Nous l’avions dit et nous l’avons fait, encore une fois le mouvement No Tav s’est repris les lieux historiques de sa propre lutte, défiant les interdictions et les dispositifs policiers du chantier-forteresse. Depuis notre vallée nous lançons un signal clair à celles et ceux qui malgré tout continue à croire que ce projet inutile et dangereux se fera un jour.
Quelques centaines de notav ont participé à la marche nocturne organisée dans la soirée du jeudi 24 juillet. Chaussures de montagne, pile, eau, malox et une grande envie de reprendre ces territoires interdits d’accès aux alentours du chantier de la Tav en Val Clarea. Vers 22h30 la marche se sépare : une partie des manifestants remonte la montagne par les sentiers, tandis qu’une autre se dirige vers le chantier et trouve le pont de la Clarea bloqué par la police. Les slogans et chants résonnent alors depuis le pont. Pendant ce temps un canon à eau et des renforts policiers se positionnent sur l’autoroute qui surplombe le chantier, pour l’instant encore ouverte au trafic. Après une trentaine de minutes les manifestants s’éloignent du pont et rejoignent un autre groupe resté aux abords de l’autoroute. Ensemble, ils entament une battitura sur la rambarde de sécurité de la sortie de l’autoroute. Puis le silence retombe sur la clarea, et les manifestants rebroussent chemin pour se positionner derrière des barricades construites par quelques lutins des bois afin de protéger le retour des notav d’une éventuelle avancée de la police. Pendant ce temps les manifestants sur les sentiers continuent leur marche et s’approchent du chantier malgré l’obscurité et les obstacles sur le chemin. Vers 00.30 les premiers feux d’artifices résonnent sur le chantier. Le bruit des tirs de gaz lacrymogène d’un côté et de feux d’artifices de l’autre se succèdent, l’odeur de gaz remonte jusqu’au sentier qui mène à Giaglione. La police ferme l’accès à l’autoroute, on apprendra plus tard que d’autres lutins des bois ont bloqué l’autoroute simultanément à l’attaque sur le chantier. Vers 1.00 les feux sont lancés de divers endroits autour du chantier, les coups résonnent sur toute la Val Clarea. Cette nuit on ne dort pas ! Entre 2h et 3h du matin, les notav rentrent tous ensemble, fatigués mais heureux.
texte publié sur Comité No Tav Paris