac touche à sa fin et promet de donner lieu, envers et contre tout, à un procès anti­ter­ro­riste, Manuel Valls res­sus­cite comme si de rien n’était la rhé­to­ri­que de l’ « ultra-gauche » contre une mani­fes­ta­tion des oppo­sants au projet d’aéro­port de Notre-Dame-des Landes – et les arres­ta­tions que cette rhé­to­ri­que a géné­ra­le­ment pour tâche de pré­pa­rer. Dans le même temps, en Italie, l’arse­nal anti­ter­ro­riste est déployé contre le mou­ve­ment Notav. Cette fois, c’est l’une des innom­bra­bles atta­ques du chan­tier par le mou­ve­ment qui en four­nit le pré­texte. Quatre cama­ra­des – Nicco, Mattia, Claudio et Chiara – sont accu­sés d’avoir par­ti­cipé au sabo­tage d’un géné­ra­teur du chan­tier hau­te­ment mili­ta­risé du Tav. Ils sont incar­cé­rés dans les condi­tions les plus dures depuis décem­bre der­nier, dans l’attente de leur procès qui com­men­cera le 22 mai pro­chain à Turin. Ils encou­rent vingt ans de prison. Le ter­ro­risme, ici, consiste d’après l’accu­sa­tion dans ce qu’une telle action aurait « porté atteinte à l’image de l’Italie ». La boucle est bou­clée. Manuel Valls, à peine nommé minis­tre de l’Intérieur, n’avait-il pas pré­co­nisé dans un sommet d’Interpol à Rome davan­tage de coo­pé­ra­tion face « aux formes de vio­lence pro­ve­nant de l’ultra-gauche, de mou­ve­ments d’anar­chis­tes ou d’auto­no­mes » en citant des « grou­pes vio­lents » gra­vi­tant autour de pro­jets comme la ligne à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéro­port de Notre-Dame-des Landes en France ?

Le recours de plus en plus dément à l’anti­ter­ro­risme ne cons­ti­tue pas une démons­tra­tion de force de l’Etat, mais témoi­gne de l’état de déli­ques­cence de son fon­de­ment – la loi. Les dia­tri­bes extré­mis­tes des minis­tres de l’Intérieur contre le Black Bloc et l’ « ultra-gauche » expri­ment seu­le­ment leur niveau de lévi­ta­tion par rap­port aux situa­tions réel­les. Ce que nous vivons, c’est l’implo­sion géné­rale de tous les cadres connus de la vieille poli­ti­que natio­nale. Les grands pro­jets d’infra­struc­tu­res euro­péens, la bana­li­sa­tion des opé­ra­tions de police anti-ter­ro­riste, les rema­nie­ments à la hus­sarde des ins­ti­tu­tions ter­ri­to­ria­les qui assu­raient jusque-là les appa­ren­ces de la démo­cra­tie sont autant de mani­fes­ta­tions de cette implo­sion, que cer­tains se plai­sent à nommer « métro­po­li­sa­tion ».

Face à cela, il y a les ter­ri­toi­res qui subis­sent encore et les ter­ri­toi­res qui entrent en dis­si­dence. Le décro­che­ment plus ou moins vio­lent d’avec le pro­ces­sus de métro­po­li­sa­tion peut pren­dre la forme d’un bef­froi anar­cho-punk sur une dépar­te­men­tale de la ZAD, d’une mani­fes­ta­tion de 200 000 per­son­nes dans le Val de Suse ou d’une assem­blée popu­laire sur le pla­teau. Ce qui se joue là, ce n’est pas une simple rup­ture avec le vieux cadre natio­nal. Car plus nous nous en affran­chis­sons, plus nous nous auto-orga­ni­sons, et plus les cir­cu­la­tions s’inten­si­fient entre ter­ri­toi­res dis­si­dents. C’est en fait tout une nou­velle géo­gra­phie qui se des­sine pour nous, et qui fait fi des dis­tan­ces comme des fron­tiè­res, tant admi­nis­tra­ti­ves que socia­les. Ne peut-on se lais­ser aller à penser que dans les temps qui vien­nent il ne soit ques­tion de « contre-som­mets » que dans la mesure où les pas­se­rel­les entre nos contre-mondes auront réussi à cons­ti­tuer une contre-force, capa­ble elle aussi d’avoir ses stra­té­gies pro­pres, de par­ta­ger ses moyens, de s’appuyer mutuel­le­ment, de pro­pa­ger en temps réel les nou­vel­les de tel ou tel front ?

texte publié sur Rebellyon.info.

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[Besançon] Solidarité No TAV – 10 mai 201

Besançon, 10 mai 2014

Tôt dans la matinée, quelques slogans et pochoirs contre la grande vitesse ont été tagués dans le centre-ville et à proximité du passage de la gare Viotte TGV, qui est en plein processus de rénovation et donc d’aseptisation. Cette petit action a été faite en complicité avec les quatre compagnon-nes No TAV incarcéré-es en Italie pour l’attaque du chantier de la grande vitesse Lyon-Turin – dont le procès s’ouvre le 22 mai prochain à Turin – et en solidarité avec celles et ceux qui luttent dans la Val Susa et qui ont manifesté ce même jour dans les rues de Turin contre leur projet dévastateur.

Liberté  pour Chiara, Claudio, Niccolo, Mattia et tous les prisonniers !

 

"Etat terroriste" [tr.de l'italien]

"tous libres" [tr.de l'italien]

 

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Sur les murs de l'église de la Madeleine, dans le quartier Battant

publié sur Le Chat Noir Émeutier.

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[No TAV] Coupables de résister – manifestation 10 mai à Turin

Le 14 mai s’ouvrira à Turin le procès contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò accusés de terrorrisme pour la sabotage d’un compresseur.
Avec l’accusation de terrorisme contre certain NoTav, c’est toutes les luttes que l’on veut toucher.

Samedi 10 mai, 14 h, Piazza Adriano

MANIFESTATION POPULAIRE A TURIN

PARCE QUE:
Ceux qui cherchent à frapper certains d’entre nous, cherchent à frapper toutes et tous.

PARCE QUE:
Leurs mensonges, leurs matraques, leurs enquêtes ne nous arrêterons pas

NOUS RÉSISTONS au gâchis de ressources, à la destruction du territoire, au vol de nos salaires, de nos retraites et de notre santé.

LIBERTE POUR CHIARA, CLAUDIO ,NICCOLÒ , MATTIA.

 

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Le 14 mai s’ouvrira à Turin le procès contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò accusés de terrorrisme pour la sabotage d’un compresseur.

Avec l’accusation de terrorisme contre certain NoTav, c’est toutes les luttes que l’on veut toucher.

Samedi 10 mai, 14 h, Piazza Adriano

MANIFESTATION POPULAIRE A TURIN

PARCE QUE:

Ceux qui cherchent à frapper certains d’entre nous, cherchent à frapper toutes et tous.

PARCE QUE:

Leurs mensonges, leurs matraques, leurs enqêtes ne nous arrêterons pas

NOUS RESISTONS au gâchis de ressources, à la destruction du territoire, au vol de nos salaires, de nos retraites et de notre santé.

LIBERTE POUR CHIARA, CLAUDIO ,NICCOLÒ , MATTIA.

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Chiara, Claudio, Mattia, Niccolò et l’Orphée que nous avons été

On sait que le 22 mai commencera à Turin le procès contre quatre jeunes gens d’à peine plus de vingt ans emprisonnés depuis des mois en régime sévère de haute sécurité et poursuivis sous l’accusation de terrorisme pour avoir participé à une manifestation contre le chantier du train à grande vitesse dans la vallée de Susa, manifestation au cours de laquelle il n’y eut aucun blessé ni dans les forces de l’ordre ni chez les ouvriers du chantier : il y eut en tout et pour tout un compresseur brûlé. On sait que, en soutien à ces quatre-là et au millier de personnes poursuivies depuis des années pour leur combat contre un projet mafieux et mortifère, Erri De Luca a déclaré  le 1er septembre 2013 sur la version italienne du site Huffington Post que les travaux du TGV devaient être sabotés. Une plainte a été déposée par LTV, la société qui gère les travaux, De Luca a été mis en examen le 24 janvier.On sait peut-être moins que l’un des principaux leaders de la guerre politico-judiciaire menée contre les no-tav,  Francesco Caselli, procureur de Turin et héros de la post-gauche italienne, a démissionné de Magistratura Democratica  (équivalente du Syndicat de la magistrature français, en moins à gauche( !)) à  la suite de la publication dans le bulletin de cette organisation (avec avertissement et prise de distance de la rédaction) du texte qui suit, traduit par mes soins. Aujourd’hui, c’est Chiara, Claudio, Mattia, Niccolò, et tous leurs frères de combat qui sont l’Orphée que nous avons été…

Eurydice signifie littéralement trouver la justice. Orphée va au-delà de la frontière des vivants pour la ramener sur terre. J’ai connu et fait partie d’une génération politique passionnée de justice, et donc amoureuse d’elle au point de prendre les armes pour l’obtenir. Autour d’elle bouillonnait le XXe siècle, qui déplaçait à coup de révolutions les rapports de force entre oppresseurs et opprimés. Orphée descend en prenant en main son instrument et son chant soliste. Ma génération est descendue en chœur dans la révolte de la rue. Je ne déclare pas ici ses raisons : pour les battus, dans les salles des tribunaux spéciaux ces raisons étaient des circonstances aggravantes, utilisées contre eux.

Il y a dans la formation d’un caractère révolutionnaire le levain des émotions. Leur accumulation forme une avalanche. Le révolutionnaire n’est pas un rebelle, qui libère son tempérament, c’est au contraire une alliance serrée entre égaux dans le but d’obtenir justice, de libérer Eurydice.

Amoureux d’elle, nous acceptâmes le choc frontal avec les pouvoirs constitués. Au parlement italien qui alors hébergeait le plus fort parti communiste d’occident, aucun d’eux n’était avec nous. Nous fûmes libres d’hypothèques, de tuteurs, de pères adoptifs. Nous allâmes seuls, mais en masse, sur les pistes d’Eurydice. Nous connûmes les prisons et les condamnations sommaires construites sur des délits d’association qui n’avaient pas besoin de vérification des responsabilités individuelles. Chacun était coupable de tout. Notre Orphée collectif a été le plus emprisonné pour motifs politiques de toute l’histoire de l’Italie, beaucoup plus que la génération qui est passée par les prisons fascistes.

Notre Orphée a subi les souterrains,  un voyage sans retour pour beaucoup. Notre variante au mythe : notre Eurydice sortait à la lumière dans cette victoire remportée de force à ciel ouvert et en public, mais Orphée se retrouvait pris en otage.

Qu’est-ce qu’une jeunesse a de mieux à faire , sinon descendre libérer de ses fers Eurydice ? Ceux qui de ma génération s’abstinrent, désertèrent. D’autres firent corps avec les pouvoirs forts et constitués  et sont aujourd’hui la classe dirigeante politique italienne. Nous changeâmes alors les traits de notre pays, dans les usines, dans les prisons, dans les rangs de l’armée, dans les salles des classes et des universités. Jusque dans les stades, les supporteurs imitaient les slogans, les rythmes scandés dans nos manifestations. L’Orphée que nous avons été fut contagieux, remplit de soi la décennie 70. Ceux qui le désignent sous l’appellation « 68 » veulent abroger une douzaine d’années du calendrier. Une guerre civile fut menée, de basse intensité mais avec des milliers de détenus politiques. Une partie de nous se spécialisa dans les guet-apens et la clandestinité. Il y eut des actions meurtrière et spectaculaires, mais sans avenir. Cette partie d’Orphée crut être suivie d’Eurydice, mais quand elle se retourna dans le noir des cellules d’isolement, elle n’était pas là.

J’ai connu cette version de ces deux-là et de leur rapport, je les ai rencontrés à ciel ouvert dans les rues. Pauvre est une génération neuve qui  ne tombe pas amoureuse d’Eurydice et ne va pas la chercher même en Enfer.

Erri De Luca

 

 

Cocteau visionnaire savait qu’Orphée s’opposerait à la machine infernale en train de percer la vallée de Susa et qu’il n’hésiterait pas à descendre dans le tunnel pour le saboter et l’empêcher de répandre au-dehors les poisons dont la montagne est bourrée: amiante et pechblende radioactif.

Texte publié sur Les Contrées Magnifiques.

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[No TAV Dijon] Apéro-Concert en soutien à la lutte No TAV

Depuis des dizaines d’année, des “No Tav” s’organisent pour empêcher la construction du TGV Lyon-Turin, le “TAV” en italien – Treno Alta Velocità. Avec de grandes manifestations nationales, des journées de marches sur le chantier, des occupations du territoire, des camps estivaux, la lutte se nourrit aussi de pratiques de sabotages clairs et efficaces : brûler les machines, détruire les grilles du chantier,… Empêcher, par tous les moyens possibles, que le TAV ne se fasse.

Le 22 mai, quatre No Tav – Claudio, Nicolo, Chiara et Mattia – passent en procès. Ils sont accusés de sabotages, et de mise en danger de la vie d’autrui. Ils risquent plusieurs dizaines d’année d’emprisonnement.

La lutte No Tav emporte toute l’Italie, partout les gens se positionnent par rapport à ce projet, et à plusieurs occasions, les flux italiens ont été bloqués de part et d’autres du pays. Le gouvernement italien frappe très fort policièrement et juridiquement contre cette lutte qui insoumet toujours plus de monde, et qui fait se rencontrer les rages et les joies partout en Italie. Il fait plâner le spectre du “terrorisme” contre ceux qui s’opposent à lui à travers cette lutte.

Le 4 mai, aux Tanneries, un apéro-concert est organisé pour revenir un peu plus en détail sur l’histoire de cette lutte, et la phase de répression qui s’abat sur elle en ce moment. Le bénéfice de la soirée ira à Claudio, Mattia, Chiara et Nicolo.

Au programme donc : 18h Apéro discussion, avec quelques photos ; 20h Concerts de Presque Maudit, Marilyne Rambo et M. Marcaille.

 

no tavTexte publié sur Terrain vague.

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Prophéties, entourloupes et mauvaise foi : défendre le Lyon – Turin avec « La Transalpine ».

Un travail de communicant

L’association « La Transalpine » est le lobby des soutiens du Lyon-Turin, qui regroupe depuis 1991 grandes entreprises, élus et technocrates, avec pour seul objectif de faire avancer le plus vite possible ce grand projet mégalo.

Dans un e-mail de l’automne 2013, La Transalpine diffusait un document de 26 pages intitulé « Plateforme d’argumentaires et d’éléments de langage – chantier ferroviaire du Lyon – Turin » (1). Son but : fournir aux partisans du projet des réponses toutes faites à réciter aux médias ou aux sceptiques, afin de contrer les arguments des opposant.e.s qui deviennent un peu trop nombreux et solides. Le procédé est rôdé : que ce soit pour les nanotechnologies (2), les autoroutes (3) ou tout autre développement destructeur du capitalisme, on retrouve les même entourloupes fournies par des agences de com’ grassement payées.

Ce contre-argumentaire est signé Pierre-Jérôme Hénin : un communicant professionnel qui a travaillé entre autres comme directeur de publicité à RFI, journaliste chez « Voici » et « l’Essentiel du Management », directeur-conseil pour la communication institutionnelle et les affaires publiques chez Publicis Consultants, chargé de communication pour divers ministres et institutions, porte-parole adjoint de Nicolas Sarkozy en 2007, avant de fonder sa boîte de communication « media9 » en 2009. Pour nous manger le cerveau, il s’y connaît.

Saviez-vous que c’est l’argent public qui contribue à payer ce cher Pierre-Jérôme ? En effet, le Conseil Régional Rhône-Alpes finance depuis des années La Transalpine à hauteur de 113 000 euros par an, soit près d’un quart du budget de ce lobby pro-TAV, auxquels il faut ajouter la mise à disposition de locaux et d’un cadre territorial (4). Tout cela n’est finalement qu’un avant-goût de ce qu’est en réalité le Lyon – Turin : un détournement de dizaines de milliards d’euros publics, pour des intérêts privés.

Comme c’est pour nous un honneur qu’un communicant aussi chevronné se soit penché sur nos arguments, nous vous donnons ici une lecture approfondie de son travail. Voici donc quelques-uns des mensonges qui s’y enchaînent, suivant la règle éprouvée de « plus c’est gros, mieux ça passe ». On peut les regrouper en trois grandes catégories : prophéties, entourloupes, et mauvaise foi. Bienvenue au pays de la « novlangue » destinée à défendre l’indéfendable, y compris, si vous êtes un lobbyiste pressé, « le temps d’un trajet d’ascenseur ».

Les prophéties : demain, tout le monde prendra le train.

– Pour celles et ceux qui douteraient encore d’un avenir radieux, sachez qu’« un million de camions préféreront le train à la route. » (p.8) et que par conséquent « l’air respiré sera meilleur (700 000 tonnes de CO2 en moins) » (p.10). On se demande bien pourquoi, tant on sait que les logiques de développement du train et des camions avancent main dans la main. Le technocrate Patrice Raulin n’était-il pas récemment président de Lyon Turin Ferroviaire ET de la Société Française du Tunnel Routier du Fréjus ?

– « [Le Lyon – Turin] facilitera le tourisme de montagne en rapprochant les stations de sports d’hiver de la clientèle française et étrangère » (p.7) qui « faute de LGV performante, n’ont d’autre choix que de prendre la route ou l’avion » (p. 20). Mais au fait, en sortant du TGV (et sous réserve que le train s’arrête en Maurienne), les nouveaux touristes ainsi attirés monteront-ils en vélo dans les grandes stations savoyardes ? Ajoutons que ces stations représentent un certain type de tourisme, huppé, énergivore et destructeur des milieux montagnards. Les vacances au ski des patrons européens sont-elles si importantes ?

– Pressons-nous tout de même de transpercer la montagne, car « les autres ne vont pas nous attendre, et ils ne nous attendent pas ». Palme d’or du bon sens et de la morale, l’argument massue de la compétition internationale semble être devenu le passage obligé de tout projet nuisible. Si nous ne perçons pas nous aussi notre grand tunnel, nous aurons l’air ridicules dans la grande guerre économique. Une logique implacable, d’autant que la privatisation des LGV européennes est prévue pour 2019. Travaux effectués avec l’argent public, bénéfices privés.

– Enfin, d’un énième coup de baguette magique, « les transports ferrés du quotidien seront plus performants (fréquence quotidienne et régularité des services TER grâce au report du fret et tgv vers la ligne nouvelle) » (p.10). Cela constituerait donc une notable exception puisqu’on sait que jusqu’à présent toutes les lignes à grande vitesse ont eu pour effet de désertifier les territoires traversés. C’est ce qu’on appelle l’« effet tunnel », qui porte si bien son nom.

Les entourloupes : un projet écologique et peu coûteux.

– Eternel.le.s insatisfait.e.s, soyez rassuré.e.s : le Lyon – Turin est avant tout un projet qui vise « la sauvegarde de l’environnement » (p.19). Il va même « dans le sens de la relocalisation des économies » (p.16). Pour rappel, ce projet nous est aussi vendu comme faisant partie intégrante du « corridor 5 », ce grand couloir de transport de marchandises qui relie… Lisbonne (Portugal) à Kiev (Ukraine). Drôle de relocalisation.

– L’écologie appliquée : « capter les flux de marchandises », « développement industriel », « défi », « compétitivité », « concurrentiel », « performance », « investissement », « nos entreprises » sont les termes qui reviennent le plus souvent. On se croirait à l’université d’été du Medef. Mais faites-leur confiance, « l’air respiré sera meilleur » (p.10).

– On apprend enfin que le Lyon – Turin n’est « pas un TGV », mais « une ligne à grande vitesse qui servira à 80 % aux transports de marchandises » (p.20). Hum, un TGV, donc. De toutes façons, quelle différence pour les riverains qui subiront 20 ans de travaux et pour un environnement à jamais dévasté ? Le volet « marchandises » du projet n’a d’ailleurs été ajouté qu’en cours de route, apportant une bonne couche de vernis écologique malodorant.

– Au coût exorbitant du projet dans sa globalité avancé par les opposants et la Cour des comptes (26 milliards d’euros actuellement) pour souligner l’inanité d’une telle dépense, on peut opposer que « le coût du tunnel pour le France sera de 2,1 milliards sur 10 ans ». Fort bien. Les camarades italien.ne.s rappellent à toute fin utile qu’1km de Lyon – Turin équivaut à la construction de 1000 logements sociaux. Mais ce projet serait gratuit que nous n’en voudrions pas non plus.

La mauvaise foi : ridiculiser les opposant.e.s.

– Esprits obtus, sachez-le : le Lyon – Turin n’est pas un projet imposé. Regardez en Italie, où « une vaste procédure (…) a permis d’aplanir nombre de malentendus. ». Pas un mot sur le mouvement de lutte massif qui anime le Val Susa depuis 20 ans, les manifestations de dizaines de milliers de personnes, ni sur la répression féroce que subit le mouvement NO TAV en Italie (occupation militaire, violences policières, emprisonnements…).

– Les opposant.e.s sont comme d’habitude divisé.e.s en deux catégories. Les gentils : « Les recours contre les Déclarations d’Utilité Publique constituent une pratique régulière et classique. » Et les méchants : « C’est en tout cas mieux que de pratiquer la violence en caillassant les ouvriers et en incendiant les baraques de chantier. »(p.24). Pourtant, les plus violents dans le Val Susa, ce sont bien les policiers : de nombreuses photos et vidéos les montrent en train de jeter des pierres sur les manifestant.e.s depuis un viaduc ou de leur tirer des grenades lacrymogènes à tir tendu et à hauteur de visage, sans parler des passages à tabac et attouchements sexuels sur les interpellées.

– Enfin, si on ne construit pas le Lyon – Turin, « la ligne existante et le contournement de Chambéry seraient vité saturés ; sans compter l’augmentation des nuisances sonores pour les riverains. Est-ce cela que souhaitent les opposants ? ». Ah, on nous convoque ! Si nous voulons l’abandon pur et simple du Lyon – Turin, ce n’est évidemment pas pour allonger « le terrible bilan » des accidents de la route, en ricanant depuis le bas-côté, un couteau entre les dents. C’est justement parce nous sommes contre les nuisances propres au développement économique, quelles qu’elles soient et où qu’elles soient, et leur suppression à la source, que nous nous battons contre le Lyon – Turin.

Conclusion

Soyons tout de même bons joueurs ; nous avons quelques points d’accord avec Pierre-Jérôme Hénin. « Plus qu’une voie de chemin de fer, [le Lyon -Turin] constitue un véritable projet de société. » (p.5). C’est tout à fait vrai. Ce projet de société, c’est un monde dévasté, saturé de marchandises et de gens pressés, où tout doit aller vite, un monde incompréhensible, qui n’a pas de sens. Ce monde mortifère auquel le mouvement NO TAV s’oppose, La Transalpine le voit comme une simple source de profits à ne pas louper. Alors, certes, « l’argumentation actuelle des partisans du Lyon – Turin est trop technique et pas assez politique » (p.3). Défendre la logique du Lyon – Turin, c’est défendre une société invivable. Le « non » des opposant.e.s français.e.s et italien.ne.s n’est pas un « malentendu » à « aplanir » à coups de matraques et de communication, mais la lutte déterminée pour une société juste et souhaitable. L’omni-communicant Pierre-Jérôme Hénin, après s’être accordé « un petit tour du monde qui a duré neuf mois » (5) en famille, nous déclare : « maintenant il y a ceux qui commentent et ceux qui agissent ». Les comités NO TAV, en France comme en Italie, n’ont d’autre choix que de continuer leur travail de contre-information et de mobilisation.

Bloquons le tour du monde des puissants. Défendons notre futur.

Comité NO TAV Chambéry

(1) Nous tenons ce document à disposition des lecteurs et lectrices les plus motivé-e-s sur notre site internet http://www.notav-savoie.org/

(2) http://www.nanomonde.org/Exclusif-La-liste-des-questions

(3) http://grenoble.indymedia.org/2013-02-13-Vous-aussi-imposez-votre-grand

(4) https://fr-fr.facebook.com/rhonealpes.elusecologistes/posts/736818333013378?stream_ref=10

(5) http://www.pjhenin.com

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[Lyon] Soirée No-Tav le 12 avril 2014

Soirée de soutien à Claudio, Chiara, Niccolo, et Mattia, activistes No-Tav incarcérés depuis plusieurs semaines en Italie sous accusation « d’activité à visée terroriste ».

Dans un squat lyon­nais, à partir de 18h (pour connaî­tre l’adresse du squat, envoyer sim­ple­ment un mail à : capar­ta­leau@riseup.net).

Programmation :

18h00 : ouver­ture des portes avec un repas à prix libre ainsi qu’une pro­jec­tion du docu­men­taire « Draquila, L’Italie qui trem­ble » de Sabina Guzanti. Partant de la catas­tro­phe que fut le trem­ble­ment de terre ayant eu lieu à L’Aquila en 2009, ce docu­men­taire est une enquête sur la poli­ti­que de ges­tion de cet événement par la Protezione Civile dépeinte comme un « bras de l’état » opé­rant au-dessus des lois et ten­tant, par ce biais, de deve­nir une société privée par actions.

Vers 21H00 : Concert (prix libre) à toute vitesse avec Panika (ska-punk), Renaut c’est mort (reprise punk de Renaut), La Boucle (Hip-hop, human beat­box), Steven Marcato (Italo Disco), L’ombre de la route (New wave expé­ri­men­tal) + guest elec­tro.

Et sinon sur place : info-kios­que, chill out, bar à cock­tails, et peut-être même des frites et des crêpes…

Le mou­ve­ment No-Tav : le point où nous en sommes

Pour les quel­ques un-e-s qui ne le savent pas encore, la lutte No-Tav repré­sente toutes les formes d’oppo­si­tions à l’édification d’un nou­veau réseau ferré à grande vitesse entre Lyon et Turin. Il ne s’agit pas d’une nou­velle lubie des pou­voirs euro­péens puis­que la logi­que d’inter-connec­ter toutes les gran­des métro­po­les euro­péenne entre elles, par le biais du TGV date de plus de 5O ans. Nous pou­vons tous le cons­ta­ter, la métro­pole étend ses ten­ta­cu­les sur l’ensem­ble des ter­ri­toi­res, des villes jusqu’aux cam­pa­gnes. Tout devient amé­na­ge­ment et restruc­tu­ra­tion de l’espace, avec comme étendard le pro­grès et la démo­cra­tie, censés nous garan­tir la légi­ti­mité et le bien-fondé des pro­jets.

Heureusement que l’on ne se laisse pas apla­tir par le rou­leau com­pres­seur, que la lutte s’orga­nise, et que la vie reprend le dessus.

La vallée de Susa, dans la région du Piemont coté ita­lien abrite depuis une ving­taine d’années le cœur de la contes­ta­tion contre le TGV. La joie et la force de la lutte ont conta­miné les habi­tants de la vallée, empor­tant avec elles de nom­breux triom­phes, par­fois célè­bres, comme la reprise du chan­tier de Vénaus en 2005, mais également des vic­toi­res du quo­ti­dien, aux grées des ren­contres, des moments de vies, des assem­blées, des repas, ou des cam­pings d’été.

Le sen­ti­ment que la défaite contre le train est impos­si­ble flotte dans cette vallée, comme si la pro­messe de ne jamais lâcher, et de rester en lutte ensem­ble, garan­tis­sait une vic­toire éternelle.

Bien que cette lutte prenne son essence dans la défense d’un ter­ri­toire, la vallée de Susa, a également su conta­mi­ner toute l’Italie. Partant d’une lutte locale s’oppo­sant à un projet bien par­ti­cu­lier, le mou­ve­ment No-Tav voit plus loin en s’atta­quant à la légi­ti­mité des pou­voirs publics, des inté­rêts privés des gran­des entre­pri­ses, de la Mafia, la police, la crise… En bref, un sys­tème qui nous écrase, impli­quant des vies sur les­quel­les nous n’avons plus for­cé­ment prises.

En outre, le mou­ve­ment a su com­pren­dre en son sein la mul­ti­tude des formes de luttes, du sit-in sur des auto­rou­tes, en pas­sant par des pic-nics dans les vignes, jusqu’aux atta­ques et sabo­ta­ges du chan­tier.

Et c’est cela que les pou­voirs crai­gnent le plus, une lutte popu­laire qui porte en elle des per­cep­ti­ves révo­lu­tion­nai­res. A cela l’État ita­lien répond par une san­glante répres­sion, aux mesu­res de poli­ces et de jus­ti­ces excep­tion­nel­les. Il use également d’une stra­té­gie média­ti­que désor­mais lar­ge­ment connue qui consiste à tenter de divi­ser le mou­ve­ment en créant la figure du gentil oppo­sant contre celle du « cas­seur ». Tentative de neu­tra­li­sa­tion que la lutte a tou­jours réussi à faire voler en éclat, sym­bo­lisé par le désor­mais célè­bre slogan : « Siamo tutti black block ».

Au fur et à mesure des années, les Notav doi­vent faire face aux nom­breu­ses peines de prison fermes, aux assi­gna­tions à domi­cile, inter­dic­tions de séjour dans la vallée, voire d’Italie pour les étrangers, des amen­des et frais de jus­ti­ces, sans comp­ter la Digos (police poli­ti­que ita­lienne par­ti­cu­liè­re­ment balaise en ren­sei­gne­ment) cons­tam­ment sur le dos des mili­tants. Cela ne suf­fi­sant pas à calmer la déter­mi­na­tion des No-Tav, l’État ita­lien, dis­pose d’une arme lourde dont il n’hésite pas à faire usage : « les mesu­res anti-ter­ro­ris­tes ». Déjà le 5 mars 1998, Silvano Pelissero, Edoardo Massari dit “Baleno” et María Soledad Rosas dite “Sole”, sont arrê­tés et incar­cé­rés à la prison de Turin des Valettes sur­nom­mée le « Bunker ». Ils sont accu­sés d’acti­vi­tés sub­ver­si­ves à visées ter­ro­ris­tes pour avoir pré­ten­du­ment sabo­ter des engins de chan­tier du Tav. La prison dans laquelle ils sont déte­nus n’est pas sans his­toire puis­que c’est celle cons­truite dans le but d’enfer­mer et de juger (car la prison est dotée d’un tri­bu­nal interne) les grou­pes armés révo­lu­tion­nai­res des années 70 ainsi que les grands mafieux ita­liens des années 90. Depuis elle ne fut plus uti­li­sée jusqu’aux incar­cé­ra­tions des Notav. Quelques jours plus tard, Baleno se sui­cide le 28 mars 1998 dans sa cel­lule. Le 11 juillet de la même année, son amie Sole se sui­cide à son tour. Alors que les pro­cu­reurs décla­rent qu’il y a des preu­ves irré­fu­ta­bles de culpa­bi­lité au moment des arres­ta­tions, ils seront acquit­tés a leur procès, à titre pos­thume.

Aujourd’hui la répres­sion anti No-Tav ne fai­blit pas et c’est au tour de Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio , de se manger les mesu­res anti-ter­ro­riste lors des arres­ta­tions du 9 décem­bre 2013. On leur repro­che d’avoir dans la nuit du 13 au 14 mai, avec une tren­taine de per­son­nes, par­ti­cipé à une atta­que du chan­tier entraî­nant du sabo­tage de machine. Ces accu­sa­tions, qui enlè­vent la pos­si­bi­lité d’obte­nir des mesu­res d’amé­na­ge­ment de peine, impli­quent un temps de prison pré­ven­tive très long, et elles mena­cent de se trans­for­mer en condam­na­tions qui pour­raient dépas­ser les 20 ans de prison si les chefs d’inculpa­tion devaient rester les mêmes lors du procès. Tout d’abord incar­cé­rés dans le « Bunker » de Turin, ils furent trans­fé­rés à Rome (pour Chiarra), Alessandria (pour Mattia et Niccolo), et Ferrara (pour Claudio). Le choix de ces trois prison n’est pas un hasard puisqu’il s’agit de pri­sons de haute sécu­rité.

Aujourd’hui la lutte Notav s’étend donc jusque dans les pri­sons, face à l’achar­ne­ment de l’Etat ita­lien à défen­dre jusqu’à la mort son projet. Les avo­cats et les frais de jus­tice sont très coû­teux c’est pour cela que le mou­ve­ment a mis en place une caisse de soli­da­rité No-Tav pour les arrê­tés de la lutte No-Tav. Son fonc­tion­ne­ment est simple :

Les béné­fi­ces de la soirée du samedi 12 avril iront à cette caisse. Si vous dési­rez sou­te­nir les inculpés direc­te­ment voici les coor­don­nées ban­cai­res de la caisse de soli­da­rité :

Intestazione : FRANCESCA CAMICIOTTOLI IBAN : IT27A0316901600CC0010722513 BIC/SWIFT:INGDITM1

En outre si vous sou­hai­tez appor­ter un sou­tient moral aux incar­cé­rés vous pouvez leur écrire aux adres­ses sui­van­tes :

• Chiara Zenobi : Casa Circondariale Rebibbia vaia Bartolo Longo, 92 00156 *Roma*/ • Claudio Alberto : Casa Circondariale Via Arginone, 327 44122 *Ferrara*/

• Mattia Zanotti et Niccolò Blasi : Casa di Reclusione Via Casale San Michele, 50 15100 *Alessandria*/

Les actions qui don­nent lieu à la cri­mi­na­li­sa­tion des Notav font partie pre­nante du mou­ve­ment et sont assu­mées comme telles. Parce qu’elles sont prises dans un quo­ti­dien en résis­tance qui conti­nue à ryth­mer la vie dans la vallée. Parce que cela fait long­temps que beau­coup de monde là-bas admet l’effi­ca­cité d’actions telles que les sabo­ta­ges et les actions direc­tes.

Voyons nous samedi pour en parler d’avan­tage, pour manger ensem­ble et danser, pour réchauf­fer l’atmo­sphère, réchauf­fer ce même air que l’on peut encore res­pi­rer à l’inté­rieur comme à l’exté­rieur, et qui attise sans aucun doute les incen­dies à venir.

A sara dura !

Texte publié sur Rebellyon.info le 8 avril 2014.

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[Sicile] Le MUOS, un monstre au centre de la Méditerranée

De quoi s’agit-il ?

Le MUOS (Mobile User Objective System) est un projet de l’US Navy, visant l’interconnexion du réseau de l’armée américaine (centres de commandement, de contrôle et de logistique avec plus de 18.000 terminaux radio existants) et du service de télécommunications entre les unités mobiles légères (drones, avions de combat, navires de guerre, sous-marins, missiles Cruise).

L’architecture MUOS est basée sur la construction d’un pont Terre-Espace-Terre qui comprend quatre satellites géostationnaires (plus un cinquième en orbite de rechange) et quatre bornes au sol. Les satellites sont conçus pour maintenir constante leur position dans l’espace à plus de 36 000 km de la Terre. Les stations au sol sont équipées de trois grandes antennes paraboliques d’un diamètre de 18,4 mètres et opérant avec deux bobines émettrices de 149 mètres au dessus du niveau de la mer dans la bande UHF – Ultra High Frequency (entre 240 et 315 MHz) pour le positionnement géographique. Les maxi-paraboles envoient des fréquences électromagnétiques qui atteignent des valeurs comprises entre 30 et 31 GHz avec une puissance de 1600 W chacun.

Trois terminaux, situés dans des zones non habitées en Virginie, en Australie et dans les îles hawaïennes sont déjà fonctionnels. Un quatrième est prévu à Niscemi, en plein cœur de la Sicile, à l’intérieur de la réserve naturelle protégée « La Sughereta ». Parc au croisement de trois villes historiques de 30 000 à 100 000 habitants, et englobé dans le périmètre de la base militaire américaine NRTF (Naval Radio Trasmitter Facility). Une quarantaine d’antennes installées depuis 1991 permettent les communications militaires entre terre, mer et air.

Quels effets, quelles conséquences ?

Les antennes NRTF, auxquelles viendront s’ajouter celles du MUOS, représentent une attaque menée par la classe au pouvoir contre les populations. D’une part, le rayonnement électromagnétique implique de grands risques sur la santé déjà attestés depuis 1991 (cancers, malformations), sur la sécurité (perturbation de l’aviation civile des aéroports de Comiso, Catania, Palermo et Trapani, déclenchement accidentel d’armements, dérèglement des appareils dans les hôpitaux) et sur l’environnement (mutations génétiques des plantes et des animaux, brûlures, diminution du nombre d’abeilles). Ce système de télécommunications en UHF est utilisé pour les opérations tactiques militaires impliquant des aspects C4ISR (Commandement, Contrôle, Communication, Informatique, Renseignement, Surveillance et Reconnaissance). Les diffusions par satellite à haute fréquence ont comme but de soutenir le déplacement rapide sur terre, air et mer à l’échelle mondiale. Ils ont maintenant un rôle irremplaçable à jouer, celui par exemple, d’envoyer des ordres et des informations à des unités mobiles opérant dans les principaux théâtres de guerre en Afrique, en Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Les émissions dans la bande UHF, tout en étant compatibles avec le plus grand nombre d’instruments de guerre, pourront pénétrer à travers le feuillage des jungles et des environnements urbains plus facilement que d’autres fréquences. En conséquence, les militaires peuvent communiquer et combattre indépendamment de la météo et des conditions atmosphériques.

Que fait-on ?

Pour toutes ces raisons, des comités No MUOS d’information se sont créés depuis le début des travaux en 2007, tout d’abord à Niscemi, ensuite dans les autres villes, couvrant aujourd’hui quasiment la totalité du territoire sicilien. L’imlogoplication de quelques figures importantes de la science (Massimo Zucchetti) et du journalisme (Antonio Mazzeo) ont contribué à la naissance de comités No Muos à Turin, Rome, Milan, Bologna. En janvier 2013, le mouvement No MUOS devient un mouvement d’action avec les premiers blocages qui visent à empêcher l’entrée des véhicules transportant ouvriers et matériel. Ce qui aboutit très vite à la décision d’acheter un terrain sur la seule route conduisant au chantier, le Presidio, d’où sont parties la première manifestation nationale du 31 mars, l’initiative de grève générale du 31 mai et la première invasion de la base militaire américaine par 3000 personnes le 9 août 2013.

Les travaux du MUOS ont commencé 2 ans avant les autorisations légales et ont continué jusqu’en juillet 2013 sans les autorisations environnementales (après quoi une loi expressément faite pour le MUOS déclare qu’il n’est plus nécessaire de les obtenir pour des travaux commencé avant 2010). Afin de défendre une œuvre totalement illégale, la répression tant policière que judiciaire sévit sur les activistes, avec des amendes allant de 2000 à 3500€ (stratégie adoptée surtout entre janvier et mars 2013 pour les blocages). Depuis le 23 janvier 2014, la répression s’est fortement accentuée : des chefs d’accusation très graves allant jusqu’à 3 ans de prison pèsent sur de nombreux activistes et chaque jours de nouvelles personnes sont approchées sans procédure légale par la police qui déploie une stratégie d’intimidation auprès des membres proches, de la famille, et des habitants de Niscemi, Gela, Caltagirone, cassant ainsi une dynamique de révolte dans une population historiquement peu mobilisée. Ceci, s’est passé la même semaine où les trois paraboles ont fini par être montées.

A l’origine, le Pentagone avait prévu de lancer les satellites d’ici la fin de l’année 2009 pour obtenir leur pleine capacité opérationnelle en 2013. Avant la fin de l’année 2012 devaient entrer en service quatre maxi-paraboles des MUOS. Le lancement du premier satellite en orbite a eu lieu le 24 Février 2002 du Cap Canaveral (Floride), tandis que le second satellite a été lancé 19 Juillet 2013. Selon les nouvelles dispositions de SPAWAR les trois autres satellites seront lancés entre 2014 et octobre 2015, tandis que les quatre stations au sol ne seront opérationnelles qu’à l’automne 2014. Dans ces conditions, la constellation MUOS sera pleinement opérationnelle en 2016.

Cette situation ne concerne pas uniquement cette région. Ce projet s’inscrit dans une perspective de transformation capitaliste globale du territoire. On peut relier ce chantier avec ceux prévus, par exemple, dans le Val de Susa en Italie ou à Notre-Dame-Des-Landes, et relever la constante qui les unit, rendre toujours plus fluide la circulation des informations, des personnes et des capitaux, mais seulement celle qui fait le jeu des Grands. D’autre part, le MUOS s’inscrit dans une perspective de militarisation de la Méditerranée en vue de maintenir un « équilibre » dans le Moyen Orient. La Sicile, suite aux accords bilatéraux de 1945, compte 16 bases militaires américaines dont Sigonella, d’où les militaires se préparaient à partir en cas de conflit en Syrie l’été passé.

Pour ces raisons, les comités No MUOS de plusieurs villes et villages luttent non seulement contre les antennes, mais aussi contre les politiques qui criminalisent l’immigration (Lampedusa, Mineo), désireux de construire une société débarrassée de la logique qui détruit nos vies et l’environnement. Ils participent donc aux combats contre la mafia, aux luttes pour le logement et contre les autres Grands Projets Inutiles en Sicile (forage de la côte sud en recherche de pétrole, Parc éolien de la vallée de Ragusa, entreprises immobilières qui bétonnent les réserves naturelles protégées). La Sicile, terre de merveilles naturelles, au passé grec, arabe et baroque, terre qui fait la seule richesse de ses pêcheurs et de ses paysans.

La lutte No MUOS vise la réappropriation de nos vies. Elle a besoin de se propager par-dessus les Alpes, au-delà de la mer et des frontières.

CETTE LUTTE EST LA TIENNE, informe-toi, parles-en, diffuse, viens nous voir !

http://www.nomuos.info

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pour notre camarade Guccio….

1900063_744315198952377_478518085_nLettres de ses ami/e/s, camarades proches…

« Sì come colui che leggerissimo era».
24 février 2014

« Oui à ce qui, comme lui, est absolument léger »
Guccio a pris une décision. Il a décidé de s’en aller. Solitairement. Nous laissant là, encore plus seuls. Nous respectons avec douleur cette décision qui est la sienne et nous le saluons avec amour. Nous trouverons le moyen, encore une fois, de nous imprégner de sa force, force de vie qu’il nous plait de considérer comme un cadeau, incompréhensible, qu’il remet entre nos mains… à lui ! à nous !

Camarades
C’est ça qui est arrivé. A cela, il n’y pas de pourquoi, il n’y a pas d’explications, il y a – exclusivement – un choix. Dimanche soir c’était la fête, celle de l’anniversaire de l’ouverture de la « Pizzeria » de Milan, et samedi il y avait eu cette belle manif No TAV. Guccio n’en était pas dimanche à la fête… il était déjà parti. Il a laissé deux lettres posées sur son lit : une à ses camarades, et une à sa famille… deux lettres qui en disent peu, en réalité, et dont on échoue à dégager une intention.
Il dit aux camarades de ne pas imiter son geste… il dit qu’il part pour un long voyage. Quand ces lettres ont été trouvées, on a cherché Guccio partout, à la gare, autour de chez lui… mais on ne savait pas où il pouvait être allé.
Lundi matin, son père a appelé : la police des chemins de fer avait vu un jeune homme se jeter sous un train, aux environs de Casale Monteferrato (où Guccio avait ses deux grand mères, qui le nourrissaient souvent)… et il y avait, dans sa poche, les papiers de Guccio.
Une chose est certaine : à côté de Casal Monteferrato, il va y avoir une fête énorme, indicible, pour saluer l’existence de Guccio!

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22 février : rues No Tav contre inquisiteurs demokratiques

romaUne extraordinaire journée de lutte et mobilisation a animé l’Italie en ce samedi 22 février pour s’opposer à la criminalisation des luttes sociales et demander la libération immédiate de Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia et des autres camarades qui subissent des mesures de restriction de liberté. Camarades du mouvement No Tav mais également des autres luttes touchées ces dernières semaines par des opérations judiciaires très « créatives », comme le Movimento di lotta per la casa (Mouvement de lutte pour la maison) de Rome et les Precari Bros (précaires) de Naples.

« Terrorisme », « vol à main armée », « extorsion » … la langue fourchue du pouvoir remanie le langage pour légitimer et  poursuivre la dévastation des territoires. Les milliers de personnes descendues dans la rue aujourd’hui ont démontré qu’une part consistante du pays n’accepte pas d’être bâillonnée par une presse qui voudrait parler à sa place.

chiomonte23000 personnes à Chiomonte ont assumé leurs responsabilités au cri de « Nous sommes tous des terroristes », en insistant sur la différence entre le sabotage d’un projet dévastateur et le terrorisme de ceux qui persécutent toutes les résistances et au sens propre du terme diffusent terreur au sein des populations. La voix off du journal télévisé de Rai 3 doit bien admettre que personne ni à Turin, ni à Chiomonte est disposé à prendre ces distances de ce qui est considéré par toutes et tous comme des actes de résistance légitimes..

A Turin le rassemblement le plus important : 5000 personnes ont défilé dans les rues du centre-ville escorté par un imposant dispositif d’unités anti-sommosa (équivalent des CRS) mobilisées pour protéger les objectifs dits sensibles : la gare de Porta Nuova et le siège de LTF (Lyon-Turin Ferroviaire). La presse tente de minimiser la mobilisation en parlant de torino2000 personnes à Chiomonte et un millier à Turin (alors que la tête de la manifestation tournait déjà rue Madama Cristina tandis que la queue était toujours place Castello). Le problème est clairement politique et il est difficile d’admettre qu’aujourd’hui le mouvement No tav, dans la ville de Chiamparino et Agnelli, mobilise plus et mieux que tous les partis ou syndicats. L’hétérogénéité de la composition du cortège été particulièrement frappante : parents et poussettes, jeunes et moins jeunes, multiples collectifs politiques et personnes sans appartenance politique, hommes et femmes. Tou* conscients que le procès contre Chiara, Niccolò, Mattia et Claudio met en jeu les possibilités futurs de résister et se battre pour une vie qui vaut la peine d’être vécue.

Les manifestations et initiatives ont été nombreuses et participées dans toute l’Italie.

terzo valico2A Pozzolo, en Val Scrivia, 500 personnes du mouvement No Tav Terzo Valico ont arraché des kilomètres de grillage autour du chantier en construction, tandis qu’une centaine manifestait à Gênes.

A Rome, la journée de solidarité croisait la mémoire de l’antifasciste Valerio Verbano et de sa mère, précieuse gardienne d’une mémoire sociale antifasciste dans la ville de Rome. De milliers de personnes ont traversé le quartier de Tufello.

tav un buco nero-roma

Ils étaient nombreux à Naples, pour crier à nouveaux leur soutien aux 10 chômeurs arrêtés la semaine dernière.

milanDiverses milliers de personnes aussi à Milan, une manifestation qui s’est conclu aux portes de l’Expo en s’attaquant aux banques et portails qui clôture la plus grande aire séquestré d’Italie afin d’assurer un nouveau gaspillage payé par les caisses publiques et touchant le territoire.

bohA Modena les comités qui luttent contre la gestion PD-ina (de centre gauche) du post-tremblement de terre sont descendus dans la rue.

A Mestre, le péage autoroutier a été levé pour dénoncer le gaspillage de ressources publiques et donner des pistes de résistance à la crise.

Plus de 300 personnes à Pise dans un rassemblement qui liait la solidarité à la Valle di Susa avec la bataille pour le droit à un revenu et à la dignité. Ils étaient tout autant à Florence.

A Caltanisetta, plus de 500 personnes se sont réunis à l’appel des No Muos.

Ils étaient aussi des centaines à Bari, à Brescia, à Livourne, et dans les autres villes du Piémont, de la Vénétie et de la Toscane.

Il n’y a pas encore d’estimations exactes de la participation à cette journée, mais les initiatives ont été très nombreuses. Sans oublier le rassemblement à Athènes en solidarité No Tav et la grande manifestation nationale à Nantes contre l’aéroport Notre -Dame-des-Landes.

Texte publié sur Comité No TAV Paris

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[Paris No TAV] Concert en solidarité avec les inculpé.e.s du 9 décembre de la lutte No TAV

LE SAMEDI 15 MARS 2014, au squat Le Transfo, 57 avenue de la république,
Bagnolet (métro Galliéni)

18h discussion
20h Concert Bouffe Tombola

Prix Libre
notavtransfo
Le 9 décembre dernier quatre compagnons ont été arrêtés à Turin et à Milan. Ils sont accusés d’avoir participé à une attaque incendiaire du chantier de la TAV (TGV italien) en Val Susa. Ils ont été incarcérés pour acte terroriste avec des engins mortels ou explosifs, détention d’armes de guerre et destruction. Sous de telles accusations la détention préventive peut-être longue. Ils passeront en procès le 14 mai. L’argent récolté au concert servira à leur envoyer des mandats et à les soutenir financièrement face à une procédure coûteuse. La discussion avant le concert sera l’occasion de revenir sur les derniers événements et sur des années de lutte contre la TAV en Val Susa et ailleurs, à laquelle beaucoup de personnes de ce côté-ci des Alpes se sont intéressées et ont participé.

Le terroriste c’est l’Etat !
Liberté pour Chiara, Claudio, Niccolò, Mattia !
Liberté pour tou-te-s !

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Le Transfo est un espace occupé depuis novembre 2012.
De nombreuses activités s’y déroulent, inscrites dans la lutte et
l’ouverture. Tous les événements y sont gratuits ou à prix libre. Une
partie du Transfo est déjà expulsable tandis que d’autres sont encore en
procédures.
Il veulent nous expulser, on se laissera pas faire !

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[No TAV Paris] Repas de soutien à la Cantine des Pyrénées

Polenta NO TAV
Repas de soutien à la Cantine des Pyrénées

8 mars 2014 – 331 rue des Pyrénées – Métro Jourdain

8mars2014

SOUTIENT LA RÉSISTANCE EN VALLE DI SUSA!

Environ 600 inculpés, plus d’un millier d’accusés, des dizaines de personnes soumises à des régimes de restriction de liberté, des fogli di via (interdictions d’accès à un territoire) que l’on n’arrive même plus à compter, un maxi procès contre 53 No Tav dans une salle de tribunal-bunker, une criminalisation médiatique quotidienne, c’est dans ce climat d’acharnement contre le mouvement No Tav que la manifestation du 16 novembre 2013 avait rappelé à toutes et tous l’unité et la force de la lutte en rassemblant 40 000 personnes à Susa. Trois semaines plus tard, le 9 décembre, 4 No Tav sont arrêtés et incarcérés avec le chef d’accusation « d’attentat à finalité terroriste ». Ils sont en fait accusés d’avoir participé à une manifestation nocturne au chantier de la
Clarea entre le 13 et le 14 mai 2013 durant laquelle de l’outillage à été endommagé. Une promenade nocturne parmi tant d’autres.

Alors que les 4 No Tav incarcérés subissent l’isolement (pour Claudio), des réductions du temps de promenade et interdiction de communication (pour Niccolò e Mattia), des retards et censure de courrier, l’interdiction de visites, et ont été récemment séparés sur différentes maisons d’arrêt, la répression judiciaire continue sur d’autres fronts.
Procès pour diffamation, chefs d’accusation contre des mineurs, et dernière nouveauté, les amendes rédhibitoires : 3 No Tav ont été condamnés à payer une amende de 214 000€ sans délai à LTF pour un blocage en 2010. Là où les arrestations et mesures de restriction de liberté ne fonctionnent pas, le pouvoir tente de détruire la lutte en tapant au portefeuille.

Le mouvement No Tav continue à revendiquer le droit à la résistance par tous les moyens : du sabotage et dégradation de matériel, aux pratiques de dérangement des militaires présents en Val de Suse, à la préparation des listes civiques No Tav pour les élections communales de ce printemps.

CONTRE LA CRIMINALISATION DE NOS MOUVENMENTS SOCIAUX ET TERRITORIAUX
CONTRE L’UTILISATION DU CHEF D’ACCUSATION DE TERRORISME POUR QUELCONQUE FORME DE RESISTANCE
PARCE QUE LA LIBERTÉ SE GAGNE PAR LA LUTTE

*CHIARA, CLAUDIO, MATTIA ET NICCOLO’ LIBRES!*

Comité Notav Paris

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