Un compagnon du mouvement contre le TGV du Val de Susa se trouve dans le coma pour s’être électrocuté lors d’une action de résistance contre une tentative policière d’évacuation.
Au cours de toutes ces années, le mouvement contre le TGV a organisé des assemblées populaires, la défense directe du territoire, des campements de résistance, des actions directes, des manifestations, des sabotages. Bien que l’opposition soit grande, ces dernières années le projet avance et l’Etat vient encore une fois d’utiliser la répression contre les opposants au TGV. Avec pour conséquence une tension toujours plus forte dans la vallée.
L’été dernier, la riposte aux évacuations de plusieurs zones en résistance fut exemplaire mais, plusieurs mois après, l’Etat a mené une opération policière en lien avec les faits de l’été : 25 détenus, d’autres compagnons-gnes soumis à des mesures de contrôle et de fichage et beaucoup sont encore en prison.
Malgré la dureté de cette répression de l’Etat, le mouvement contre le TGV n’a pas perdu sa force comme le montre par exemple la manifestation de plus de 80 000 personnes qui a eu lieu le 25 février.
Ces derniers jours, la répression déclenchée par le gouvernement a provoqué des conséquences très graves. Le 27 février, la police est intervenue pour évacuer le campement de résistance connu sous le nom de « Baita de Clarea ». Le mouvement anti-TGV avait acquis la propriété de ces terres et la police avait l’intention de procéder à l’expropriation. Pour essayer de retarder l’évacuation, l’activiste Luca Abba est monté à un pylône de haute tension et de là a appelé une radio locale pour informer en direct de ce qui se passait. Alors qu’il téléphonait grimpé au pylône, un policier a commencé à monter vers lui en le menaçant. En tentant d’échapper à la poursuite du policier, Luca a touché un des câbles à haute tension et a reçu une forte décharge électrique ; il est tombé d’une hauteur d’environ 10 mètres. La police a entouré le corps de Luca et n’a pas permis que médecins et ambulances s’approchent. Une heure sur le sol sans recevoir de soins !
Le compagnon se trouve dans un hôpital de Turin ; il est dans un état grave. Il a de nombreuses brûlures, plusieurs fractures et une hémorragie interne. Après une longue opération, les médecins ont dit que sa vie n’était pas en danger mais en ce moment il est toujours dans le coma.
En réponse à cet événement, les autoroutes et routes qui traversent le Val de Susa ont été occupées et en peu de temps se sont multipliées les actions de protestation et de solidarité avec Luca et ceci dans plus de 50 villes d’Italie et d’Europe. D’ici, du Pays Basque, nous sommes fier-es de la démonstration de force et de l’appui qui se manifestent.
D’ici, nous tenons à envoyer au compagnon Luca un salut cordial et solidaire et nous nous rappelons aussi les moments où il a participé aux appels et aux actions contre le TGV au Pays Basque.
Les responsables de la répression sont les mêmes qui ne se départissent pas de leur obstination à imposer le TGV et d’autres projets similaires malgré l’opposition existante. Y a-t-il quelqu’un qui croit encore au bien-être, au progrès et aux avantages pour tous-tes que, selon les gouvernants, supposerait ce type de projets ?
Si le peuple, le bénéficiaire supposé de ces projets, exprime son refus d’une manière si déterminée, c’est parce qu’il sait les obscurs intérêts économiques qu’ils servent et les désastreuses conséquences sociales et environnementales qu’ils entraînent
Un grand salut solidaire du Pays Basque à tout le mouvement d’Italie contre le TGV. Tenez bon !!!
STOP A LA REPRESSION !! PAS DE TGV, NI ICI NI NULLE PART !!
Le 5 mars 2012
Assemblée contre le TGV
En solidarité avec la lutte antiTGV dans le Val de Susa
Mardi 6 de mars, rassemblement à Bilbao, à 19h30 sur la place circulaire.
(Les jours précédents des rassemblements ont eu lieu à Pampelune et Saint Sébastien)