De la lutte contre le Lyon-Turin à la lutte contre le doublement de L’A7

Le mercredi 26 avril a eu lieu une réunion publique organisé par l’Etat en vue d’une enquéte pour la construction d’une deuxième autoroute dans la vallée du Rhone. Le collectif Lyon Turin Ardéche Drôme est allé amener notre solidarité, contre cette nouvelle infrastructure,aux populations qui se mobilisent (réunion à Chabeuil 300 personnes présentes par exemple). De nombreux panneaux sont apparus dans les campagnes qui vont être traversées.

Voici le texte du réseau trans­port qu’ils ont envoyé avant la réu­nion :

Mercredi 26 avril à 18h, au parc des expo­si­tions, aura lieu la 2e réu­nion publi­que à Valence du débat sur les trans­ports en Vallée du Rhône. Le thème en sera la santé et la sécu­rité. Pour expri­mer notre refus de nou­vel­les auto­rou­tes, le Réseau Actions Transports Drôme Ardèche lance un mot d’ordre de pro­tes­ta­tion qui se tra­duira lors de cette réu­nion par un chahut d’une minute. Vous tous êtes invi­tés à y par­ti­ci­per, le dérou­le­ment va en être le sui­vant : Un inter­ve­nant du Réseau Actions Transports (un méde­cin) pren­dra la parole (3 minu­tes) pour résu­mer la situa­tion insup­por­ta­ble pour les rive­rains des infra­struc­tu­res de trans­port, rou­tiè­res notam­ment, et le coût exhor­bi­tant pour la société. Il sor­tira ses cou­ver­cles de cas­se­role et invi­tera toute la salle à faire une minute, non pas de silence, mais de bruit avec lui (après avoir demandé à la com­mis­sion de déclen­cher pour une minute le magni­fi­que chrono électronique de la salle). Il tapera pen­dant une minute sur ses cou­ver­cles avec tous ceux qui auront aussi amené leurs cas­se­ro­les ou autres usten­si­les bruyants, et avec ceux qui vou­dront se join­dre à la pro­tes­ta­tion en tapant des pieds ou toute autre forme bruyante. Il remer­ciera tout le monde de cette expres­sion très démo­cra­ti­que. Le but n’est pas de per­tur­ber la réu­nion publi­que mais d’expri­mer le ras le bol et la mobi­li­sa­tion des popu­la­tions pen­dant une minute. Cette inter­ven­tion aura lieu à un moment non encore déter­miné de la réu­nion. Si vous êtes sym­pa­thi­sants de ce ras le bol et/ou par­tants pour vous join­dre à ce chahut

Voici ici le texte que nous avons dis­tri­bué. Une dis­cus­sion a eu lieu devant le parc des Expos sur cette société qui trans­porte n’importe quoi, pour le profit de cer­tains et aussi une expli­ca­tion de la lutte dans le Val Susa, en met­tant en avant que nous étions pour le fer­rou­tage, mais sur­tout que cette société était devenu folle et qu’elle mépri­sait les popu­la­tions. A cette occa­sion nous avons aussi ren­contré Gérard Leras pre­si­dent de la com­mis­sion trans­port de la région et pro­pa­gan­diste de la liai­son fer­ro­viaire Lyon Turin, qui en tant que Vert défend les popu­la­tion contre les voi­tu­res. Et aussi contre cette auto­route.

Voici ici le texte (lettre tract ins­pi­rée de l’action « Pas en mon nom) que nous avons dis­tri­bué. Cette lettre est adressé au Président de la Région Rhone Alpes

Monsieur,

Nous habi­tants de la région, nous ne pou­vons accep­ter que vous fas­siez les tra­vaux ( ligne fer­ro­viaire Lyon Turin) au nom de la col­lec­ti­vité, c’est à dire en notre nom à chacun. En effet pour des rai­sons tech­ni­ques, envi­ron­ne­men­ta­les et économiques, faire en notre nom ces tra­vaux serait contraire à notre accord moral. Voici som­mai­re­ment quel­ques rai­sons expo­sées qui nous font refu­ser ce projet

LES LIGNES FERROVIAIRES EXISTANTES SONT SATUREES. En réa­lité la ligne fer­ro­viaire actuelle Turin-Modane n’est uti­li­sée qu’à 38% de sa capa­cité. Les navet­tes pour les TIR par­tent chaque jour tris­te­ment vides. (Mais elles ont été redé­cou­ver­tes et prises d’assaut pen­dant la période de fer­me­ture du Fréjus pour incen­die). La liai­son fer­ro­viaire directe Turin-Lyon a été sup­pri­mée à cause du manque de pas­sa­gers. Et le flux de mar­chan­di­ses, – pour ceux qui veu­lent cette œuvre, pré­voient une aug­men­ta­tion expo­nen­tielle , alors qu’il a au contraire baissé de 9%l’année der­nière !

LE TGV ENLEVERA LES TIR DE LA VALLEE. En réa­lité pour com­men­cer, les 10 à 15 années de chan­tier néces­sai­res pour cons­truire la ligne Turin-Lyon por­te­ront sur les routes de la vallée et de la ban­lieue de Turin quel­que 500 camions par jour (et la nuit) pour le trans­port des maté­riaux exca­vés des tun­nels vers les lieux de sto­ckage. Ce qui com­por­tera une forte aug­men­ta­tion de pol­luants et de pous­siè­res. Dès que la phase apo­ca­lyp­ti­que de chan­tier sera ter­mi­née et la grande œuvre réa­li­sée, qui nous dit que les mar­chan­di­ses pas­se­ront de l’auto­route à la nou­velle ligne fer­ro­viaire ? Au contraire. Les pro­mo­teurs de l’œuvre et de récen­tes études d’ingé­nie­rie des trans­ports nous disent que seu­le­ment 1% du trafic actuel sur route se dépla­cera sur la ligne fer­ro­viaire. Quel bel avan­tage !

LA LIGNE TGV TURIN-LYON APPORTE DU TRAVAIL aux habi­tants de la Maurienne. En réa­lité, comme c’est le cas pour toutes les infra­struc­tu­res en cours de réa­li­sa­tion, il s’agi­rait de tra­vail pré­caire, pour une main d’œuvre en grande partie extracom­mu­nau­taire. En outre les entre­pri­ses adju­di­ca­tai­res appor­te­raient des tech­ni­ciens et des ouvriers de leur région.

LA LIGNE EST PRESQUE ENTIEREMENT SOUS TUNNEL. QUEL MAL PEUT-ELLE FAIRE ? En réa­lité elle fait très mal. Le tracé pré­voit une gale­rie de 23 km à l’inté­rieur du Musinè, une mon­ta­gne char­gée d’amiante. La taupe qui creu­sera la roche déga­gera dans l’air de nom­breu­ses fibres d’amiante. Invisibles et léta­les. Le vent les por­tera par­tout. Le foehn les por­tera jusque dans le centre de Turin. Respirer des fibres d’amiante pro­vo­que un cancer des pou­mons (méso­thé­liome pleu­ral) dont on ne réchappe pas. L’amiante est un maté­riau hors-la-loi depuis 1977. Creuser des tun­nels dans un tel endroit est illé­gal et cri­mi­nel. Et encore : le tunnel Italie-France de 53 km creusé dans le Massif d’Ambin ren­contrera (en plus des nappes d’eau et des sour­ces qui seront détrui­tes) aussi de la roche conte­nant de l’ura­nium. Et encore : une ligne sous tunnel com­porte de nom­breu­ses gale­ries plus peti­tes, trans­ver­sa­les à la gale­rie prin­ci­pale. On les appelle gale­ries de ser­vice, ou de manière plus sym­pa­thi­que « fenê­tres ». Il y en aura 12 ! Avec autant de chan­tiers, tous ados­sés à des cen­tres habi­tés. Ce sera un enfer de bruit, de pous­sière, des camions allant et venant sur les rues étroites des vil­la­ges, de jour comme de nuit, pen­dant 15 ans au moins.

CETTE ŒUVRE FAIT DU BIEN A L’ECONOMIE PARCE QU’ELLE MET EN MOUVEMENT DES CAPITAUX PRIVES. En réa­lité le coût estimé de 20 mil­liards d’euros est entiè­re­ment à la charge de la col­lec­ti­vité. Il s’agit d’argent public mais confié à des par­ti­cu­liers, selon cette dia­bo­li­que inven­tion qu’est l’entre­pre­neur géné­ral. C’est l’Etat Italien qui garan­tit. Aucun par­ti­cu­lier n’y mettra un euro, sur­tout après l’expé­rience du tunnel sous la Manche qui a causé la faillite de ceux qui en avaient acheté les bons. Les gros­ses sommes d’argent qui ser­vent à cette œuvre seront sous­trai­tes aux lignes fer­ro­viai­res exis­tan­tes (déjà sinis­trées), aux hôpi­taux, aux écoles et à tous les ser­vi­ces d’uti­lité publi­que et au déve­lop­pe­ment des énergies renou­ve­la­bles des­ti­nées à rem­pla­cer le pétrole. Cette oeuvre fait du bien à l’europe Les Italiens, pour étayer leurs inquié­tu­des voire leurs cer­ti­tu­des, ont pré­senté 4 rap­ports : 1. Risques de pol­lu­tion par l’extrac­tion de 500000 m3 d’amiante blan­che (voir rap­port), 2. Risques de pol­lu­tion par l’extrac­tion d’une quan­tité sen­si­ble­ment équivalente d’ura­nium, 3. Risques géo­lo­gi­ques par la modi­fi­ca­tion et pol­lu­tion des écoulements natu­rels, 4. Risques sani­tai­res – déjà cons­ta­tés après le per­ce­ment du tunnel rou­tier – qui seront encore aggra­vés par l’évacuation des gra­vats qui se fera à l’air libre, par tapis, sur une lon­gueur de 45 km en direc­tion du Grand Paradis où ils seront sto­ckés, zone for­te­ment ven­teuse.

Voici agréer Monsieur notre colère pro­fonde et dura­ble

P.-S.

Nous continuerons sur cette voie avec les habitants qui vont être traversé par cette autoroute. Le projet passe par la Drome et l’Ardèche et attérit à Lyon.

Pour plus d’infos : adresse provisoire du collectif le laboratoire 8 place Stjean valence 26000

texte publié sur Rebellyon le 29 avril 2006.

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