Ce mardi 6 décembre à 3 h du matin, à Venaus, la police a attaqué le camp de résistance au TGV Lyon-Turin

Après la manifestation de la vallée le 16 novembre contre le TGV Lyon-Turin, les opposants de plus en plus nombreux avaient décidé d’empêcher tous travaux préparatoires et notamment les sondages. Ce mardi, alors qu’une manifestation de 30.000 personnes se déroulait dans le val Susa, 5.000 autres personnes avaient occupé le chantier des sondages à Venaus. Lundi 5 décembre le ministre de l’intérieur italien, fort de l’appui européen et du conseil régional Rhone Alpes, déclarait qu’il envoyait sur les lieux 9.000 policiers supplémentaires.

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Depuis mardi 29 novem­bre 5.ooo oppo­sants occu­paient jour et nuit le chan­tier (voir cet arti­cleet celui-ci) Déjà diman­che, les cama­ra­des pré­sents nous signa­laient des convois avec véhi­cu­les blin­dés qui remon­taient la vallée. Hier une comu­ni­ca­tion télé­pho­ni­que avec Radio Labo avait été brouillée.

Aujourd’hui à 3h du matin, le mardi 6 décem­bre, les poli­ciers anti émeutes ont atta­qué le camp. Faisant preuve d’une sau­va­ge­rie sans nom, ils ont fait 3 bles­sés graves et en plus un homme est resté sur le ter­rain pen­dant une heure dans la neige et le froid, étendu au milieu de poli­ciers qui empê­chaient les ambu­lan­ces pri­vées et les mani­fes­tants de s’appro­cher.

Étendu sans bouger, livide, les cama­ra­des pré­sents pen­sent qu’il est mort.

Depuis l’annonce de l’atta­que, les habi­tants de toute la vallée de Venaus à Turin sont des­cen­dus dans la rue, les églises ont sonné le tocsin, et petit à petit tout s’est arrété pour une grève géné­rale : usines, écoles, bureaux, établissements publi­ques, trains de ban­lieue…

Des mani­fes­tants ont com­mencé à blo­quer l’auto­route, les routes natio­na­les, la ligne inter­na­tio­nale, des bar­ra­ges, des bar­ri­ca­des se sont orga­ni­sés dans les vil­la­ges de la vallée par des per­son­nes de tous âges, des plus jeunes aux plus vieux, pour empê­cher les poli­ciers « assas­sins » de redes­cen­dre dans leur cam­pe­ment après Turin. Un face à face très vio­lent se déroule depuis ce matin entre 5.000 mani­fes­tants et la fli­caille à Bussoleno.

La gare cen­trale de Turin est occu­pée par les mani­fes­tants qui blo­quent le départ des trains et toute la gare. Une mani­fes­ta­tion a eu lieu à Milan. Au fur et à mesure que la nou­velle se répand des manifs spon­ta­nées ont lieu dans toute l’Italie.

Hier les cama­ra­des nous par­laient de cette énorme mani­fes­ta­tion qui se pré­pare pour le 17 décem­bre à Turin pour lutter avec la vallée contre ce projet d’assas­sins.

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À l’heure où l’europe sociale se cons­truit, où il est de plus en plus évident que la crois­sance se fait contre nous tous, au mépris de la popu­la­tion, il serait énorme que nous ne puis­sions orga­ni­ser une soli­da­rité effec­tive avec nos cama­ra­des ita­lien­nes et ita­liens, que nous res­tions les bras croi­sés face à ce mépris des auto­ri­tés qu’elles soient euro­péen­nes ou régio­na­les.

No Pasaran !

 

texte publié le 6 décembre 2005 sur Rebellyon.

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