Nous pourrons en parler ensemble avec des Italiens qui ont participé à la lutte dans le Val Susa le jeudi 4 mai à 19h à la Librairie La Gryffe, 5, rue Sébastien Gryphe – Lyon 7ème. Projection d’un film sur la lutte en Italie.
Ce débat est organisé par “No-Pasaran” et le “Collectif Lyonnais NON au Lyon-Turin”.
Depuis 10 ans les habitants du Val Susa, la vallée du Piémont italien concernée par le passage du TGV Lyon-Turin, luttent massivement contre la réalisation du projet, par les moyens les plus divers (occupation du futur chantier, grève générale, manifestations) sur un mode d’organisation très autogestionnaire.
Ce projet, qui comprend le percement d’un tunnel de 53 km, est une catastrophe économique et écologique, car en plus du coût énorme (13 milliards d’euros), et du bruit permanent que ce chantier va engendrer pendant 15-20 ans, il représente une grave menace pour l’environnement car les quantités énormes de déblais qui seront rejettés sont chargés en amiante et en uranium.
Ce projet de ligne ferroviaire viendra s’ajouter aux infrastructures existantes (autoroute, deux routes nationales, une ligne ferroviaire actuellement sous-utilisée et deux lignes électriques) où il est prévu un flux continu de trains, ce qui aura des conséquences graves sur la santé des riverains (pollution sonore et électromagnétique, ainsi que des cancers dûs à l’amiante et à l’uranium).
Certains pensent que ce projet ferroviaire va permettre un transfert de la route vers le rail. Il n’en sera rien ! Dans ce monde dominé par le libéralisme où les capitalistes veulent produire au moindre coût pour augmenter leurs bénéfices, ce projet de ligne va faciliter les délocalisations en augmentant encore le trafic des marchandises. Il va contribuer ainsi à l’absurdité de ce système où, pour être fabriqué, un produit traverse toute l’Europe, et avec tous ses effets néfastes (accidents, transports vides, usure des routes).
Ce projet de TGV Lyon-Turin intéressera essentiellement les hommes d’affaires. Quant aux populations de la Maurienne et du Val Susa, elles n’en tireront aucuns bénéfices car ce train s’arrêtera dans peu de gares locales à la différence des lignes actuelles. Certains disent en outre que le chantier va créer de l’emploi ? Certainement pas ! Les promoteurs du projet préfèreront embaucher une main d’oeuvre étrangère sous-payée. Il serait de beaucoup préférable de relocaliser l’économie et de diminuer ainsi le trafic des marchandises.
Face à cette logique de profit, qui ignore le respect et la dignité des populations, face à ses ravages sur l’environnement, nous devons nous mobiliser pour créer un rapport de forces suffisant pour stopper ce capitalisme cynique et dévastateur.
P.-S.
Venez rejoindre le “Collectif Lyonnais NON au Lyon-Turin” 4, rue Bodin 69001 Lyon :
nonaulyonturin-lyon(Arobase)no-log.org
Texte publié sur Rebellyon le 1er mai 2006.