Le 31 décembre au soir, dans la salle municipale de Venaus, devant plus de milliers personnes, la mère de Carlo Giuliani est venue parler de son combat pour l’information de sa lutte contre les médias et de l’image qu’ils donnent des résistants.
Ce fut un moment d’émotion immense lorsqu’elle a parlé de la façon dont avait été caché le meurtre de Edo et la mort de Soledad [1] ; ce fut intéressant au possible d’entendre cette femme expliquer que les luttes devaient elles mêmes faire leur propre information. La lutte du Val Susa à ce moment là était proche de ces journées de juillet 2001 où le pouvoir et les journalistes avaient désigné les manifestants comme des brigands. Si un immense travail n’avait pas été fait contre cette image, pour une information véritable, jamais la population n’aurait compris.
Pour la grande lutte du Val Susa contre le TGV, c’est la même chose. Elle rencontre les business politique, économique, médiatique et ceux ci ne prennent pas de demi mesure. Seule leur information compte et tous les coups bas sont permis.
À une très petite échelle, mais c’est parce que le collectif commence son travail pour la manif de Chambéry, l’association « Nord Isère », proche des collectifs d’associations de madame Le Page, n’a rien trouvé de mieux que d’envoyer des infos mensongères et calomnieuses au président de la Communauté Montana [2]sur la manif de Chambéry et sur les organisateurs. La Stampa les a reprises dans son édition du vendredi 30 décembre.
Les habitants du Val Susa subissent eux depuis des mois ces campagnes d’intox. Ils viendront nombreux samedi à Chambéry pour rencontrer la population et expliquer leur point de vue.
La manifestation de Chambéry
démarrera à 14h, place du Palais de justice.
Voir aussi sur Indymedia Grenoble l’article : « Val Susa : La loi du plus fort – Le bâton et la carotte » qui amène encore plus d’éléments au débat.
Notes
[1] Edo est retrouvé pendu dans sa cellule de la prison de Turin le 28 mars 1998 ; il avait été incarcéré parce que soupçonné de faire partie d’un groupe, « Les loups gris », ayant revendiqué des actes de sabotage entre 1996 et 1998 contre les travaux du TGV et des attentats contre des entreprises chargées de préparer le chantier.
Brièvement incarcérée pour le même motif, Soledad fut retrouvée morte en juillet 98 dans la communauté où elle était assignée à résidence.
[2] Communauté Montana : communauté de montagne regroupant plusieurs villes et villages du Val Susa.
texte publié le 4 janvier 2006 sur Rebellyon.