Perquisitions à Naples

Au matin du mardi 20 mars, près d’une vingtaine de sales gueules ont envahi l’entrée du Palazzo Gianturco dans le quartier de Montesanto : c’était la section antiterroriste de la Digos (dont 8 étaient masqués), les artificiers et la police scientifique qui s’étaient donnés rendez-vous au Centre d’Études Libertaires « Louise Michel ».

Cette perquisition est liée aux 16 camarades (dont 11 du centre Louise Michel) poursuivis pour le blocage des quais du TGV, pour l’assemblée publique et pour la manifestation non-autorisée en solidarité aux camarades arrêtés pour leur lutte contre le Tav. Manifestations qui ont respectivement eu lieu les 28 et 31 janvier 2012.

La perquisition a été effectuée, d’après le PV, pour récupérer « de la documentation, dont informatique, relatifs aux événements criminels décrits ci-avant ainsi que l’équipement et les instruments pour la préparation des documents diffusés et des pancartes distribués durant les désordres publics […] ainsi qu’éventuellement les fichiers sur support informatique et les équipements constituant une « imprimerie clandestine » pour la rédaction de la revue périodique « La Miccia ».

[…]

Des anarchistes à Naples.

Traduit de Napoli Indymedia.

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24 mars 2012 : Notre-Dame-des-Landes s’invite à Nantes

Le 24 mars 2012, trois cortèges s’élanceront de la périphérie nantaise pour se rejoindre dans le centre. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants, accompagnés de tracteurs et de vélos marcheront par le nord, l’est et le sud de la ville avant de se retrouver en son cœur, dans son avenue la plus imposante, pour y déployer une occupation jusqu’à la nuit tombée. Le 24 mars, c’est le champ de tensions qui se déplace, c’est Notre-Dame-des-Landes qui s’invite à Nantes. Depuis quelques temps, la situation sur la ZAD (Zone d’Aménagement Différé, rebatisée pour l’heure Zone A Défendre) n’a plus rien de calme. Vinci a obtenu la concession, les financements sont attribués, les juges d’expropriation s’activent. Reste que les maisons occupées et les propriétés agricoles font encore barrage à l’avancée du projet, elles sont même le dernier maillon qui empêche le début des travaux. Et ce n’est pas par un heureux hasard si la ZAD n’a jamais été aussi peuplée que cette dernière année : la perspective de devoir résister aux premières tentatives d’expulsion et expropriation, dans les mois qui viennent, pousse à gagner en détermination. La journée du 24 mars est une étape qui réunit une double exigence. Celle de porter massivement le conflit hors de la ZAD, de le rendre criant et incontournable, et celle de se préparer ensemble aux mois de résistance qui se profilent devant nous. D’un coté, il faut reconnaître qu’il n’y a plus de médiation politique possible : ce n’est pas par la seule force du nombre et de l’opinion publique que nous gagnerons. De l’autre, il faut comprendre tactiquement ce qui fait tenir le projet pour ajuster efficacement nos coups. Le 24 mars, nous bloquerons, pour un temps, le centre-ville de Nantes. L’idée est simple : conquérir un boulevard pour y partager à des milliers une des principales pratiques des opposants au projet, l’occupation. Et que chacun, à sa manière, puisse se ressaisir de la lutte contre l’aéroport, en acte. Pour que cette journée soit un pas en avant, il faudra faire en sorte qu’elle aille au-delà de la seule dimension symbolique des traditionnelles grandes mobilisations. Il faudra le faire avec à chaque fois une attention particulière à ce que les gestes portés résonnent collectivement. Pour la lutte contre l’aéroport, cette journée prépare à l’arrivée des bulldozers. Elle doit nous permette de gagner en confiance, d’envisager sereinement le durcissement de la bataille.

Nous luttons ici contre un aéroport, alors que d’autres luttent contre les lignes de trains à grande vitesse au Val Susa et au pays Basque, contre une centrale à gaz dans le Finistère, contre un barrage au Portugal, contre le nucléaire ou les lignes THT dans le Cotentin, etc. A chaque fois, c’est un même front qui prend corps localement. En Bretagne, le ravalement de tous les centres des grandes villes (de Nantes à Brest et de St Nazaire à Rennes), la future ligne de TGV Rennes-Nantes, la future centrale à gaz de Landivisieau ou encore l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes font partie d’une même dynamique qui n’a qu’un but : accélérer sans cesse la circulation des flux. Elle porte le nom de Métropole. Et il suffirait de retirer la loupe pour comprendre que cette affaire est mondiale. Ce n’est pas par ironie que le maire de Nantes lui-même affirme que l’aéroport se pense déjà, au travers de ses futures dessertes, dans un réseau de flux européens reliant l’ouest de la France à l’Italie et au Portugal. Le plus troublant, sans doute, est que les anciennes figures du pouvoir ne nous font plus face. Le pouvoir s’est diffusé au-delà de la scène de la politique classique. Celle où il assure sa fonction depuis sa forme représentative, théatralisée. En Italie, si Mario Monti n’a pas eu besoin d’élections pour remplacer Berlusconi, c’est parce qu’aux yeux de tous, il n’est pas un politicien mais un technicien qui doit réparer les problèmes économiques du pays. Seul un technicien peut, par-delà les divergences politiques, être protégé des secousses de l’opinion publique pour mener à bien les réformes. « Il potere è logistico » est un tag apparu ces derniers mois sur les murs du Val Susa. « Le pouvoir est logistique » voilà la forme qu’il prend quand il n’y a plus ni centre à conquérir, ni tête à décapiter. Et quand des franges entières de la population se montrent rétives à son avancée, c’est toute sa brutalité qui est mise à nu. Au Val Susa comme à la ZAD, la zone est militarisée. Le 29 février dernier un des NoTAV a frôlé la mort. Lors de l’expulsion de la Baïta – chalet occupé par le mouvement – Lucca monte à un poteau électrique pour ralentir l’opération. Poursuivi jusqu’en haut par la police, il est touché par un arc électrique et tombe. Il faudra plusieurs heures pour que les forces de l’ordre autorisent les ambulances à l’emmener. S’organiser contre les infrastructures et lutter contre les dispositifs de gestion des populations s’inscrivent dans un même mouvement. L’un marche avec l’autre parce que pour le pouvoir il est inadmissible que d’autres réalités s’inventent. Notre affaire consiste à attaquer ce qui nous empêche physiquement de vivre autrement, de vivre pleinement.

« Non à l’aéroport », « No TAV », « Stop THT » : ce qui s’exprime ici c’est la puissance du refus. Le Non veut nier le pouvoir et non plus le prendre. Le Non présage d’un au-delà au nihilisme, d’une invention pratique d’autres voies. A commencer par les liens. Ils ne sont plus qu’une somme de rapports désaffectés. L’étrangeté entre soi et les autres, la séparation entre soi et l’environnement conquièrent les existences jusqu’à leurs derniers recoins. A l’inverse, quand une lutte se déploie, elle promet toujours de mettre à mal cette cynique économie des liens. Comme lors d’une grève, le conflit même oblige à prendre parti. Une géographie et un commun inédits se dessinent. Dans le Val Susa, il est possible d’esquisser une carte de la vallée entre les maisons, les garages, les bars ou les coiffeurs qui se rangent du côté des SiTAV ou des NoTAV. Dans le Cotentin, lors des réunions ou des actions qui ont suivies le camp antinucléaire de Valognes [Camps qui a permis le blocage, pour quelques heures, du départ du train de déchets nucléaire CASTOR de La Hague vers Gorleben en Allemagne. http://valognesstopcastor.noblogs.org/], les sensibilités opposées au projet de ligne THT ont pu se trouver. Un château d’eau désaffecté a même été offert comme base pour le mouvement. A Notre-Dame-des-Landes, ce sont, notamment, quelques dizaines de maisons occupées et de cabanes dans les bois, des jardins collectifs et des chemins de traverse qui redéfinissent les lieux. A chaque fois qu’un presidio [Presidio désigne, dans le mouvement NoTAV, un campement ou un espace occupé qui sert de base à la lutte et de lieu de vie collective.], une maison ou un terrain est expulsé, ce qui est mis à mal c’est le peuplement de ces lieux où des mondes particuliers se déploient. Pour laisser place à des espaces indifférenciés, interchangeables, vides de toutes nouvelles possibilités. De là, nous voulons que la journée du 24 mars, soit l’exact mouvement inverse : que nous percions, dans le quadrillage métropolitain, un lieu nôtre à tenir ensemble, à notre manière, le temps que nous décidons.

Désormais, agir au seul niveau symbolique n’est plus opérant. Les actions qui s’évertuent à montrer la désolation que ces infrastructures produisent sont inefficaces puisqu’elle s’étale là, sous nos yeux. Fukushima a parlé pour le nucléaire. Pour l’aéroport, la destruction de 2000 hectares de bocage laisse peu d’ambiguïté sur la sensibilité des aménageurs. La difficulté n’est plus tant de convaincre que de trouver comment les combattre. Jusque-là, les opposants à l’aéroport se battent contre un projet qui est encore peu concret. Pourtant, nous avons gagné du terrain à chaque fois que nous avons empêché pratiquement l’avancée des travaux, que nous avons renvoyé les juges d’expropriation ou les machines venues faire les carottages de terre. Et si le chantier s’installe, face à sa matérialité cendreuse, c’est cette même intuition qu’il nous faudra déployer : bloquer l’arrivée des machines, les voies d’accès que la police emprunte, etc. Une autre donnée est la circulation. Depuis le camp climat de 2009, la lutte à Notre-Dame-des-Landes est forte d’un passage permanent. Les occasions ne manquent pas : les visites au hasard d’un voyage, les différents camps ou les appels à occuper, comme la manifestation du 7 mai dernier qui a permis d’investir un terrain pour y construire un jardin collectif et y habiter. Cette lutte est l’affaire de tous. En plus d’accueillir des opposants qui viennent de toutes parts, elle doit maintenant sortir du simple espace de la ZAD. La journée du 24 mars est un appel à ce que tous les opposants au projet, quelque soit l’endroit d’où ils viennent, se retrouvent, éprouvent un élan commun. C’est un pas en avant pour que le conflit contamine Nantes. Un pas qui en invite un autre : que la lutte se propage partout où la colonisation de l’espace est à l’œuvre. Pour qu’ensuite, il soit possible qu’aux premières tentatives d’expulsions, des gestes de lutte contre le projet se fassent écho dans tous les coins du pays.

Pour que l’aéroport ne se fasse pas, il nous faut gagner du terrain : multiplier les occupations à Notre-Dame-des-Landes [Un appel à une manifestation de réoccupation pour le 4ème samedi suivant la première expulsion.], empêcher les expulsions, bloquer les voies d’accès des machines, de la police, répandre la lutte contre l’aéroport partout où il est possible de s’en ressaisir pratiquement. Mais pour commencer, il nous faut nous retrouver samedi 24 mars, à Nantes, pour éprouver, comme à Valognes, comme au Val Susa, notre puissance d’agir collective et nous promettre que la suite ne sera désormais plus en-deçà. A Samedi !

Des opposants à l’aéroport !

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Quelques photos de la manifestation No TAV du 25 février 2012

…de Bussoleno à Susa….

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Quelques photos des actions No TAV du 25 février 2012

« les No-TAV ne s’arretent pas, arretons le TAV », gare de Bussoleno, Val Susa…Bloccage de l’autoroute, Val Susa…Affrontements dans la gare Porta Nuova de Turin…

Propagande No-TAV…Quelques banderoles de la manif…

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Des locaux d’une entreprise participant au Lyon-Turin incendiés

Cette nuit vers 3 heures du matin, une entreprise de travaux publics a été touchée par un incendie criminel.

Il s’agit de Spie Batignolles, rue de Champ Roman à Saint-Martin d’Hères. Un camion a été incendié. Les flammes se sont ensuite propagées à un autre poids lourd puis au bâtiment, qui a été endommagé. Une inscription « collabos du Tav » a été découverte sur le site. Ce tag fait référence à un mouvement italien d’opposants au projet de TGV Lyon-Turin.

L’entreprise de travaux publics a travaillé sur le chantier de la descenderie de la Praz, un chantier lié au projet ferroviaire et qui s’est achevé en 2009.

Le 3 mars dernier, une inscription similaire avait été découverte après des actes de sabotage survenus sur les lignes SNCF près de Chambéry et qui avaient perturbé la circulation des trains vers les stations de ski, en plein week-end de chassé-croisé.

Deux jours plus tôt, à Lyon, des opposants au TGV Lyon-Turin avaient endommagé des caténaires entre les gares de Jean-Macé et de Perrache, dans le centre-ville, qui avaient bloqué la circulation des trains durant une heure et demie.
Dans le nord de l’Italie, à Chianoccho, treize membres des forces de l’ordre ont par ailleurs été blessés ce même jour au cours d’affrontements avec des opposants au TGV Lyon-Turin qui avaient bloqué une fraction d’autoroute pendant plusieurs jours.

Sources : France 3 Alpes

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Rassemblement No Tav à Chambéry le 14 mars

Le Collectif NO TAV Savoie appelle à un rassemblement devant les locaux de la direction de la SNCF, avenue des Ducs de Savoie à Chambéry, le mercredi 14 mars 2012 à 12h, pour faire entendre l’opposition au Lyon – Turin côté français. La soupe sera offerte à toutes et tous !

A sarà düra !

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Témoignage des camarades de Luca Abbà sur son accident provoqué par les flics

Il s’est dit beaucoup de choses sur le grave accident de Luca Abbà, habitant du Val Susa et opposé au Lyon-Turin, lundi 27 février au matin. Mais peu ont pu raconté de manière précise ce qu’il s’était réellement passé, et les images qui tournaient en boucle, spectaculaires, ne permettaient pas de comprendre la rage qui anime désormais, ici à Lyon, dans le Val Susa ou partout en Italie, celles et ceux qui s’opposent à l’expropriation des habitants situés sur le tracé du No Tav. Et dont Luca Abbà faisait partie, lui qui ne voulait pas, en ce tragique matin de février, qu’on l’expulse de son terrain. Ceci est un témoignage des personnes qui étaient avec lui ce matin-là.

Il y avait de l’orage dans l’air…

Et ce lundi matin, quel­ques minu­tes après huit heures est arri­vée la logi­que conti­nua­tion des inten­tions expan­sion­nis­tes des chan­tiers du Tav en Vallée de Suse. On s’est retrou­vés à très peu d’entre nous au chalet, encer­clés par cen­tai­nes d’agents de la police secours, qui enva­his­saient la Vallée Clarea (petite vallée à l’inté­rieur de la Vallée de Susa). La situa­tion sem­blait appa­rem­ment sous le contrôle de flics, quand sou­dai­ne­ment Luca, un acti­viste du mou­ve­ment, a réussi à trom­per les contrôles en grim­pant sur un pylône à haute ten­sion près du chalet. Un des deux flics qui le pour­sui­vaient est monté ino­pi­né­ment, avec une hâte inha­bi­tuelle, inconsi­dé­rée et sans aucun dis­po­si­tif de sécu­rité sur le pylône, tandis que nous étions tenus à dis­tance par un cordon de police et isolés en face de la porte du chalet. A ce moment-là Luca, en direct avec Radio Blackout mani­feste clai­re­ment et de façon incontes­ta­ble son inten­tion de résis­ter à l’expul­sion. Inquiets par la pour­suite ver­ti­cale bâclée à laquelle Luca est soumis, nous crions aux forces du (dés)ordre de s’arrê­ter. La réponse a été : « Pas de soucis, nous sommes pro­fes­sion­nels ». Quelques ins­tants plus tard, Luca est obligé de monter plus haut, afin d’échapper aux agents qui le pour­sui­vaient, et est fou­droyé par une décharge électrique de 50.000 volts. Son corps sans connais­sance tombe par terre de plus de dix mètres de haut. Dans nos têtes résonne « le mort » annoncé par les dis­cours du chef de la police Mario Manganelli et de l’ex-minis­tre de l’inté­rieur Roberto Maroni [Lire à ce propos le chapitre  » Parler clair  » de Lavanda 1]. Clairement cho­qués par les faits, tandis qu’ils nous empê­chent de nous nous appro­cher, le temps passe sans que Luca ne reçoive les secours néces­sai­res. C’est seu­le­ment après trente minu­tes qu’une ambu­lance arrive.

Malgré le fait qu’il y aurait une per­sonne griè­ve­ment bles­sée et en danger de mort, les tra­vaux pour l’élargissement pro­cé­daient inin­ter­rom­pus, évident démons­tra­tion des prio­ri­tés des repré­sen­tants de l’état et des ouvriers pré­sents : le Tav est plus impor­tant que la vie humaine. Bien que nous insis­tions pour nous appro­cher afin de véri­fier les condi­tions de Luca, ils ont permis après long­temps seu­le­ment à l’un de nous de s’appro­cher de notre cama­rade. L’ambu­lance et l’héli­co­ptère, qui l’a enfin amené à l’hôpi­tal, ne sont arri­vés qu’une heure après la chute.

Nous écrivons ce com­mu­ni­qué afin d’infor­mer sur les faits réels qui ont eu lieu pen­dant l’expul­sion de la Baita Clarea, pour démen­tir les faus­ses ver­sions col­por­tées par les medias du régime, en addic­tion à toutes les voix et ver­sions qui sont en train de cir­cu­ler pen­dant ces jours. Il n’y a pas eu de négo­cia­tions entre nous et la police pour faire des­cen­dre Luca, aucun lacry­mo­gène n’a été uti­lisé, aucun har­nais de sécu­rité n’a été accro­ché par l’agent qui pour­sui­vait Luca sur le pylône, il n’y a pas eu de bar­ri­ca­des col­lec­ti­ves à l’inté­rieur du chalet. Dans l’après-midi seu­le­ment ils nous ont permis d’aban­don­ner le chalet, en nous contrai­gnant à assis­ter à la des­truc­tion de la Vallée Clarea et à la pan­to­mime des dépo­si­tions : l’énième acci­dent arrivé pour raison « d’ordre public ». L’exem­ple de Luca exprime ce que chacun de nous pos­sède dans son cœur, défen­dre sans hési­ta­tion cette terre à n’importe quel prix. L’éclair qui l’a touché res­tera gravé dans nos mémoi­res ainsi que l’indif­fé­rence mon­trée par les ouvriers et par les flics face à un fait d’une telle gra­vité. Nous te pre­nons dans nos bras, Luca, en atten­dant de te revoir au plus tôt à lutter entre ces mon­ta­gnes à toi et à nous si chères.

Les der­niers à s’en aller.

Traduit de l’italien – Rebellyon

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Ni TAV ni LGV – Solidarité! Communiqué de l’Assemblée contre le TGV au Pays Basque

Un compagnon du mouvement contre le TGV du Val de Susa se trouve dans le coma pour s’être électrocuté lors d’une action de résistance contre une tentative policière d’évacuation.

Au cours de toutes ces années, le mouvement contre le TGV a organisé des assemblées populaires, la défense directe du territoire, des campements de résistance, des actions directes, des manifestations, des sabotages. Bien que l’opposition soit grande, ces dernières années le projet avance et l’Etat vient encore une fois d’utiliser la répression contre les opposants au TGV. Avec pour conséquence une tension toujours plus forte dans la vallée.

L’été dernier, la riposte aux évacuations de plusieurs zones en résistance fut exemplaire mais, plusieurs mois après, l’Etat a mené une opération policière en lien avec les faits de l’été : 25 détenus, d’autres compagnons-gnes soumis à des mesures de contrôle et de fichage et beaucoup sont encore en prison.
Malgré la dureté de cette répression de l’Etat, le mouvement contre le TGV n’a pas perdu sa force comme le montre par exemple la manifestation de plus de 80 000 personnes qui a eu lieu le 25 février.

Ces derniers jours, la répression déclenchée par le gouvernement a provoqué des conséquences très graves. Le 27 février, la police est intervenue pour évacuer le campement de résistance connu sous le nom de « Baita de Clarea ». Le mouvement anti-TGV avait acquis la propriété de ces terres et la police avait l’intention de procéder à l’expropriation. Pour essayer de retarder l’évacuation, l’activiste Luca Abba est monté à un pylône de haute tension et de là a appelé une radio locale pour informer en direct de ce qui se passait. Alors qu’il téléphonait grimpé au pylône, un policier a commencé à monter vers lui en le menaçant. En tentant d’échapper à la poursuite du policier, Luca a touché un des câbles à haute tension et a reçu une forte décharge électrique ; il est tombé d’une hauteur d’environ 10 mètres. La police a entouré le corps de Luca et n’a pas permis que médecins et ambulances s’approchent. Une heure sur le sol sans recevoir de soins !

Le compagnon se trouve dans un hôpital de Turin ; il est dans un état grave. Il a de nombreuses brûlures, plusieurs fractures et une hémorragie interne. Après une longue opération, les médecins ont dit que sa vie n’était pas en danger mais en ce moment il est toujours dans le coma.

En réponse à cet événement, les autoroutes et routes qui traversent le Val de Susa ont été occupées et en peu de temps se sont multipliées les actions de protestation et de solidarité avec Luca et ceci dans plus de 50 villes d’Italie et d’Europe. D’ici, du Pays Basque, nous sommes fier-es de la démonstration de force et de l’appui qui se manifestent.

D’ici, nous tenons à envoyer au compagnon Luca un salut cordial et solidaire et nous nous rappelons aussi les moments où il a participé aux appels et aux actions contre le TGV au Pays Basque.

Les responsables de la répression sont les mêmes qui ne se départissent pas de leur obstination à imposer le TGV et d’autres projets similaires malgré l’opposition existante. Y a-t-il quelqu’un qui croit encore au bien-être, au progrès et aux avantages pour tous-tes que, selon les gouvernants, supposerait ce type de projets ?

Si le peuple, le bénéficiaire supposé de ces projets, exprime son refus d’une manière si déterminée, c’est parce qu’il sait les obscurs intérêts économiques qu’ils servent et les désastreuses conséquences sociales et environnementales qu’ils entraînent

Un grand salut solidaire du Pays Basque à tout le mouvement d’Italie contre le TGV. Tenez bon !!!

STOP A LA REPRESSION !! PAS DE TGV, NI ICI NI NULLE PART !!

Le 5 mars 2012
Assemblée contre le TGV

En solidarité avec la lutte antiTGV dans le Val de Susa
Mardi 6 de mars, rassemblement à Bilbao, à 19h30 sur la place circulaire.
(Les jours précédents des rassemblements ont eu lieu à Pampelune et Saint Sébastien)

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Paris – Siège de la RAI occupé en solidarité avec le mouvement NoTAV

Aujourd’hui (6 mars 2012 N.D.T.), à midi nous sommes entrés au siège de la RAI à Paris, et l’avons occupé symboliquement pour protester contre la manière dont les grands médias italiens, y compris la RAI, participent à la criminalisation du mouvement NoTAV, sans jamais donner d’espace aux raisons qui poussent tant de monde, dans le Val di Susa, mais pas seulement, à s’opposer à des travaux non seulement inutiles mais nuisibles.

Une fois à l’intérieur nous avons demandé et obtenu que le fax du siège de la RAI publie un texte écrit par nous, que nous reproduisons ci-dessous. L’action intervient quelques jours après le rassemblement de samedi, où une centaine de manifestants se sont retrouvés devant le Centre Pompidou en signe de solidarité avec le mouvement italien NoTAV, puis sont partis en une petite manifestation jusqu’à la Place du Châtelet.

Voici le tract diffusé à cette occasion :

De Lyon à Athènes, en passant par Turin.

Si nous sommes ici aujourd’hui, ce n’est pas parce que nous manquons de luttes « chez nous », mais parce que le NoTAV est une belle histoire et, comme l’on dit dans le dialecte hybride italo-français de la vallée, « une fa piasi cuntela » (ça nous plaît de la raconter).

L’histoire débute il y a 20 ans lorsque quelques centaines de personnes ont commencé à s’organiser pour dire non à un projet inutile. Elle se poursuit aujourd’hui avec un peuple en lutte, dans toutes les régions de l’Italie, qui est en mesure de mettre en crise les processus de décision de la politique institutionnelle.

L’histoire NoTAV est l’histoire d’un petit groupe d’« irréductibles » qui, grâce à leur obstination et à la force de leurs idées, devient de plus en plus grand et veut ruiner les plans mis en œuvre par le gouvernement toujours plus orientés vers la spéculation financière et aveugle aux exigences populaires.

Le peuple NoTAV, à partir de l’année 2000 jusqu’à aujourd’hui, a tant de batailles épiques à raconter (comme la libération de Venaus en 2005, la manifestation avec 70.000 personnes qui ont traversé la vallée, …), tant d’histoires tristes (comme celle du suicide / homicide en prison de Sole et Baleno, celle du G8 à Gênes, celle de la violence des bulldozers et de la police). Les personnes âgées et les familles présentes dans les campements de défense du Val Susa peuvent raconter comment la vallée avait construit un nouveau type de socialité et de démocratie réelle et qu’aucune évacuation ne pourra jamais éliminer. Ils peuvent aussi décrire la confluence et la résonance qui se sont construites dans les luttes pour les biens communs (pour l’eau publique, contre le nucléaire).

Le mouvement NoTAV a su sortir des vallées et parler à l’Italie (et aujourd’hui, nous voulons parler aussi à la France). Cela a été rendu possible parce que le mouvement NoTAV parle du gaspillage de l’argent public en l’insérant dans le débat actuel sur la dette et la crise financière. Le TAV est le symbole matériel de la volonté de faire payer la crise à ceux d’en bas, en défendant les intérêts des élites et les lobbies. Le Non au TAV est la réponse à ces classes politiques incapables de représenter nos besoins. C’est la réaction propositive à ceux qui, en Italie comme en Grèce et en France, parlent de sacrifice et d’austérité, en disant qu’il n’y a pas d’alternative et qu’il est nécessaire de les appliquer. Notre réponse à la logique de la crise se trouve dans ces équations, qui, clairement, n’ont pas besoin d’économistes pour les expliquer : 1 cm de TAV = 1 bourse d’étude, 1 m de TAV = 1 école, 1 km = un hôpital, etc.

Et même si les gouvernements, avec la complicité des médias et du pouvoir judiciaire, cherchent à nous arrêter, nous voulons réaffirmer, y compris à partir d’ici, que cela ne suffira pas. Ils ont essayé le petit jeu de la division, d’isoler « le bon grain de l’ivraie », mais le mouvement a démontré son unité et son intelligence en affirmant que derrière chaque acte de résistance nous avons toujours été tous présents que nous le serons toujours !.

Le peuple NoTAV continue d’avancer la tête haute. Avec joie, sans peur, avec courage, sans crainte, avec force, sans panique, nous ne reculerons pas d’un pouce. Aujourd’hui, nous occupons le bureau de presse de la RAI à Paris pour joindre notre solidarité avec ceux qui depuis 8 jours consécutifs sont dans une mobilisation constante, dans la Vallée de Susa et dans toute l’Italie.

Nous voulons également signaler aussi que, de ce côté-ci des Alpes, un front du NON commence à prendre forme et à s’exprimer. En outre, ici comme en Italie, nous dénonçons une fois de plus le rôle des médias, qui ont décidé, dans cette bataille comme dans beaucoup d’autres, de rester du côté des intérêts politiques des palais, en participant activement aux mécanismes de la criminalisation et à la construction de la figure du terroriste.

NO-TAV PARIS

EN ITALIEN

EN CASTILLAN

 

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Turi sur le pylone, Tobia en grève de la faim

Dimanche 4 mars.
Le rendez-vous est à Giaglione, entre le stade et le pré où va surgir le camp No Tav. Une belle journée, avec beaucoup de gens, d’enfants.
D’abord, la polenta, puis on se dirige vers la Clarea. Cette fois, le barrage policier est à l’embranchement avec le sentier qui passe en hauteur. Là, certains coupent symboliquement un peu de fil barbelé. Turi, le pacifiste déjà acteur d’une action de protestation cet été, 50h perché sur un arbre, réussit à s’infiltrer au-delà des grilles et grimpe sur le pylône électrique d’où a chuté Luca.
Cette fois la police a fait les choses plus correctement : elle a coupé le courant, appelé les pompiers et s’est bien gardée d’intervenir. Turi parle et joue de la flûte. Malgré la pluie il y restera toute la nuit et la matinée suivante (12h!). Puis il décide de descendre.

Lundi 5 mars.
Tobia en est quasiment à son troisième jour de grève de la faim. En prison il avait déjà perdu cinq de ses 89 kilos [Il a été incarcéré le 26 janvier pour les événements de l’été dernier, assigné à résidence depuis le 13 février]. En trois jour de jeûne, il en a perdu 4 autres. La justice lui impose une interdiction de communiquer à l’extérieur par n’importe quel moyen : il ne peut écrire de lettre ou de mail, il ne peut téléphoner.
Une interdiction odieuse qui rend son domicile presque pire que la prison, où il pouvait écrire et recevoir des visites.
Ceux qui le contraignent à choisir entre le silence et la prison seront obligés d’entendre le remous profond de sa protestation.
Il a demandé à recevoir la visite d’un médecin, mais à ce jour la justice ne lui a pas répondu.
Quelques amis et camarades ont pensé proposer une action de soutien à sa lutte de liberté.
Rendons la voix à Tobia !

Tout le monde est invité à lui écrire. Vous pouvez écrire à anarres@inventati.org. Nous ferons suivre toutes les lettres.

Traduit de l’italien de annares-info.

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No-TAV Paris – Assemblée sur le parvis du Centre Pompidou et manifestation

Ce samedi 3 mars 2012, c’est un peu plus de 50 personnes qui ont répondu à l’appel.

Tractage, prises de paroles sur les évènements au Val de Suse et la mobilisation dans toute l’Italie, puis l’ assemblée se tiendra : que faire ici, dépasser la simple mais nécessaire solidarité avec tous-es les emprisonné-es, comment franciser ce mouvement, quel liens ?

Le petit groupe escorté par quelques flics en civil, qui se tiennent à distance, part alors en manifestation, bloquant la circulation au Sébastopol et rue de Rivoli pour atteindre la place du Châtelet où manifestent des soutiens au peuple syrien.

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Pays-Basque – Contre la Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Madrid

À Itxassou (Pyrénées-Atlantiques) contre la Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Madrid, jeudi 1er mars 2012.

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La lutte contre la TAV représente aujourd’hui toutes les luttes

Il serait facile, aujourd’hui(28 février N.D.T.), de tomber dans de banals extrémismes bons peut-être pour attirer le consensus verbal de quelques-uns mais bien plus difficile à mettre en pratique. Mais ce qui s’est passé hier (la chute de Luca N.D.T.) représente le point exemplaire de non-retour. A peine deux jours plus tôt 100 mille personnes étaient descendues dans la rue, pacifiquement – tout à fait comme l’aime les libéraux – qui ont traversé la vallée de Suse. Camarades et citoyens provenant de toute l’Italie, mais surtout l’écrasante majorité de la population valsusaine. Sans divisions ni affrontements internes, non seulement toute la Vallée a manifesté son opposition à la construction du TAV, mais elle a aussi défendu et revendiqué les camarades arrêtés les semaines précédentes, sans distinctions ni prises de distances artificielles.

Devant tout cela, la réponse de la politique a été de démarrer les expropriations, d’expulser le mouvement des espaces qu’il occupait, de mettre en route, sans médiations et en usant de la force, la construction du chantier. A peine démarrées les expropriations, survenait la tentative d’homicide de Luca Abbà. Sans même comprendre les conditions physiques de Luca, tous les politiques se sont empressés de nous rappeler que la construction de la TAV devait continuer et que bien sûr, cet accident ne ralentirait pas le parcours. La police a continué les évacuations, comme si rien ne s’était passé, comme on n’était pas entrain d’agir avec le poids d’un homme qui était, et qui, en train de lutter contre la mort.

Quoique synthétiquement décrits, les événements d’hier confirment diverses choses : par exemple, que la politique ne représente plus ce lieu de médiation où faire valoir ces rapports des forces sociales que nous cherchons de mettre en jeu chaque fois de manière pacifique et partagée. Samedi, dans le Val de Suse, il y aurait bien pu avoir trois millions de personnes à manifester, que ça n’aurait pas fait bouger d’une virgule les rapports de force présents sur le territoire, justement parce qu’il n’y a plus d’espace pour une médiation possible. La TAV n’est pas une question italienne, et encore moins peut-elle être évaluée par quelque gouvernant de cette province toujours moins importante de l’Empire. La TAV a été imposée par l’Europe, le Val de Suse n’est qu’un micro-territoire inconnu qui doit accueillir le passage d’une ligne à Grande Vitesse (et à Grands Profits) qui part de Lisbonne et finit à Kiev. En Europe, on ne sait même pas où est le Val de Suse, et aucune manifestation politique ne pourra changer les plans que le capital international a déjà arrêtés : éliminer les trains à vitesse normale, économiques et garantissant le libre déplacement des citoyens sur le territoire, pour les remplacer par des trains de classe, pour riches, superrapides et supercoûteux.

Une autre chose que nous apprenons des événements entre samedi et aujourd’hui, c’est que la manifestation de la vallée a été fondamentale, elle a confirmé le cadre dans lequel nous pouvons intervenir. Elle a rappelé, si jamais il en était besoin, que sur ce territoire, le refus du projet européen de grande vitesse constitue une majorité numérique et culturelle. Mais une fois cela dit, les conditions changent. La manifestation a défini le terrain de légitimité, maintenant, il nous revient d’intervenir efficacement pour faire avancer la lutte contre la Grande Vitesse. Samedi, nous avons compris que nous sommes la majorité et que nous avons l’appui de la population valsusaine. Maintenant, nous devons transformer cet appui en une lutte victorieuse, pratiquer les objectifs adéquats, comprendre que la logique du nombre n’est pas la seule dans laquelle nous pouvons intervenir. La logique du nombre a un sens beaucoup plus élevé quand nous devons faire valoir notre rapport de force à l’intérieur de la médiation politique. Mais celle-ci n’existe plus.  Ce ne sont certes pas les partis parlementaires les interlocuteurs qui décident si on fait ou pas le TAV ; et si Monti est certainement quelqu’un qui a un pouvoir de décision, ce n’est pas pour son rôle de président du conseil italien, mais bien plutôt parce qu’il est un des pions fondamentaux du programme néo-libéral international.

La lutte contre la TAV représente aujourd’hui toutes les luttes.
Allons-y.

Traduit de Militant par Serge Quadruppani

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Sabotages de lignes SNCF près de Chambery

D’après RTL, un tag « non à la ligne à grande vitesse » aurait été inscrit sur une armoire électrique non loin du lieu d’un des sabotages.

AFP :

Des actes de malveillance ont perturbé samedi, jour de chassé-croisé entre vacanciers, la circulation des trains dans la région de Chambéry, notamment en direction des stations de ski de Tarentaise. « En raison d’actes de malveillance, la circulation des trains est perturbée dans les deux sens sur les axes suivants: Chambéry – Modane, Chambéry-Bourg Saint-Maurice, Chambéry-Grenoble. Des retards de 20 à 50 minutes sont enregistrés en fin de matinée », a indiqué une responsable de la SNCF.

Câbles brûlés

« Des câbles électriques ont été brûlés dans la fin de nuit de vendredi à samedi sur trois communes (La Ravoire, Saint-Pierre-d’Albigny et Chamousset) ce qui indique qu’il s’agit d’actes délibérés », a affirmé le colonel de gendarmerie Jean-Claude Gin.

« Il s’agit d’un acte de sabotage et non de vol de cuivre », a précisé le gendarme. « Une centaine d’agents ont été mobilisés pour réparer les câbles et changer certaines pièces », a ajouté la SNCF, qui prévoyait samedi la circulation de cent trains dont une soixantaine de TGV dans cette zone.

« Retards jusqu’à 17h »

« La circulation devrait commencer à se rétablir en début d’après-midi, même si quelques retards résiduels devraient perdurer jusqu’à 17h environ », a précisé la même source.

Il y a un an, en pleines vacances de février, environ 30.000 voyageurs avaient été stoppés plusieurs heures après un acte de vandalisme commis par un cheminot retraité sur la ligne Chambéry/Bourg-Saint-Maurice.

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Du nucléaire au TAV, un seul et même monde à combattre !

Nous avions voulu, la semaine dernière, témoigner notre soutien aux quatre inculpés et à leur action d’avoir retardé le passage d’un train transportant des déchets nucléaires dans le Val de Suse en Italie, il y a un an, quelques semaines avant la catastrophe de Fukushima. Parmi ces quatre inculpés et signataires du texte ci-joint, « Marre d’être victimes, fiers d’être coupables » que nous avions traduit et publié, Luca Abbà se trouve aujourd’hui maintenu dans un coma artificiel, sous dialyse, avec un rein totalement détruit, plusieurs fractures, des contusions internes et de graves brûlures. Il a fait une chute d’une quinzaine de mètres, d’un pylône soutenant une ligne à haute tension sur lequel il était monté afin d’empêcher l’expropriation d’un terrain autour d’un chalet collectif (la Baïta) appartenant au mouvement d’opposition NO TAV (liaison grande vitesse entre Lyon et Turin). Pour échapper à un flic qui tenait à le déloger, Luca a subi une électrisation qui lui a fait lâcher prise.

Nous saluons celles et ceux qui ont déjà manifesté leur solidarité notamment par exemple en s’occupant des terres et des vignes que Luca cultive depuis qu’il s’est installé dans la région pour développer l’opposition au TAV. Nous rappelons ici qu’il s’était beaucoup impliqué dans l’organisation de la manifestation de 2006 à Chambéry qui avait réuni 5000 personnes dont la plupart étaient venues du Val de Suse (80 cars de manifestants du Val de Suse).

Malgré une opposition conséquente contre le TAV et contre la répression qui s’est abattue sur le mouvement (75 000 manifestants samedi dernier dans le Val de Suse), les travaux d’extension du chantier ont commencé lundi matin, une fois que les forces de l’ordre, à la demande du ministre italien de l’Intérieur, ont délogé manu militari la vingtaine d’opposants qui se trouvaient sur les lieux (à la Baïta).

« La lutte contre le monstre nucléaire tout comme celle contre le train à grande vitesse, ou bien celles contre l’autoritarisme et les inégalités sociales, sont des batailles que nous menons la tête haute en nous opposant fermement à la tentative de criminaliser toute mobilisation. » peut-on lire dans leur texte distribué avant leur procès du 15 février reporté ultérieurement.

Nous nous associons au mouvement naissant en France de solidarité avec Luca et avec les inculpés du mouvement contre les travaux du Lyon-Turin. Depuis lundi, des manifestations et des blocages paralysent certaines régions et villes en Italie en signe de solidarité.

Cette solidarité nous voulons l’exprimer, non en nous indignant de cette répression, ni en nous lamentant de ce que les États ou les mafias sont prêts à faire pour continuer à gérer les affaires des puissants et par conséquent les nôtres, mais en nous poussant à penser et à agir de manière à porter des coups dans cette organisation sociale.

La sortie immédiate du nucléaire nécessite l’arrêt immédiat du projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin. On ne peut pas sortir du nucléaire si on ne s’oppose pas aux projets dévoreurs d’énergie et à la société marchande qui les développe.

Accroche-toi Luca, le combat n’est pas fini !

Collectif anti-nucléaire 26 domicilié au Laboratoire, 8 place Saint Jean, 26000 Valence, le 29 février 2012

Manifestation
dimanche 11 mars 2012, 14h30 à Paris (Gare du Nord)
pour l’arrêt immédiat du nucléaire
un an après le début de la catastrophe de Fukushima

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