Bologne, Italie : Perquisitions suite à un sabotage de voie ferrée

Ci-dessous, le communiqué des anarchistes après la perquisition :

Mardi 23 décembre, autour de 11 heures du matin, la DIGOS de Bologne a fait irruption dans les maisons de quatre compagnons et compagnonnes à la recherche d’armes et d’explosifs (art. 41), suite à l’incendie des câbles sur la ligne de la grande vitesse Bologne-Milan quelques heures plus tôt aux portes de Bologne.
Les perquisitions se sont déroulées assez rapidement et n’ont mené à aucun résultat. Il s’agit évidemment d’une sorte de rite à accomplir suite aux piaillements de Lupi, qui a tout de suite parlé de terrorisme. Faire voir que la police est là et que la police agit.

Tout notre dégoût envers ceux qui continuent de mettre le nez dans nos maisons.
Toute notre solidarité pour Chiara, Claudio, Mattia et Nicco, finalement hors de prison, bien qu’encore en assignation à résidence, et à Graziano, Francesco et Lucio, encore en prison pour le sabotage du chantier du TAV le 13 mai 2013.
Liberté pour tous !

Les anarchistes perquisitionné-e-s

Texte publié sur InformaAzione et traduit par Contrainfo.

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[NO TAV Italie] Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia assignés à résidence, Lucio transféré

musineUne semaine après leur condamnation, Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia ont été placé-e-s en assignation à résidence avec toutes les restrictions. Ils sortent donc de prison mais il leur est interdit de voir toute personne n’étant pas domiciliée dans la même maison.

D’autre part, Lucio a lui aussi, comme Francesco et Graziano, été transféré dans la section AS2 de la prison de Ferrara.
Si vous souhaitez leur écrire, leur adresse est :

Francesco Sala
Graziano Mazzarelli
Lucio Alberti

c/o C.C. via dell’Arginone, 327
44100 Ferrara
Italia

Texte publié sur Macerie traduit par Contrainfo.

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Italie : Verdict au procès No-Tav, la cour abandonne les charges anti-terroristes

Alors que le procureur avait demandé 9 ans et demi de prison contre les 4 accusés du procès No-Tav, le juge a finalement abandonné les charges antiterroristes, les qualifiant d’infondées. Il a donc condamné les quatre inculpés à 3 ans et demi de prison, soit 6 de moins que prévu. Mattia, Claudio, Niccolo et Chiara sont incarcérés depuis décembre 2013.

Délégation du SRI au procès des 4 No-Tav en mai 2014

Délégation du SRI au procès des 4 No-Tav en mai 2014

Texte publié sur Secours Rouge.

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Des opposants au TGV Lyon-Turin condamnés à 3 ans et demi de prison

Manifestation à Turin des « No TAV », des militants qui protestent contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, en février 2012.

Quatre opposants italiens à la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin ont été condamnés, mercredi 17 décembre, à trois ans et demi de prison pour avoir attaqué un chantier du TGV en mai 2013, rapportent les médias italiens.

La cour d’assises de Turin a jugé les quatre hommes coupables de « détention d’armes de guerre », des cocktails Molotov, et d’avoir causé des « dégâts suivis d’un incendie », précise le quotidien La Stampa. Elle a en revanche refusé de suivre le réquisitoire du parquet qui accusait les prévenus de terrorisme et réclamait neuf ans et demi de prison.

ATTAQUE DU CHANTIER

En mai 2013, une trentaine de personnes encagoulées avaient attaqué de nuit le chantier d’une galerie de reconnaissance pour le tunnel destiné au TGV, située à Chiomonte, dans le val de Suse, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Turin.

Certains avaient coupé le grillage protégeant le chantier, d’autres avaient bloqué avec des chaînes des accès secondaires utilisés par les forces de l’ordre tandis que d’autres encore avaient lancé des cocktails Molotov et des engins explosifs artisanaux.

Deux des cocktails Molotov avaient visé les forces de l’ordre, sans faire de victime, tandis que les dégâts sur le chantier étaient restés limités, selon la société gestionnaire LTF.

ACCUSATION DE TERRORISME « INFONDÉE »

« L’accusation de terrorisme était de toute évidence infondée. C’est une victoire sur toute la ligne. C’est le verdict que nous souhaitions. J’avais dit à mes clients qu’en dessous de quatre ans (de peine de prison) c’était une victoire », s’est réjoui MClaudio Novaro, un des avocats de la défense, cité par La Stampa.

Me Novaro a également indiqué qu’il demanderait que ses clients soient assignés à résidence plutôt qu’incarcérés. Projet stratégique pour le réseau européen, la LGV Lyon-Turin devrait permettre de supprimer le passage d’un million de camions par an et de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de quatre heures, contre sept actuellement.

Le projet a été lancé en 1991, mais il a été ajourné tant de fois que la ligne ne devrait entrer en service qu’en 2028-2029. Les opposants à ce projet, principalement italiens, le jugent néfaste pour l’environnement et d’un coût exorbitant, et manifestent régulièrement dans le val de Suse.

Un chantier titanesque.

Leur presse (Le Monde 17 décembre 2014)

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De Turin à Barcelone : l’antiterrorisme comme dispositif de gouvernement

Des nouvelles de l’offensive contre-insurrectionnelle des pouvoirs européens

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Barcelone, le 18 décembre 2014

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Turin, le 10 mai 2014

– Chiara, Mattia, Niccolo, Claudio : No TAV Liberi ! –

Les 4 militant-e-s italien-ne-s du mouvement No TAV qui s’oppose au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin étaient accusé-e-s d’avoir participé à une action de sabotage du chantier militarisé du Val Susa en mai 2013. Après des mois d’enquête, c’est le parquet antiterroriste de Turin qui avait ordonné leur arrestation en décembre 2013 et leur placement en prison de haute sécurité. En effet, la qualification pénale retenue pour l’incendie de quelques machines était « l’attentat à finalité terroriste ». Le parquet requérait 9 ans de prison ferme.

Après un an de prison sous un régime ultra contraignant, le parquet de Turin a enfin rendu sa décision ce matin 17 décembre : les 4 No TAV sont relaxé-e-s pour les chefs d’inculpations « d’attentat à finalité terroriste » et de « transport d’armes de guerre ».

C’est une petite victoire pour un mouvement qui, dès le lendemain du sabotage en question, l’assumait et le revendiquait dans toute sa diversité. En mai dernier, plus de 30 000 manifestant-e-s affirmaient dans les rues de Turin : « Nous sommes tou-te-s coupables de résister ! ». Le 22 novembre, alors que des manifestations rageuses parcouraient la France suite à l’assassinat de Rémi Fraisse, des milliers de personnes battaient une nouvelle fois le pavé en solidarité.

De toute évidence, les vagues de déclarations publiques, manifestations solidaires et sabotages en tous genres qui ont régulièrement traversé le pays depuis un an ont joué en leur faveur. Malgré tout, Chiara, Mattia, Niccolo et Claudio sont condamné-e-s à 3 ans et 6 mois de prison ferme. Partout dans le monde, les flics tuent et mutilent et sont couverts par la justice.

Les déclarations à chaud de quelques collectifs du mouvement NoTAV parlent d’un précédent historique arraché à la justice italienne à force de luttes acharnées. Un précédent qui pèsera sans doute sur les procès de Lucio, Graziano et Francesco, emprisonnés depuis juillet pour les même faits.


– Catalogne : liberté pour les anarchistes interpellés ! –

Le 16 décembre aux aurores, des centaines de policiers catalans appuyés par un hélicoptère envahissent les squats de Barcelone, interpellent 11 personnes et fouillent les lieux de fond en comble à la recherche de livres, d’affiches et de matériel informatique

Si les flics se targuent en grande pompe de « déstabiliser une organisation terroriste anarchiste », ils ne donnent que très peu d’informations sur la procédure en cours et notamment sur les faits qui fondent cette accusation : seraient en cause des dégradations de distributeurs de billets en 2012…

Le soir même dans toute l’Espagne, des milliers de personnes descendent dans les rues pour exiger la libération des anarchistes interpellé-e-s et affirmer : « Le terrorisme, c’est de ne pas pouvoir manger jusqu’à la fin du mois. » Des barricades sont érigées à Barcelone et à Madrid pour se protéger des agressions policières.

Quelques images des manifestations de Barcelone hier soir : http://disopress.com/gallery.php?mode=all&id=NzIwMTEzMWU2ZjI5Nzc%3D&page=1

Plus d’infos sur cette affaire : http://www.non-fides.fr/?Espagne-Grosse-vague-de

« L’idée qui prévaut dans les législations antiterroristes est que tout le monde peut être un terroriste en puissance. Les faits semblent d’ailleurs le confirmer : les jeunes qui se font exploser un peut partout dans le monde sont vraiment quiconque. Ils proviennent de diverses classes sociales, certains viennent de pays lointains mais beaucoup sont des homegrown terrorists, qui ont grandi dans le pays même où ils commettent leur attentat. L’alarme quant au risque terroriste doit être permanente, la peur qui en dérive doit être quotidienne, les espaces à protéger à l’aide de caméras de surveillance, de policiers et de soldats doivent être partout. Cette omniprésence de la menace peut être articulée plus précisément selon les circonstances. Le profil du terroriste est donc à géométrie variable en fonction du contexte : ce sera un Tchétchène à Moscou, un Arabe dans le métro de Londres, un anarchiste sur une place d’Athènes, un No TAV dans les rues de Turin. Il est ainsi possible de stigmatiser assez facilement des populations ou des mouvements entiers »

– Extrait de la brochure « No TAV, terrorisme et contre-insurrection », traduite en français par ici : http://juralib.noblogs.org/2014/05/20/no-tav-terrorisme-et-contre-insurrection-welcome-to-the-terrordome/

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Sources :
http://www.notav.info/
https://directa.cat/

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No TAV – De la prison à la vallée solidarité!

Le 17 décembre il y aura le rendu du procès pour Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo. Graziano, Francesco et Lucio sont eux en detention préventive en attente d’un proces. D’autres compagnons sont inculpés pour des actions de solidarité. Solidarité!

La nuit du 13 au 14 mai 2013, un groupe parvient à s’introduire dans l’enceinte du chantier de  la construction de la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin (TAV) en Val Susa et à saboter à coups de cocktails molotov des machines du chantier servant à la réalisation du tunnel d’exploration dont la dégradation bloque et ralentit l’avancement des travaux. Sans faire de blessés et sans être plus que ça inquiété-e-s par les nombreux flics et militaires présents sur le chantier.

C’est de cette action, que sont accusé-e-s Chiara, Claudio, Mattia, Niccolò, Graziano, Francesco et Lucio.

Le 9 décembre dernier, des perquisitions et arrestations ont lieu à Turin et à Milan et quatre compagnon-ne-s sont incarcéré-e-s. Depuis le début ils font face à des mesures restrictives qui se succèdent (suspension des parloirs, isolement, transfert dans des prisons de Haute sécurité, censure du courrier, diminution des heures de promenade, …).

En juillet, trois autres personnes ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire sur la base d’écoutes faites par les flics. Ils sont incarcérés dans différentes taules italiennes en attente d’un procès.

Ces arrestations font suite à de nombreuses autres, il y a plus de cinq cents personnes inculpées, en procès ou en attente de procès autour de la lutte No Tav. En janvier, il y a le rendu d’un procès contre 53 personnes suite à l’expulsion et la tentative de réoccupation du chantier de la Maddalena à l’été 2011.

Alors que la lutte perdure depuis de nombreuses années dans la vallée, elle s’est étendue hors de la vallée, du TGV à son monde. Du chantier à tous ceux qui permettent sa réalisation. La lutte n’en est pas à son premier sabotage. De fait, au cours des années, les collabos du Tav ont été identifiés et au travers de moyens divers et variés, attaqués. Depuis les arrestations de décembre de nombreuses actions de solidarité ont eu lieu dans toute l’Italie et au delà, banderoles, manifestations, blocages de trains, sabotage, tags, en ciblant par exemple les sièges du PD (Parti Démocratique au pouvoir en Italie), des banques (San Paolo), des boutiques SNCF.

Le procès de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, arrêté-e-s le 9 décembre, a commencé en mai dans une salle de la prison des Vallette à Turin. En septembre, ils ont déclaré avoir participé à l’attaque du chantier. Le 14 novembre, les réquisitions des procureurs ont confirmé les accusations construites contre eux, attentat à finalité terroriste, attentat terroriste avec engins pouvant causer la mort et explosifs, détention et transport d’armes de guerre, dégradation par incendie et violence contre personne dépositaire de l’autorité publique sont donc les délits qui, en appliquant les règles de l’arithmétique pénale, ont amené les deux procureurs à requérir des peines de 9 ans et 6 mois pour chacun des quatre compagnons. Le 17 décembre il y aura le rendu.

A travers ces procès, l’État italien voudrait isoler des individus et stopper cette lutte. Le 22 novembre il y a eu des manifestations dans toute l’Italie, pour marquer l’opposition à un projet qui est utile à ceux qui le financent et le promeuvent, redire la lutte contre l’occupation des montagnes par les barbelés et les militaires et défendre le sabotage pour enrayer la destruction de la vallée !

Depuis le 14, il y a eu de nombreuses actions de solidarité, des blocages de trains (Trento, Trasta), occupations, peintures et autres destructions sur des bureaux du PD (Trento, Cremona, Turin) ou peinture et tags sur un tribunal à Venise le 16 novembre, pour lesquels deux personnes ont été arrêtés le 2 décembre et inculpés du même délit que Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, (270 sexies), actes à finalité de terrorisme.

Que se soit à Turin, dans la vallée de Susa, à Venise, au Testet, à Toulouse, à Notre-Dame des Landes, à Nantes, à Paris ou ailleurs, il y a toujours des occasions pour renforcer notre solidarité et notre détermination face aux pelleteuses et aux gaz.

Le terroriste c’est l’Etat !

Liberté pour tou-te-s !

http://autistici.org/macerie/

http://informa-azione.info

http://fr.contrainfo.espiv.net

Niccolò Blasi et Mattia Zanotti C.C. San Michele strada Casale, 50/A – 15121 Alessandria;
Claudio Alberto et Chiara Zenobi C.C. “Lorusso e Cotugno” via Maria Adelaide Aglietta, 35 – 10151 Torino.
Graziano Mazzarelli
C.C. via Gravellona, 240 – 27029 Frazione Piccolini Vigevano (Pavia)
Lucio Alberti
Casa Circondariale via Cassano Magnago 102 – 21052 Busto Arsizio (Varese)
Francesco Sala
Casa Circondariale via Palosca 2 – 26100 Cremona

Pièces jointes

Report tract (.pdf)

texte publié sur Indymedia Nantes.

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[Solidarité No TAV] Rendez-vous le 17 décembre devant le tribunal de Turin

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A exactement un an des arrestations de Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, et à un peu plus d’une semaine des réquisitions énoncées contre eux, l’accusation de terrorisme est désormais aussi portée contre Lucio, Francesco et Graziano. En prison depuis juillet, les trois n’étaient accusés jusqu’ici “que” de détention et de transport d’armes de guerre, de dégradations par incendie et d’autres délits mineurs, auxquels s’ajoutent ce matin les articles 280 et 280bis : l’attentat à finalité terroriste. Cette déplaisante surprise a été accompagnée de la perquisition de leurs cellules, avec mise sous scellés de diverses choses, le tout incluant aussi le blocage des parloirs. Un parent et une amie autorisé-e-s de façon régulière ont en effet été repoussé-e-s ce matin, et informé-e-s qu’ils devront requérir de nouvelles autorisations. Nous ne savons pas encore si, comme cela a été le cas pour les 4, les parloirs seront bloqués pour un certain temps, ou s’il s’agira dans ce cas seulement d’une brève suspension. Sur le moment, il n’est pas non plus possible de prévoir où et quand les trois seront transférés, puisque l’accusation de terrorisme prévoit un régime de détention de Haute Sécurité.

Pour sortir, enfin, de ce qui ce passe dans les salles des tribunaux et dans les instituts pénitentiaires, plusieurs centaines de personnes ont parcouru et bloqué les routes de Val Susa ces derniers jours, pour les libération des sept compagnon-ne-s en prison. Dans la nuit de dimanche, un long et bruyant cortège a traversé la ville de Susa, en s’arrêtant en particulier devant l’hôtel Napoleon où, à l’aide de fumigènes et de bruits de métal, a été dérangé le repos des forces de l’ordre qui y sont logées. Le jour suivant, le 8 décembre, anniversaire de la bataille de Venaüs en 2005, deux groupes de manifestant-e-s ont tenté d’atteindre la zone du chantier depuis deux endroits distincts. Un groupe s’est retrouvé à Giaglione et est parvenu, par les sentiers, à contourner les barrages des forces de l’ordre et à rejoindre le chantier, où tout le monde a battu sur les grilles. Le groupe qui s’était donné rendez-vous à la Centrale de Chiomonte s’est trouvé face à un blocage des forces de l’ordre sur le pont en face du portail de la Centrale et a donc décidé de remonter vers la nationale 24, qui a été bloquée durant plusieurs heures. D’autres gens se sont dirigés vers la gare la plus proche, où le passage d’un TGV a été bloqué par l’occupation des voies. A la fin de l’après-midi, un gros groupe de manifestant-e-s est retourné vers la Centrale, où a commencé un long battage de métal, qui n’a cependant pas trouvé de succès auprès des forces de l’ordre, qui ont répondu avec des canons à eau et des lacrymogènes.

La journée s’est achevée comme ça, et tout le monde s’est donné rendez-vous le 17 décembre, jour du rendu du procès.

Le 17 décembre à 9h dans l’Aula Bunker pour saluer Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò et, dans l’après-midi, à 17h30, sur la place du marché de Bussoleno pour décider quoi faire après le verdict de la Cour d’Assise.

Macerie, 9 décembre 2014, (traduit par Contrainfo).

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[No TAV Terzo Valico] Italie : Le sabotage est compagnon de celles et ceux qui luttent

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Ci-dessous, la traduction du texte d’un tract distribué lors de la manifestation du 21 novembre contre le Terzo Valico :

Mêmes intérêts, même police, une seule lutte.

Du 14 au 22 novembre, le Mouvement No TAV a appelé a une semaine de mobilisation en solidarité avec Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, accusés de terrorisme pour le sabotage d’un engin sur le chantier de la grande vitesse de Chiomonte dans la nuit du 13 mai 2013. Les procureurs de Turin Andrea Padalino et Antonio Rinaudo ont récemment requis contre eux des peines de 9 ans et 6 mois de prison.

Conscients du fait que le Terzo Valico entre Ligurie et Piémont et la grande vitesse en Val di Susa sont deux parties du même projet de dévastation et d’exploitation du territoire, toutes deux conséquences de l’actuel modèle de développement et utiles à ce que les intérêts d’un petit nombre prévalent à ceux de l’ensemble, nous pensons que la meilleure façon d’exprimer notre solidarité envers nos compagnon-ne-s et leurs pratiques est de continuer la lutte.

La course continue vers ce progrès qui nous fait tant déchanter, et dont le seul effet est l’incessante destruction de la planète, nous est présenté comme étant l’unique scénario imaginable, sans possibilité de choix. En réalité, ce n’est pas le cas : nous choisissons de lutter avec tous les moyens que chacun jugera nécessaires.

Mais les formes de protestation qui se cantonnent aux limites définies par l’État n’ont aucune efficacité. Les dernières inondations l’ont démontré : les manifestations de mépris et d’indignation des années précédentes tout comme les plus actuelles n’ont servi qu’à vendre plus de papier imprimé sans incommoder le moins du monde ceux qui sont aux commandes. Une fois la situation d’urgence terminée, tout redevient comme avant, avec quelques votes en plus que ceux qui ont été capables de montrer le plus d’indignation et d’empathie dans le malheur auront gagné. En attendant un autre désastre.

La même chose vaut pour le Terzo Valico, par rapport auquel les diverses manifestations contre les chantiers ne sont pas parvenues le moins du monde à en gêner l’ouverture, et ont même au contraire été enveloppées de l’indifférence de la plus grande partie des gens qui semblent tout accepter de bon cœur, avant de s’étonner ensuite que le terrain sur lequel travaillent les entreprises pour réaliser ces grands travaux se détériorent.

Il est aujourd’hui plus que jamais fondamental de dépoussiérer ces pratiques qui causent de réels dommages aux intérêts du Capital et de ceux qui en sont les complices conscients, des pratiques qui ont toujours été le patrimoine commun des exploités.

C’est justement pour cette raison qu’il nous enchante de savoir que l’illustre pratique du sabotage est sortie de Val Susa et est apparue à Gênes au sein de la lutte contre le Terzo Valico, à travers les sabotages d’une vingtaine d’engins des chantiers de Trasta, d’Erzelli et de la zone de Castagnola, et plus récemment au cours de la grève générale du 14 novembre, quand d’anonymes travailleurs ont tranché les câbles à l’intérieur du centre d’opération de l’AMT, empêchant la communication entre les transports publics et la centrale : de Chiomonte à Gênes, le sabotage est compagnon de celles et ceux qui luttent.

Cette splendide nuit de mai, nous étions tou-te-s là, et nous avions tou-te-s bien en tête que le sabotage des engrenages du TAV est possible.

Solidarité avec toutes les personnes arrêtées et sous enquête
Solidarité avec celles et ceux qui s’opposent et luttent contre la dévastation et l’exploitation des territoires !

Texte publié sur InformaAzione traduit par Contrainfo.

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[No TAV Venise] Perquisitions et accusations de terrorisme pour avoir repeint un tribunal

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Venise – Dans les premières heures de la matinée du mardi 2 décembre 2014, les forces répressives ont perquisitionné l’ex-Ospizio Occupato Contarini pour une action No TAV ; l’accusation contre X est celle de 270sexies : l’accusation de terrorisme.

Ce matin, 2 décembre 2014, vers 10 heures 30, une quarantaine de Digos et de carbinieri en civil ont arrêté deux compagnons à l’extérieur de l’Ex Ospizio Contarini Occupato, à Santa Marta. Ils ont donc procédé, après plusieurs intimidations, à fouiller les deux compagnons, soustrayant par la force les clés de la maison occupée à l’un des deux.

Les flics sont donc entrés pour perquisitionner les locaux de l’espace, ont emporté des bombes de peinture et des pots de peinture qui reconduiraient à une action de solidarité No TAV ayant eu lieu le 16 novembre dernier, durant laquelle la façade du Tribunal de Venise a été repeinte de peinture rouge et de tags. Cette perquisition a pour motif la proximité toujours ouvertement démontrée envers le mouvement No TAV et, nous ne le découvrons qu’après, par le tristement célèbre délit de 270 sexies (actes à finalité de terrorisme), cette fois-ci dirigé contre des inconnus.

Le même délit pour lequel Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia sont en prison depuis le 9 décembre dernier pour avoir participé à une action de sabotage sur le chantier de Chiomonte !
La façon dont la magistrature de Venise cherche à utiliser les mêmes armes juridiques que celle de Turin apparaît clairement, avec ses manies de protagonisme et de recherche de carrières faciles, et ce afin de frapper, au-delà des No TAV directement impliqués dans des actions de sabotage, toutes les manifestations de solidarité vouées à faire s’écrouler cet infâme, autant que grotesque, château d’accusations.
Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire, le délit 270 sexies, introduit dans le code pénal en 2005 après les attentats de Madrid, crée un flou juridique dans lequel toute conduite vouée à « pervertir les institutions » (lire : toute protestation qui sorte, même un tout petit peu, des limites de la revendication démocratique) est potentiellement accusable de terrorisme, depuis le sabotage d’un compresseur à, à partir d’aujourd’hui, de la peinture sur un Palais de Justice.

Nous prenons acte du total manque de sens du ridicule de la procureur Francesca Crupi, de la Digos et des carabinieri vénitiens dans leur façon de procéder à une perquisition pour terrorisme en cherchant comme preuves des sprays et de la peinture liées à une opération de recouvrement de façade mais, en ces temps de chasse aux sorcières, plus rien ne nous étonne.

Nous réaffirmons avec force notre solidarité envers nos compagnon-ne-s arrêté-e-s et les prochains rendez-vous de lutte contre la Haute Vitesse, à partir des 7 et 8 décembre* en Val di Susa.

Les occupants et les occupantes de l’ex Ospizio Contarini


* (Note de Contra Info) : 7 décembre à 20h30 :MARCHE AUX FLAMBEAUX A SUSA, départ devant l’hôpital

8 décembre à 14h : RASSEMBLEMENT A CHIOMONTE (portail de la centrale), et pour ceux qui ont des bonnes jambes AU CHANTIER DE CLAREA

texte traduit par Contrainfo.

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[No TAV Val de Suse] 7-8 décembre 2014 : on part et on revient ensemble

Les procès, les prisons et les traités ne pourront pas nous arrêter !

7 décembre 20h30 : marche aux flambeaux à Susa (départ devant l’hôpital)

8 décembre 14h : rassemblement à Chiomonte (devant la centrale électrique). Ceux qui marchent bien pourront rejoindre le chantier du TAV de Clarea.

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télécharge l’affiche en pdf -> décembre_notav

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[No TAV Savoie] Rassemblement le 6 décembre à 14 heures devant la préfecture à Chambéry.

A l’occasion des Journées mondiales contre les projets nuisibles et imposés des 6-7 décembre le comité No-Tav de Chambéry se joint à l’appel du collectif « Tant qu’il y aura des bouilles, il n’y aura pas de barrage » de Sivens et appelle à un rassemblement à Chambéry le 6 Décembre 2014 à 14 heures devant la préfecture.

A Chambéry comme partout dans le monde, les États et les Multinationales imposent des projets pharaoniques et inutiles en suivant la logique suicidaire d’un développement économique infini. Ces grands projets entraînent la destruction des milieux naturels et des modes de vie ruraux. Ils aggravent la crise écologique en produisant de faux besoins matériels et énergétiques. De plus les grands projets inutiles sont avant tout conçus pour servir les intérêts d’une minorité dominante et ignorent totalement les besoins et les demandes des populations.

Le 6-7 Décembre 2014 seront les journées mondiales contre les projets nuisibles et imposés, c’est l’occasion pour nous de réaffirmer notre opposition à ces projets et ensemble lutter pour nous réapproprier notre planète et notre avenir, pour penser et construire une autre société.

Venez nombreux et nombreuses pour montrer vous aussi votre opposition aux projets nuisibles et imposés.

Rassemblement le 6 décembre 
à 14 heures devant la préfecture 
à Chambéry. 

Non au Lyon Turin et à son quartier d’affaire à la Cassine!

Agir ici comme ailleurs pour une société humaine sur une planète vivante et vivable à travers des alternatives sociales écologiques et solidaires. 

 

Comité No-Tav Chambéry

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Ces jours-là, ces nuits-là, nous étions tou(te)s présent(e)s !

25 années de mensonges sur le TAV, voilà ce qui se dégage et que le mouvement No Tav dénonce depuis toujours.

Aucune estimation de coûts sérieuse, des financements européens toujours plus incertains, l’absence d’un projet exécutif et d’une d’analyse coûts-bénéfices recevable, mais surtout l’inutilité de ce projet milliardaire confirmée noir sur blanc par experts et techniciens de toute Europe. Que se passe-t-il maintenant ?

Ministres et politiciens intéressés uniquement par la sauvegarde de leur fauteuil et autres chargés du projet répètent comme une litanie “tout est réglementaire, le TAV se fera” et pendant ce temps la mafia remercie et les poches des habituels se remplissent.

Tous ces milliards qu’ils veulent dépenser pour le TAV, ils pourraient l’utiliser pour restaurer les écoles qui s’écroulent, pour mettre en sécurité les territoires, pour soutenir ceux qui sont restés sans revenu et sans maison et qui, malgré tous leurs efforts, n’arrivent pas à la fin du mois.

2014_11_22_appellocorteoCes faits ont toujours été clamés par les No Tav qui depuis toujours luttent pour bloquer ce projet inutile et dévastateur.

Le parquet de Turin, avec les procès au No Tav, tente d’arrêter le mouvement, en créant un précédent avec l’accusation de terrorisme dans l’objectif de voir tous les mouvements sociaux enquêtés avec des hypothèses criminelles.

Le 14 novembre, 9 ans et 6 mois ont été requis contre les No Tav Chiara, Claudio, Mattia et Niccolo’, en prison depuis le 9 décembre dernier avec l’accusation de terrorisme pour acte de sabotage (l’incendie d’un compresseur) bien que la Cassation de Rome aie déjà exclu que l’on puisse parler de terrorisme. La sentence sera émise en décembre. Trois autres camarades sont en prison pour le même épisode en attente de procès.

Au mois de janvier, tombera également la sentence du maxi-procès contre 53 No Tav pour les faits du 27 juin et 3 juillet 2011, dates historiques de la lutte No Tav. Les procureurs ont demandé en tout presque 200 ans d’emprisonnement et plus de 2 millions d’euros pour dommage à personnes, matériel et à « l’image de l’Etat italien » !

CES JOURS-LA, CES NUITS-LA, NOUS ETIONS TOU(TE)S PRESENT(E)S !

LIBERTE POUR TOU(TE)S LES NO TAV

SAMEDI 22 NOVEMBRE

15h PIAZZA CASTELLO, TURIN

texte publié sur Comité No Tav Paris.

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Rémi, un de nous – Comuniqué du mouvement No Tav

rc3a9mi_fraisse1Il s’appelait Rémi. Un étudiant de Toulouse tué par une grenade assourdissante durant une nuit de siège du chantier du barrage de Sivens.
La police française appelle ça une arme non létale. Mais elles font mal.
Beaucoup ont été blessé, Rémi, lui, est mort. Une meurtre d’État. Il avait 21 ans. Nous ne le connaissions pas, mais c’était un de nous. Un parmi tant d’autres qui ont décidé de s’impliquer, de lutter contre l’imposition d’un projet inutile et coûteux. Contre la destruction d’une zone humide, pour une agriculture mesurée sur la qualité, pas sur le poids, pour une vie libérée de la logique féroce du profit.
La petite dimension, l’autogestion des territoires et des vies mêmes, une idée des relations sociales qui refuse le profit et choisit la solidarité, une utopie concrète pour beaucoup, partout, unis au-delà des frontières qui séparent les femmes et les hommes mais pas les marchandises.
En lisant les récits de ceux qui étaient dans les bois, on s’est senti dans nos bois, dans nos vallée, dans notre lutte.
Tant de fois, quand la violence des gouvernements nous a frappés, l’appui mutuel des luttes nous a offert une solidarité active. Aujourd’hui nous nous plaçons aux côtés de ceux qui se battent contre le barrage de Sivens, dans le deuil pour un compagnon de route, à qui on a volé la vie.

Il vivra dans les luttes de partout, il sera avec nous dans les mois et les années à venir.
Rémi, un de nous.
Une puissante étreinte collective à ses proches, à ses camarades.
Nous apportons notre soutien solidaire à ceux qui sont descendus et descendrons dans la rue pour que la mort de Rémi ne sombre pas dans le silence.

Le mouvement No-Tav

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Un camarade tué au Testet – Appel à manifester contre la violence d’Etat – à Nantes et ailleurs

Un camarade tué au Testet – Appel à manifester contre la violence d’Etat – à Nantes et ailleurs

Rassemblement ce lundi 18h devant la préfecture de Nantes –Rendez-vous dès 15H place du Bouffay pour préparer et informer

Les rassemblements en France :

  • A Gaillac, dimanche 18h place de la Libération
  • A Paris, dimanche 19h devant la préfecture
  • A Albi, lundi 14h ? 18h ? devant la préfecture
  • A Nantes, lundi 18h devant la préfecture, 15h place du Bouffay pour préparer et informer
  • A Rennes, lundi 18h devant la mairie
  • A Gap, rassemblement ce lundi devant la préfecture à 10h
  • A Brest, lundi 18h Place de la Liberté
  • A Poitiers, lundi 18h30 devant l’hôtel de ville de Poitiers.
  • A Rouen, lundi 18h devant la préfecture
  • A Lyon, lundi 19h devant la préfecture
  • A Marseille, lundi 17h30 au Vieux Port
  • A Forcalquier, lundi 16h devant la préfecture
  • A Périgueux, à 17h30 devant la prefecture
  • A Redon à 18h30 devant la sous-préfecture
  • A Nîmes : Ce soir (lundi 27/10) rassemblement à 18h devant la Préfecture
  • A Briançon 14h sous-préfecture.
  • A Clermont-Ferrand, 19h devant la préfecture
  • A Caen lundi 18h Préfecture.
  • A Saint-Étienne, 18h00 Préfecture
  • A Chambéry 18h Préfecture
  • A St Brieuc 18h à la Préfecture
  • A Millau, ce lundi 18 h devant la sous préfecture
  • A Nîmes, 18h à la préfecture
  • A Montpellier à 14h devant la préfecture
  • A Angers a 18h devant la préfecture
  • A Bruxelle a 18h Lieu : devant l’ambassade de France Adresse : 42 bd du Régent,
  • A Bas-Rhin à18h devant la préfecture
  • A La Roche sur Yon Mardi 28/10 18h place Napoléon

A Paris , hier, il y a eu une manif sauvage.

- Quelques collectifs contre les violences policières  :

  • Urgence, notre police assasine : urgence-notre-police-assassine.fr
  • Vies volées, à toutes les victimes des états policiers : atouteslesvictimes.samizdat.net
  • Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires : resistons.lautre.net
  • Observatoire des libertés publiques : quefaitlapolice.samizdat.net
  • CARILA : Comité anti-répression issu de la lutte contre l’aéroport (aux alentours de Nantes)

Pendant la nuit de samedi à dimanche un manifestant, Rémi, a été tué au cours des affrontements qui se sont déroulés lors du rassemblement contre le barrage de sivens au Testet. Environ 7000 personnes ont convergé sur la zad du Testet après des mois d’attaques policières, de destruction de la zone humide et des habitats de ceux qui la défendaient. En fin d’après midi puis plus tard dans la nuit, des dizaines de personnes s’en sont pris aux forces de l’ordre qui protégeaient le chantier. Elles souhaitaient ainsi marquer leur colère et retarder la reprise des travaux, initialement prévue pour lundi. Elles ont été repoussées à coups de flashballs, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de gaz lacrymogènes. D’après les témoignages des camarades du Testet, la personne décédée se serait écroulée suite à des tirs de grenade puis aurait été emmenée par les forces de l’ordre. La Préfecture affirme ne rien vouloir déclarer à ce sujet avant le résultat public de l’autopsie lundi. Le gouvernement a déjà commencé à stigmatiser les manifestants, et tente de diviser pour noyer le poisson. Mais ils savent bien que, quoi qu’ils fassent, cette mort aura des conséquences explosives.

Ce décès révoltant n’est malheureusement pas suprenant dans ce contexte. A Notre dame des landes, au Testet et partout où nous nous opposons à leurs desseins, nous avons dû faire face au déploiement crû de la violence d’Etat. Si nous avons bien compris de notre coté que nous ne pouvions nous contenter de les regarder docilement détruire nos vies, eux ont démontré qu’ils ne nous feraient aucun cadeau. Pendant les mois d’expulsion de la zad de Notre Dame des Landes, de nombreux camarades ont été blessés gravement par des tirs de flasballs et grenades. Sur la seule manifestation du 22 février 2014 à Nantes, 3 personnes, visées à la tête par des flashballs ont perdu un œil. Depuis des semaines au Testet plusieurs personnes ont été blessées elles aussi et d’autres accidents tragiques ont été évités de justesse lorsque des opposants se sont faits délogés, notamment des cabanes qu’ils avaient construites dans les arbres. Pourtant c’est bien, entre autre, parce que des milliers de personnes se sont opposées physiquement aux travaux, aux expulsions, à l’occupation policière de leurs lieux de vie que le projet d’aéroport de Notre dame des landes est aujourd’hui moribond, et que le barrage du Testet et ceux qui devaient lui succéder sont largement remis en question. C’est cet engagement en acte qui a donné une puissance contagieuse à ces luttes et qui menace partout aujourd’hui l’aménagement marchand du territoire.

Plus quotidiennement la répression s’exerce face à ceux qui luttent dans les prisons, dans les quartiers et dans les centres de rétention et entraîne là aussi son lot de morts trop souvent oubliées, plusieurs dizaines chaque année. Face aux soulèvements et insoumissions, la démocratie libérale montre qu’elle ne tient pas seulement par la domestication minutieuse des individus et des espaces de vie, ou par les dominations économiques et sociales, mais aussi par un usage déterminé de la terreur.

Nous appelons à occuper les rues et lieux de pouvoir partout dès demain, pour marquer notre tristesse, saluer la mémoire du camarade tué ce samedi et pour exprimer notre colère face à la violence d’Etat. Nous ne les laisserons pas nous tuer avec leurs armes dites « non léthales ». Réagissons avec force pour qu’il y ait un avant et un après cette mort. Affirmons plus fort que jamais notre solidarité avec tous ceux qui luttent au Testet et ailleurs contre leurs projets guidés par les logiques de contrôle et de profit, mais aussi avec tous ceux qui tombent plus silencieusement sous les coups de la répression partout ailleurs. Nous ne nous laisserons ni diviser ni paralyser par la peur. Nous continuerons à vivre et lutter sur les espaces qu’ils rêvent d’anéantir, et à leur faire obstacle.

Nous ne laisserons pas le silence retomber, nous n’oublierons pas !

Des occupant-e-s de la zad de Notre dame des Landes

une seconde manifestation se prépare pour samedi 14h

Plus d’infos zad.nadir.org – nantes.indymedia.org

Texte publié le 26 octobre sur le site de la ZAD

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PRISONNIER-E-S NO TAV – Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò revendiquent le sabotage du chantier de Chiomonte

Turin – 24 septembre 2014
En attente de plus amples informations, nous apprenons des compagnons présents lors de l’audience du procès contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò que les quatre, très en forme, la tête haute et souriants, ont revendiqué leur participation au sabotage advenu en mai 2013 sur la chantier du TAV de Chiomonte. En prenant la parole, ils sont partis à l’assaut du château d’accusations et de théorèmes que l’investigation essaye de superposer à une réalité beaucoup plus simple, en rejetant la catégorie de « terrorisme » superposée aux techniques de résistance No TAV, libérant ainsi le champ du langage et de la sémantique de la répression et de la domination.

Sur Macerie, les voix de Mattia, Niccolo, Claudio et Chiara lisant leur déclaration au tribunal. (en italien)

Vive la résistance No TAV !

Ci-dessous, les déclarations lues au procès :

MATTIA:
Je connaissais la Maddalena et la Val Clarea avant que n’y soit implanté le chantier de la grande vitesse. J’ai marché dans ces bois, j’y ai dormi, j’y ai mangé, chanté et dansé. Dans ces lieux, j’ai vécu de précieux fragments de vie aux côtés d’amis qui ne sont plus là aujourd’hui, et que je porte dans le cœur.
Je suis retourné là-bas de nombreuses fois au cours des années.
De jour, de nuit, le matin comme le soir ; en été comme en hiver, en automne et au printemps. J’ai vu cet endroit changer à mesure que le temps passait, les arbres tomber, abattus pas dizaines pour faire de l’espace aux haies d’acier barbelé. J’ai vu le chantier grandir et une partie du bois disparaître, de nombreux phares surgir hors de terre et l’armée arriver pour surveiller un terrain lunaire et désolé, avec les mêmes engins qui patrouillent dans les montagnes afghanes.
Et ainsi, je suis retourné une fois de plus en Val Clarea, pendant cette désormais célèbre nuit de mai.
Beaucoup de choses, trop, ont été écrites et dites sur cette nuit et ce n’est pas à moi, et cela ne m’intéresse d’ailleurs pas, de dire comment ce geste se transcrit dans la grammaire du code pénal.
Ce que je peux dire, c’est que cette nuit-là, j’étais moi aussi présent.
Que je n’aie pas été là dans le but de provoquer la terreur chez d’autres, voire pire, n’importe quelle personne peut le comprendre, pour peu qu’elle soir dotée d’un minimum de bon sens et ayant une idée même lointaine de ce qu’est la nature de la lutte No TAV et du cadre d’éthiques qui se coordonnent à l’intérieur duquel cette même lutte exprime sa résistance depuis plus de vingt ans.
Que j’aie été là pour manifester une fois de plus ma radicale inimitié envers ce chantier et, si possible, en saboter le fonctionnement, je vous le dis moi-même.
Et si nous avons décidé aujourd’hui de prendre la parole avant que ce procès ne s’aventure dans la jungle des expertises et des contre-expertises vocales, c’est tout simplement pour affirmer une vérité simple : ces voix sont les nôtres.
Là-dessus, l’accusation a construit son histoire.
Une histoire selon laquelle des téléphones deviennent les preuves de l’existence d’une chaîne de commandos, voire même d’une planification paramilitaire, mais la vérité – comme cela arrive souvent – est beaucoup plus simple et moins grandiose.
Il existe une devise en Val Susa, qui est entrée depuis des années dans le bagage commun de la lutte NoTAV et en oriente en pratique les actions contre le chantier.
Cette devise est : « Si parte e si torna insieme » [On part ensemble, on revient ensemble]. Ce qui signifie que dans cette lutte, tout bouge ensemble. On part ensemble, et on revient ensemble.
Personne n’est abandonné sur la route. C’est à cela que servaient les téléphones cette nuit-là, c’est à cela que se sont prêtées nos voix.
Parler au lieu de ça de chefs, d’organigrammes, de commandos, de stratèges, signifie vouloir projeter sur cet évènement l’ombre d’un monde qui ne nous appartient pas et pervertir notre propre façon d’être et de concevoir l’agir en commun.
En ce qui me concerne, je laisse aux enthousiastes spéculateurs à grand vitesse le triste privilège de n’avoir aucun scrupule vis-à-vis de la vie des autres, et je leur abandonne aussi le culte de la guerre, du commando et du profit à tout prix.
Nous gardons près de nous les valeurs de la résistance, de la liberté, de l’amitié et du partage, et c’est à partir de ces valeurs que nous chercherons à porter de la force partout là où les conséquences de nos choix nous mèneront.

Mattia.

CLAUDIO:

La nuit du 13 au 14 mai, j’ai pris part au sabotage du chantier de la Maddalena à Chiomonte. Voilà le voile levé sur le mystère. Je ne suis pas surpris du fait que les enquêteurs, dans leur tentative de reconstruire les faits, utilisent des mots tels qu’« assaut, attentat terroriste, groupes paramilitaires, armes létales ». Qui est habitué à vivre et à défendre une société fortement hiérarchisée ne peut comprendre ce qu’il s’est passé ces dernières années en Val di Susa. Pour le décrire, il ne pourra que puiser dans sa culture empreinte de termes belliqueux. Il n’est pas dans mon intention de vous ennuyer avec les raisons pour lesquelles j’ai décidé de m’engager dans la lutte contre le TAV et sur ce que signifie la défense de cette vallée. Je veux simplement souligner que tout ce qui peut avoir un rapport avec la guerre ou les armées me répugne.

Je comprends l’effarement de l’opinion publique et de ses affabulateurs par rapport à la réapparition de cet illustre inconnu, le sabotage, après qu’ils se soient tant démenés pour l’enfouir sous des quintaux de mensonges.
La lutte contre la train à grand vitesse a le mérite d’avoir dépoussiéré cette pratique, d’avoir su choisir quand et comment l’employer, et d’être parvenue à distinguer le juste du légal.
C’est aussi à elle qu’incombe la grande responsabilité de maintenir la foi et les espoirs que de nombreux exploités mettent en elle, et de faire savourer de nouveau le goût savoureux de la libération.

Je me permets de retourner quelques accusations à l’envoyeur. Nous sommes accusés d’avoir agi dans le but de toucher des personnes, ou en tout cas d’être totalement insensibles à leur présence, comme si nous éprouvions un profond mépris envers la vie des autres. S’il y a bien quelqu’un qui démontre un tel mépris, ce sont les les militaires qui exportent la paix et la démocratie aux quatre coins du monde, les mêmes qui président le chantier de la Maddalena avec dévotion et professionnalisme. En ce qui concerne l’accusation de terrorisme, je n’ai pas l’intention de me défendre. La solidarité que nous avons reçue depuis le jour de notre arrestation jusqu’à celui d’aujourd’hui démonte suffisamment bien une incrimination aussi hardie. S’il y avait derrière cette opération la tentative, pas tellement dissimulée, de régler son compte à la lutte NoTAV une bonne fois pour toutes, je dirais que cette tentative a misérablement échoué.

Claudio.

NICCOLO’:

Les motifs qui m’ont poussé en Val di Susa à prendre part à cette lutte sont nombreux ; les motifs qui m’ont poussé à rester et à continuer sur cette voie sont bien plus.
Il y a là-dedans un parcours de maturation collective, d’assemblées publiques et privées, de campements et occupations, de confrontations et d’affrontements. Là-dedans, ce qu’il y a, c’est la vie, celle de tous les jours, celle des aubes naissantes et des nuits blanches, de la gorge sèche sur les pentes rocheuses et des repas frugaux, des petits engagements et des grandes émotions.

A travers ce parcours, ceux qui luttent ont appris la précision du langage, à nommer les choses telles qu’elles sont, et non par l’emballage formel sous lesquelles elles se présentent, comme un chantier qui auparavant était un fortin et se transforme maintenant en forteresse. Des mots capables de restituer la portée émotive et l’impact de certains choix de l’adversaire sur nos propres vies, de qui a décider de s’embourber dans cette grande œuvre. Des mots dépoussiérés d’un lexique qui paraissait antique et qui se redécouvrent en fait dans toute leur puissance et leur simplicité par la description de nos propres actions.
Une finesse de langage dont je me rends compte qu’elle n’est pas si répandue que ça dans le monde qui m’entoure, lorsque je lis à propos d’improbables « commandos » qui, selon une certaine reconstruction, reprise entre autres par les journaux, auraient attaqué le chantier la nuit du 13 mai. Un mot ô combien malheureux, non seulement du fait de son appel à l’acte de commander mais aussi pour son allusion au mercenariat, inacceptable, par qui serait capable d’utiliser n’importe quel moyen afin d’atteindre ses fins.
Par qui lutte et a appris à canaliser avec intelligence jusqu’aux passions les plus fortes et impétueuses qui naissaient de tous les coups reçus lorsqu’un ami perdait un œil à cause d’un lacrymogène ou qu’un autre était en fin de vie.

En ce qui me concerne, la Val Clarea m’est amie depuis le moment où, en 2011, nous relancions la terre à mains nues dans les trous creusés par les pelleteuses pendant les agrandissements du chantier.
Je me souviens que d’entre les tentes de ce campement résonnait une chanson, parmi toutes celles qui avaient été inventées pour s’amuser et pour se donner de la force, sur l’air d’un vieux chant partisan. Le premier vers disait « Nous descendrons unis des bois de Giaglione ». Ces dernières années, ces mots ont de nombreuses fois été suivis, repris et relancés, et quelqu’un a décidé de le faire de nouveau cette nuit de mai, avec autant de conviction, et j’en faisais partie. L’une des voix derrière les téléphones est la mienne. Mais se focaliser sur une responsabilité personnelle pour en tisser plus ou moins les éloges n’est pas à même de restituer ce sentiment collectif qui a mûri dans les maisons de tant de familles, en vallée comme en ville, ou dans une discussion et un verre partagé dans un bar, sur les places et dans les rues, dans les moments conviviaux comme dans ceux les plus critiques. Un sentiment qui a su s’exprimer dans l’un des slogans les plus criés après nos arrestations et qui décrit bien ce à quoi appartient réellement ce geste : « dietro a quelle reti c’eravamo tutti » [derrière ces grilles, nous y étions tous]. Un slogan qui nous renvoie directement dans une assemblée populaire tenue à Bussoleno en mai 2013, lors de laquelle le mouvement dans son ensemble saluait et accueillait ce geste, en le nommant de son nom de sabotage.
Et si nous étions tous derrière ces grilles, un bout de chaque personne a su nous soutenir et nous donner de la force derrière ces barreaux. Pour cela, encore ici, quelles que soient les conséquences de nos actions, nous ne serons pas seuls à les affronter.

Niccolò.

CHIARA:

Vous ne trouverez pas dans cette salle les mots pour raconter cette nuit de mai.
Vous utilisez la langue d’une société habituée aux armées, aux conquêtes, aux vexations.
Les attaques militaires et paramilitaires, la violence aveugle, les armes de guerre appartiennent aux États et à leurs émules.

Nous, nous avons lancé notre cœur au-delà de la résignation.
Nous avons jeté un grain de sable dans l’engrenage d’un progrès dont le seul effet est l’incessante destruction de la planète sur laquelle nous vivons.

J’étais présente cette nuit-là, et la voix féminine qui a été interceptée est la mienne.
J’ai traversé une partie de ma vie aux côtés de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui, depuis plus de vingt ans, opposent un non sans appel à une idée qui dévaste le monde. J’en suis fière, et heureuse.

Chiara

Traduit de l’italien depuis Informa-azione (reçu par e-mail).

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