L’ennemi intérieur au Val di Susa (avec une réponse…)

1) « L’ennemi intérieur au Val di Susa »
Texte critique sur l’organisation au sein du mouvement No Tav publié sur Le Jura Libertaire.

Il ne s’agit pas ici de faire le procès d’un mouvement dans son ensemble mais simplement de témoigner sur ce que nous avons vu et vécu.

Cela fait maintenant plus de 20 ans que les habitants du Val di Susa se battent contre le projet de ligne TGV, ou TAV en italien, devant relier Turin à Lyon.

On ne reviendra pas sur l’inutilité d’une telle liaison au cout pharaonique, désastreux pour l’environnement (présence d’uranium et d’amiante dans les montagnes), qui défigurerait un peu plus des vallées déjà bien abimées par l’autoroute et par une autre ligne de chemin de fer.

Le propos est ici de savoir comment et par quels moyens lutter contre ce monstre moderne.

Certaines personnes de notre collectif sont restées plusieurs semaines au camp No Tav, d’autres n’ont fait que passer.

Nous étions venus une première fois durant l’été 2011 avant et après l’expulsion par la police du « presidio » [Difficilement traduisible en français, un presidio est un rassemblement ou une occupation active et illégale avec souvent casques, barres de fer et compagnie au cas où la police viendrait créer des problèmes] de la Maddalena le 27 juin. Nous avions trouvé des collectifs anti-autoritaires de toute l’Italie. Plusieurs cuisines vendaient de la bouffe à prix libre pour financer les luttes anti-carcérales ou anti-répression, d’autres étaient venus avec des infokiosques, les grands-mères de la vallée cuisinaient végétarien parce que « on commence à vous connaître, vous les militants », les assemblées étaient prévues à l’avance et étaient bien suivies par rapport au nombre de personnes sur le camp, des ateliers « fabrication de boucliers » se succédaient aux échanges de savoir. Et si pas mal de gens appelaient à la non-violence active, personne ne se permettait de faire la morale à ceux qui avaient choisi une autre stratégie de lutte. En cet été 2011, une vraie hargne, une réelle envie de se battre contre le TAV était perceptible sur le camp.

Selon certains témoignages, le mois de juillet 2012 fut pareillement combatif.

Mais la donne était toute différente en ce mois d’août 2012.

À part quelques individuEs isoléEs, il n’y avait pas de groupe se revendiquant comme anarchiste ou anti-autoritaire. Le camp était tenu par les membres de l’Askatasuna, un « centro sociale » de Turin occupé par des autonomes marxistes-léninistes.

Plus aucune trace des cantines autogérées, la viande et le poisson sont réapparus au menu de la cuisine à prix libre « minimum un euro ». Il n’y avait aucune rotation des tâches, si l’on était accueilli à bras ouvert pour nettoyer les chiottes, il fallait presque insister pour participer au bar.

Les assemblées étaient animées par l’Askatasuna et leurs amiEs, elles se faisaient chaque jour à des horaires différents, parfois à une heure autre que celle annoncée. Il n’y avait aucun appel au mégaphone, c’est par hasard ou en tournant continuellement dans le camp que l’on pouvait avoir l’occasion d’y assister. Hasard ou pas, ces assemblées avaient une importance capitale aux yeux des organisateurs du camp. Sans oublier qu’elles se déroulaient uniquement en italien et sans traduction. Si les groupes étrangers n’avaient pas la chance de compter parmi eux des individus parlant italien, ils étaient automatiquement exclus du débat. Ce qui, de fait, assurait aux tenants de l’assemblée le monopole des actions et donc de la lutte.

Ainsi la veille du 15 août 2012, l’assemblée avait décidé de faire plusieurs grands feux festifs autour du camp de flics qui protège les travaux. Cette action devait être pacifique. Nous avons donc quitté le camp No Tav sans aucun masque à gaz ni équipement particulier. La seule action consistait à taper sur les grilles en fer du mur d’enceinte du camp de flics. Quelques incontrôlables ont tout de même fait un joli trou dans le mur et lancé des caillasses sur les véhicules de police. Les flics n’ont pas eu à intervenir, des léninistes du camp ont fait la police eux/elles-mêmes, à coup de « arrêtez, nous n’avons pas de masque à gaz », « le 31 août oui mais pas aujourd’hui, ça n’était pas prévu », « le 31, nous attaquerons massivement les flics mais pas maintenant ». À croire que la rage et la révolte doivent s’organiser selon un agenda ordonné et prévu des semaines à l’avance.

De retour au camp No Tav, et après quelques nouvelles provocations, les flics ont sorti le canon à eau. Des pierres ont volé et rebelote, les léninistes expertEs en révolution sont venuEs calmer les ardeurs, de manière plus agressive cette fois-ci. Le rapport de force n’étant pas en faveur de ceux qui voulaient en découdre, les actions contre le camp de flics se sont arrêtées là. Par le passé les communistes autoritaires n’ont pas hésité à frapper et mettre à terre ceux qui ne respectaient pas leurs consignes.

Les insultes « schiavi, servi » (esclave, serf) jusque là réservées aux flics ont aussi fusé vers les communistes. Et pour le plus grand plaisir des flics et des stals (c’est en tout cas comme ça que nous les appelions), le reste de la nuit fut calme.

Rendez-vous était donc donné pour le 31 août pour attaquer le camp du Tav.

Environ 200 personnes équipées ont quitté le village No Tav vers 21H30, pour une interminable marche à travers les sentiers de montagne qui ne s’est terminée que vers 3H du matin.

De fait, vers 22H une dizaine de flics bloquaient les sentiers qui mènent à leur camp. Une « assemblée » spontanée s’est réunie pour décider de la marche à suivre. Celle-ci consistait à venir prendre les consignes auprès des chefs plus qu’à décider de manière collective ce qu’il fallait faire. On a donc fait marche arrière pour se faire balader encore 2H dans les montagnes dans d’inutiles détours et allers-retours pour finalement revenir au point de départ.

Une attaque du camp de flics s’est enfin mise en place et a permis de faire tomber une quinzaine de mètres de barrières, de caillasser et de mettre le feu à deux blindés canons à eau. Au bout de 20 minutes, alors que les flics reculaient, on ne sait trop qui a déclaré que l’action était finie et qu’il fallait repartir. Le chant de retrait (« on vient ensemble, on repart ensemble ») a été entonné, tout le monde a alors quitté la zone de front pour reprendre la randonnée nocturne.

Pourquoi être parti au bout de seulement 20 minutes ? D’habitude les affrontements pouvaient durer plusieurs heures. Tout porte à croire que les communistes ont eu peur de ce qu’ils/elles n’avaient pas prévu, de ce qu’ils/elles ne contrôlaient pas et ont de ce fait précipité le retrait du cortège.

Un goût amer nous restait en travers de la gorge en revenant au camp. D’autant que l’on apprendra plus tard qu’il y avait parmi nous, sans que personne ne le fasse savoir, un ou une journaliste professionnel(le) travaillant pour le compte de Il fatto quotidiano un journal de centre-gauche italien. Celui/celle-ci a pu filmer une partie de l’action et la publier sur le site du journal sans que cela ne soit discuté.

Finalement cette attaque s’apparentait aux méthodes des « tutte bianche » des années 90 ou des « disobeddienti » italiens pour qui la lutte consiste à se frotter aux forces de l’ordre, le temps de prendre quelques photos et quelques vidéos afin de montrer aux médias que l’on se bouge mais repartir aussitôt que les choses dégénèrent pour de vrai, comme ce fut le cas ici après l’incendie des deux canons à eau.

À l’assemblée du lendemain de l’action, qui devait se tenir à 18H mais qui eut lieu à 15H pour des raisons inconnues, les chefs des communistes autoritaires se sont félicités de la balade en forêt : « c’est très positif, nous avons exploré de nouveaux sentiers » (sic), par contre, tous se sont indignés de voir les blindés de la police en feu. Comme cela n’avait pas été décidé en assemblée, cela n’aurait pas dû avoir lieu. Il ne leur est pas venu à l’idée que personne ne peut pas parler en public d’actions qui peuvent mener à plusieurs années de prison. D’autres communistes sont allés jusqu’à condamner les actions de la même nuit à Turin où plusieurs banques impliquées dans la construction du TAV se sont fait défoncés. Selon eux, toute action signée No Tav réalisée en Italie ou ailleurs devrait être discutée et décidée en assemblée au camp No Tav et nulle part ailleurs.

À noter que le « gourou stal » (c’est ainsi que nous l’appelions) a ajouté que s’il avait été là pendant l’action, « ça ne se serait pas passé comme ça », sous-entendant qu’il aurait repris les choses en main. Au milieu des affrontements, grande gueule ou pas, il se serait vite fait remettre à sa place.

Évidemment tout ne fut pas négatif. Mais les rencontres intéressantes et les bons moments ne doivent pas faire oublier la réalité politique du camp.

Les leçons de cette histoire ? Rien que l’on n’ignorait jusque là. À savoir qu’il ne faut jamais croire les autoritaires, ne jamais leur faire confiance, s’ils n’ont plus le contrôle ils feront tout pour le retrouver, au détriment du mouvement, au détriment de toute initiative individuelle. Au Val di Susa comme ailleurs, plus que par la lutte, les communistes autoritaires sont d’abord intéressés par le contrôle de la lutte.

Quelques anarchistes francophones

publié sur Le Jura Libertaire le 26 octobre 2012.

2) « L’ennemi intérieur au Val Suse ?« 
Réponse au texte critique sur l’organisation au sein du mouvement No Tav publié sur Comité No TAV Paris.

J’ai lu un article intitulé L’Ennemi intérieur en Val Suse, publié le 26 octobre en France, sur “Le Jura Libertaire”. Je suis un No Tav convaincu et je suis aussi convaincu, comme tous les No Tav, que l’extension de la lutte en France soit de grande importance pour son succès. Dans ce papier en revanche, sont énumérées une multitude de critiques au camping de Chiomonte, et surtout une série assez longue de mensonges.  J’ai passé tout l’été (de même que tout l’été précédent) à Chiomonte et j’ai participé aux initiatives de lutte et de résistance contre la militarisation. Quand je ne suis pas en vallée, j’habite au centre social Askatasuna de Turin, mentionné à plusieurs reprises dans le document et décrit comme organisateur ou  »gérant » du camping.

Sauf que L’Eté No Tav n’a pas été organisé ni géré par mon centre social (avec lequel les signataires du texte identifient probablement, de manière imprécise, tout/e/s les camarades autonomes de Turin et de Val Suse) mais, pour la première fois, par la coordination des comités de la vallée qui se sont réunis pendant tout l’été dans les différents villages.

Dans le document il est affirmé qu’à cause des « autonomes de l’Askatasuna », la cuisine et le bar n’étaient pas autogérés, qu’on y mangeait de la viande et qu’un prix minimum à 1 euro avait été fixé. Toutefois, il n’en a pas été ainsi : la cuisine a été autogérée par les comités (animés par la population de la vallée) et ce par décision du comité de coordination, tandis que le bar a été géré dans un premier temps par le Komitato Giovani No Tav (Komité Jeunes No Tav) de la vallée et par la suite par tous les participants au camping, sur la base d’un planning autogéré et de référents choisis pendant les assemblées.

Toutes ces choix, y compris celui de ne pas bannir la viande des repas et de demander la contribution d’un euro, ont été faits par le mouvement et non par une de ses composantes.

Je ne comprends pas pourquoi diffuser des informations mensongères sur des sujets apparemment peu approfondis.

Sur certains points vous avez raison : le mouvement par exemple, devra faire davantage d’efforts pour trouver des interprètes et permettre une meilleure traduction pendant les assemblées. Il est en effet évident que vous avez peu et mal compris ce qui s’est passé. Revenons par exemple sur les faits du 15 août dernier : pendant la nuit des feux, bien que l’assemblée du camping ait choisi une modalité de lutte tranquille pour la soirée, certains camarades ont commencé à endommager le mur du chantier en Val Clarea. Il n’y a alors eu aucune dramatisation de cette initiative, mais une confrontation très tranquille à l’issue de laquelle a été convenu que ce n’était pas la peine de lancer un affrontement avec la police ce soir-là afin de respecter la décision de l’assemblée. C’est pour cela qu’il a été expliqué à ceux qui voulaient réagir aux canons à eau, que dans cette situation-là, il était préférable d’avoir tous le même comportement.

Le mouvement No Tav s’est toujours approprié les modalités d’actions collectives, ce n’est pas une grande nouvelle; mais il ne faut pas juste en avoir conscience lorsque ces modalités sont satisfaisantes, amusantes ou encore individuellement partagées. Chacun est libre de ne pas reconnaître le contexte collectif comme lieu décisionnel, sur la base de ses propres idées, mais il ne peut imposer cette attitude et ses idées à un mouvement populaire qui, pendant des années, a choisi l’assemblée comme forme la plus judicieuse pour permettre à toutes les instances de se confronter et produire une initiative collective. Les idéologies n’ont rien à voir, c’est une question de respect et de méthode. Le mouvement a fait ce choix de façon autodéterminée et ne peut se soumettre à aucune autorité extérieure, et à la vôtre non plus; il ne suffit pas de se définir  »anti-autoritaire » pour être considéré respectueux de l’autonomie et de la liberté des parcours de lutte … il est nécessaire de le démontrer dans les faits.

Je trouve pathétique que vous insultiez les No Tav qui vous ont invité à respecter les décisions de l’assemblée, en les appelants « policiers ». Bien loin d’illustrer votre « anti-autoritarisme », vous ne donnez la preuve que de votre incapacité à respecter les autres, je ne dis pas dans la discussion, mais ne serait-ce que dans l’offense. Au lieu de désigner certains No Tav comme « policiers», il aurait été plus pertinent de votre part d’éviter de fournir aux vrais policiers (italiens et français) des informations détaillées sur des présumées décisions que les camarades (rendus identifiables grâce à vos indications sur le nom de notre endroit occupé) auraient pris en matière de pratiques illégales à propos de la journée du 31 août et de son « organisation » présumée.  Cela, surtout dans un contexte comme celui de la Val Suse, caractérisé par le recours à outrance à la répression carcérale et à la militarisation du territoire. La résistance n’est pas un jeu et il faut se rendre compte de ce que l’on écrit, où et comment on le fait.

Le paradoxe réside dans le fait que ce que vous publiez sur internet à ce sujet est complètement faux. Vous nous « accusez » d’avoir déplacé l’initiative du 15 au 31 août … mais vous ne savez pas de quoi vous parlez. Je me contenterais de préciser (le reste est inadapté à ce moyen de communication) qu’une initiative en Clarea pour le 31 août a été proposée par le mouvement universitaire, puis reprise par la coordination, mais ce divers jours après le 15 août. Je n’arrive pas à comprendre la raison de ces inventions grossières. De même, les polémiques sur les horaires des assemblées me semblent stériles. Que faisiez-vous donc lorsque les assemblées étaient organisées et annoncées? Dormiez-vous (agités) en rêvant à Lénine entrant dans votre tente? Peut-être pensez-vous que le mouvement No Tav, ou les autonomes italiens qui vous préoccupent tant, ont eu peur de la puissance de rupture qu’auraient eu vos positions, si vous aviez participé aux assemblées? Je vous assure, en toute honnêteté, que vous êtes en train de vous surévaluer.

Vous faites de même quant à vos actions : je trouve embarrassant que vous vous soyez auto-décrits comme l’avant-garde militaire prête à pourvoir aux déficiences des militants No Tav italiens. Je ne rentre pas dans les détails pour d’évidentes raisons, mais ceux qui connaissent les faits sauront se forger leur propre avis. Les révolutionnaires dans tous les cas, ne nécessitent pas l’utilisation de ces tons, ni de se vanter d’actions vraies ou romancées, car il est du devoir de tout/e/s militant/e/s d’agir contre l’oppresseur. Ici nous sommes tous camarades et il n’y a pas de héros. La/e militant/e n’agit pas par narcissisme ou pour des problèmes d’estime de soi et a appris de la rue qu’il faut se méfier de ceux qui font un usage emphatique des mots.

En effet, j’ai bien peur que vous préfériez l’image des choses à leur réalité. Car la réalité, et surtout celle du conflit, n’est possible que grâce à l’organisation, comme le reconnaissent même les anarchistes qui luttent dans l’objectif d’ébranler concrètement le système. Etiez-vous vraiment là le 31 août? On dirait plutôt que vous avez vu un film, c’est peut-être pour cela que vous vous êtes souvenus des Tute Bianche. Cette nuit-là aucun canon à eau n’a été incendié, alors que vous déclarez en avoir vu brûler deux; j’espère que vous n’en êtes pas réduits au point de confondre un  canon à eau avec quelques tessons de bouteilles. C’est ce dernier point qui a été discuté en assemblée (sans faire de noms et sans mettre en danger qui que ce soit) : si les choses se font bien et de manière organisée, c’est utile ; sinon cela risque seulement de devenir ridicule ou pire de causer des dégâts (surtout dans un bois). Mais visiblement cette fois encore vous n’avez pas compris, la faute aux traductions sans doute, ou peut-être étiez-vous trop fatigués après une marche trop longue pour vous ? (N’aviez-vous donc pas compris que la résistance NoTav n’est pas un dîner de gala ?).

Parmi toutes ces imprécisions et ces malentendus (puisque je ne veux pas pré-supposer de votre mauvais fois) apparaît de manière flagrante l’incompréhension la plus grave, qui concerne la nature même de la lutte en Val Suse. Vous vous êtes convaincus qu’en son sein se joue une lutte entre courants et factions, en particulier entre deux idéologies, celle “anarchiste” dont vous vous revendiquez, et celle “marxiste-léniniste” et “stalinienne” comme vous la définissez. En réalité, il s’agit d’un mouvement populaire tellement riche qu’en son sein évoluent des personnes dont l’appartenance politique, religieuse et culturelle est des plus variée. Les moments de confrontation ne manquent certes pas, mais toujours dans le respect d’un même principe : la vallée n’a besoin  ni d’idéologie, ni de petits professeurs pour la lui enseigner, qu’ils soient français ou italiens, “marxistes-léninistes” ou “antiautoritaires”. Pour comprendre ces dynamiques – il est bon que vous le sachiez – être présent durant l’été au camping de Chiomonte ne suffit pas, car le mouvement est bien plus étendu et complexe que ce que vous avez eu l’occasion de voir durant ces quelques journées ; mais qui sait dans quel état vous vous retrouveriez après avoir vu tout le reste!

En effet, à la lecture de votre document il semblerait qu’un mouvement populaire vous demande trop d’efforts. Peut-être la variété riche et multiforme des sujets sociaux, qui seuls peuvent remettre en cause – dans la pratique et non seulement en théorie – l’ordre établi, ne vous intéresse-t-elle pas. Vous semblez quelque peu coincés dans l’imaginaire du juste libertaire au cœur pur mortifié par le féroce communiste, ou du dangereux subversif français “contrôlé” et “géré” en Val Suse par le perfide autonome piémontais. Cette représentation des mouvements, ou de ce mouvement, peut éventuellement vous permettre de trouver votre place dans l’univers; mais nous ne pouvons pas vous aider, car ces schémas-là nous les avons abandonnés depuis longtemps. Pour le reste, outre les vacances en Val Suse, offrez-vous également des vacances à l’intérieur du monde dans lequel nous vivons, France comprise. Vous ferez sans doute beaucoup plus peur à vos ennemis, et surtout vous apprendrez à dépasser vos métaphysiques identitaires. Car tel que l’écrivirent ceux qui ont réellement réussi à vaincre quelques autoritaires : « Die Mauer [ist] im Kopf[1] » …

Un autonome turinois


[1]               « Le mur [est] dans la tête ».

 

publié sur Comité No TAV Paris le 4 novembre 2012.

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