Nous nous sommes remis en marche. Non seulement parce que nous avons traversé la vallée depuis Avigliano jusqu’à Chiomonte, mais également car nous avons recommencé, valsusin*s et non, à nous rencontrer et à réactiver les diverses pratiques de notre lutte : les repas et les moments de convivialité, les assemblées et les initiatives.
Nous avons bloqué le TGV en solidarité avec les 3 cheminots morts à Gela. Nous avons bloqué les activités des entreprises collaborationnistes (Toro, Lazzaro, Martina pour la précision), nous avons réveillé les troupes d’occupation logées à l’hôtel Napoléon de Suse, nous avons bloqué l’autoroute simultanément au réexamen des chefs d’accusation de Graziano, Lucio et Francesco, les trois notav arrêtés pour la même action contre le chantier de Chiara, Mattia, Niccolò et Claudio.
Nous avons écouté les paroles de Gaza bombardée, en étreignant dans une embrassade idéale le peuple palestinien. Nous avons parlé, lors de l’assemblée populaire de Bussoleno, dans la rue, dans les rencontres et débats au camping, de luttes territoriales, de rendez-vous internationaux de lutte, de transports nucléaires, de résistance à la guerre, de prison et de solidarité, d’histoire de la répression et du sabotage. Avec nous, ont parlé, grâce à leurs contributions écrites les camarades incarcérés.
Nous avons parcourus à nouveau de jour et de nuit, les sentiers de la Clarea, parce qu’ils sont à nous, à ceux qui les aime et qui les défendent. Nous avons réussi à nouveau à perturber les Mécanismes du TAV qui se croit invincible. Chacun avec sa contribution, sans accepter interdictions et zones rouges, nous sommes partis et revenus tous ensemble.
De villages en villages, nous nous sommes sentis cajolés par les comités qui nous ont préparé nourriture et accueil. Nous avons inauguré avec émotion le nouveau presidio de Suse dédié à Sole et Baleno.
Tous et toutes sont venus en Valsuse pour lutter, prêts à se réveiller à l’aube et à marcher sous la pluie.
Quelques aspects devront sans doute être améliorés dans le futur : à la fois au regard de la communication (nous sommes désormais un mouvement qui parle bien des langues), et au regard de l’organisation. Nous envisageons ces 10 jours comme un banc d’essai pour améliorer les prochaines initiatives de luttes.
Unis et différents, des jeunes aux « diversement jeunes », nous nous sommes mis à nouveau en marche, parce que nous ne connaissons pas la résignation. Quelqu’un grâce à un feu de bois oblige les troupes d’occupation à garder un pont pendant une nuit entière. Une preuve contre les déclarations ridicules et alarmantes des messieurs de la Tav, une preuve qui nous parle d’une certaine façon d’être ensemble, qu’eux ne réussiront jamais à comprendre, trop loin de leurs tristes instances de pouvoir.
Quelqu’un grimpe sur les sentiers, quelqu’un d’autre reste plus bas sur la route et te sourit au retour des bois. Unis et différents. C’est notre force.
Avec Pasquale, Raul et Guccio dans nos cœurs.
Merci à toutes et tous.
Camping itinérant, été 2014
Lundi 4 août, à 21h, au presidio de Venaus, se tiendra la réunion pour préparer les prochaines initiatives de août et septembre, entre autre un nouveau camping de lutte fin août/début septembre.
texte publié sur Comitè No TAV Paris.